Chapitre VIII : Une solidarité mutuelle



Chapitre VIII

Une solidarité mutuelle

Tous les êtres qui font partie du monde, obéissent dans leur vie intérieure et dans leurs relations réciproques à un ordre strict. Leur composition et les rapports qu'ils entretiennent entre eux sont organisés de façon que chacun contribue au développement de l'autre, dans sa destinée finale. Ainsi chaque être poursuit son chemin vers l'objectif qui lui a été fixé, en agissant et en subissant l'influence des autres êtres dans le cadre de cet ordre.

Les sciences de la matière étudient principalement les phénomènes et le mécanisme du monde. La recherche de l'identité ou de l'essence des phénomènes n'entre pas dans l'objet de ces sciences.
Tout l'art d'un astronome est de dénombrer et inventorier les astres et les planètes, chercher si ces corps sont solidement fixés par une force interne, ou s'ils sont en état de rotation, si une force d'attraction prévient leur collision, et les maintient dans une orbite fixe; ou encore mesurer au moyen d'instruments, appropriés les distances des uns par rapport aux autres, leur masse, leur vitesse, et autres données mesurables. Mais le résultat de tous ces calculs ne dépasse pas l'aspect formel des phénomènes. L'astronome ne connaîtra jamais l'essence des forces agissantes, et pourquoi elles agissent.

Les savants peuvent expliquer le comment des choses mais en resteront toujours dans l'ignorance du pourquoi. Le naturalisme ne peut interpréter les millions de réalités qu'il y a en chaque homme et dans le monde qui l'entoure.
L'homme qui s'est frayé la voie dans le coeur de l'atome demeure stupéfait devant les mystères de la vie qui sont un défi à tous les savants d'élite.

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L'une des merveilles de la création est cette collaboration mutuelle existant entre deux phénomènes pourtant non-simultanés. Cette solidarité est illustrée par les moyens que prévoit un phénomène pour servir à un autre phénomène ultérieur.
Le meilleur exemple nous est offert par la relation entre la mère et l'enfant. Tant chez l'homme que chez les autres êtres vivants, les glandes productrices du lait destiné à l'embryon entrent en activité dès que le nouvel être prend sa forme dans le sein maternel.
Leur activité s'accroît, en quantité et en qualité, en fonction des besoins croissants de 1'embryon, jusqu'au terme final où l'enfant vient au monde.

La nourriture produite par la mère est totalement adaptée au système digestif délicat de l'enfant. Elle est emmagasinée dans le sein qui le libère par le tétin que suce instinctivement le nouveau - né, selon la capacité de sa bouche.
La composition du lait change en fonction du développement du bébé. Et les savants sont d'avis que le sein d'une femme dont les couches ne sont pas récentes, ne convient pas à un enfant nouvellement mis au monde par une autre femme.

Une question se pose alors: cette correspondance parfaite entre les besoins variables d'un être et la structure des organes d'un autre être pourvoyant à ces besoins, ne résulte-t-elle pas d'une volonté et d'un plan préalablement conçus?

De même, cette interdépendance étonnante, et cette minutie que l'on constate dans la création ne peut - elle être autre que l'oeuvre d'une force absolue puissante et consciente? Ne sont - ils pas une preuve suffisante de l'intervention d'une puissance infinie et d'un grand ordonnateur en vue d'assurer la continuité de la vie, son développement et sa perfection.

La précision et la minutie que nous observons dans toutes les productions industrielles sont à l'évidence le reflet et le résultat des capacités, compétences et intelligences qui ont été mises en oeuvre. Sur la base de cette observation, nous pouvons dégager cette conclusion philosphique générale que chaque fois que nous rencontrerons un ordre et une structure élaborée, nous en déduirons qu'il existe derrière eux, une intelligence et une pensée.

La même précision que nous observons dans les unités industrielles se révèle à nous de façon plus éclatante et plus merveilleuse dans les choses de la nature, bien que la puissance de l'intelligence qui régit la nature soit sans commune mesure avec les produits de la pensée humaine.
Ne devons - nous pas voir dans l'ordre perceptible dans la nature l oeuvre d'une volonté et d'un savoir infini, comme nous voyons dans l'ordre industriel le fruit de la pensée et de la volonté humaine?

 



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