Chapitre III : Les épreuves dures, une cause de réveil



Chapitre III

Les épreuves dures, une cause de réveil

Ceux qui sont ivres d'arrogance, de puissance et de succès, et qui ont totalement oublié l'éthique humaine à cause de la séduction de leur ame et de leur sentiment, trouveront parfois dans plusieurs coins du monde, que la rencontre d'évènements désagréables leur ouvre la voie aux changements fondamentaux ainsi qu'à plusieurs développements qui arrachent les voiles de l'oubli. Ils peuvent même être guidés vers un chemin menant à un degré de perfection morale ainsi qu'à un avenir plus fécond que leur présent. Il y a des gens chez qui le malheur a produit une transformation profonde.
Tout en prenant en considération les effets nocifs de la négligence et de l'enivrement d'un côté et les nombreuses leçons de morale enseignées par le malheur de l'autre côté, on pourrait ainsi dire que l'échec et le malheur sont relatifs, étant donné qu'ils contiennent un grand bienfait. Ils contribuent de façon certaine à la conscience et à la volonté de l'homme.

Les épreuves dures sont donc préliminaires à d'autres étapes plus élevées de l'être; elles préparent l'homme à la récompense qui lui est réservée, et de sa réponse, il apparaît s'il a atteint un haut degré de sincérité et de dévouement ou s'il est enfoncé dans la décadence.

"Nous avons créé l'homme dans l'endurance"

Coran sourate 90, verset 4

Ou encore:

"Certes, nous vous éprouverons par quelque
terreur, par la faim, par une diminution de vos
biens, dans vos personnes, dans vos récoltes.
Annonce la bonne nouvelle à ceux qui patientent,
à ceux qui, lorsqu'un malheur les frappent, disent;
'nous sommes à Dieu et c'est à Dieu que nous
retournerons.'Sur eux s'étendront les bénédictions
et la miséricorde de leur Seigneur. Ceux-là sont
dans la bonne voie."

Coran, sourate 2, versets 155 à 157

Le célèbre philosophe Emerson déclare:
"Les changements qui perturbent parfois le bonheur des hommes, sont comme une mise en garde de la nature chez laquelle la croissance est un des principes.
Lorsque le besoin spirituel se fait sentir, tout esprit laisse ses biens et ses amis, comme l'huître qui quitte sa coquille et la renouvelle pour se développer.
Les handicaps, la dépression morale, la banqueroute, la perte des biens et des amis, semblent tous des catastrophes irréparables.
Mais avec le temps, une force de compensation extraordinaire apparaît.
La mort des personnes qui nous sont chères, bien qu'accablant au début, se révèle être un bon guide, bouleversant notre vie pour mettre fin à notre période d'enfance ou de jeunesse. Le malheur et la privation renversent notre mode de vie et notre travail habituel, mais, en revanche, instaurent une nouvelle méthode, propice au développement de notre personnalité.
Celui qui vit heureux comme une fleur toute fraîche, sans se soucier de la fragilité de sa tige et de ses racines devant la chaleur du soleil ou la force du vent, se transformera en figuier une fois que le jardinier ne s'en occupera plus, et donnera de 1'ombre et des fruits aux gens."47

Sans aucun doute, Dieu pouvait créér un monde sans peine, souffrance ou malheur, mais cela aurait signifié la privation de l'homme de sa liberté et de son choix. Il aurait été lâché dans le monde, sans aucun pouvoir de décision, ni de volonté, exactement comme une créature formée exclusivement par la nature, manquant de perception et de conscience, et totalement obéissant à l'ordre naturel. Aurait - il alors mérité le nom d'homme?

Ayant payé un prix énorme pour la perte de ses capacités innées et de sa ressource précieuse, à savoir la liberté, aurait - il fait un pas en avant vers la perfection ou bien aurait - il sombré dans le déclin? Le monde ne perdrait - il pas aussi sa bonté et sa beauté, ceux-ci n'étant seulement compréhensibles que par rapport à leurs opposés.
Il est clair que sans le pouvoir de distinguer et de discriminer, l'existence du mal et du bien, de la beauté et de la laideur ne voudrait rien dire.
En donnant à l'homme l'inestimable bienfait de la liberté et de la capacité de choisir, Dieu, dont la sagesse est évidente à travers sa création, a voulu étaler entièrement son habileté à créer des phénomènes témoignant de sa sagesse et de sa puissance. Il a donné à l'homme le choix entre le bien et le mal, et bien qu'il ne l'oblige pas à choisir le bien, il attend toujours de lui qu'il fasse du bien. Dieu n'approuve pas le mal; c'est la bonne conduite qui rencontre Son approbation et en échange, Il offre des récompenses inimaginables et abondantes. Dieu prévient l'homme contre le chemin du mal, et le menace de punition en cas de déviation.
Ainsi par l'utilisation du pouvoir de choisir que Dieu a accordé à l'homme, celui - ci doit agir conformément aux orientations divines ainsi qu'à sa propre conscience.



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