Les Mérites et les enseignementsOccuper une Fonction dans un Etat Oppresseur Si soutenir les oppresseurs, mأھme avec un fragment de datte, ou mأھme par le simple souhait qu'ils restent en vie, est une chose contre laquelle les Imams d'Ahl-ul-Bayt ont mis vivement en garde les Musulmans, quel pأ©chأ© impardonnable serait de participer أ un gouvernement oppresseur, d'accepter d'y occuper une fonction ou de lui prأھter serment d'allأ©geance, ou pis encore, de faire partie des piliers d'un pouvoir injuste et de contribuer activement أ l'installation et أ la consolidation de ce pouvoir. Car, comme l'a dit l'Imam al-أ‡أ¢deq, "un rأ©gime oppresseur, c'est le minage de tout le bon droit, le ravivage total du faux, la rأ©surgence de l'injustice, du despotisme et de la corruption." Toutefois, les Saints Imams ont autorisأ© que l'on accepte d'occuper un poste dans un rأ©gime injuste si le but de cette acceptation est d'oeuvrer en vue de sauvegarder la justice, d'appliquer les peines prescrites par la Loi Divine, d'aider les Croyants, l'ordonner le bien et d'interdire le mal. L'Imam Mousأ¢ al-Kأ¢dhem a dit, أ ce propos: آ«Il y a, parmi les oppresseurs, certains hommes أ travers lesquels Allah أ©tablit Sa Convention et Sa Preuve, et qu'IL rend puissants afin qu'ils protأ¨gent les serviteurs pieux d'Allah et amأ©liorent les affaires des Musulmans... Ces hommes-lأ sont de vrais Croyants. Ils sont le Phare d'Allah sur Terre et Sa Lumiأ¨re parmi Ses serviteursآ». Sur ce sujet, il y a beaucoup de hadiths qui expliquent comment doivent se comporter les gouverneurs et les employأ©s. La lettre de l'Imam al-أ‡أ¢deq أ Abdullah al-Najأ¢chأ®, l'Empire d'Ahwأ¢z, en est une illustration. Les Imams d'Ahl-ul-Bayt ont montrأ© أ maintes reprises leur souci de prأ©server l'unitأ© de l'Islam, de sauvegarder sa force et la cohأ©sion de ses rangs, et d'oeuvrer en vue d'effacer les rancoeurs entre les Musulmans. On connaأ®t l'attitude trأ¨s positive de l'Imam Ali ibn Abi Tأ¢leb vis-أ -vis de ses prأ©dأ©cesseurs, qu'il n'a pas hأ©sitأ© أ soutenir, أ aider et أ assister, bien qu'au fond de lui-mأھme il أ©prouvأ¢t de l'amertume أ leur أ©gard et qu'il fأ»t convaincu qu'ils avaient usurpأ© son droit au Califat. Il poussa mأھme son souci de prأ©server l'unitأ© islamique jusqu'أ s'abstenir d'annoncer publiquement que le Texte l'avait dأ©signأ© pour la Succession du Prophأ¨te tant que ses prأ©dأ©cesseurs occupaient encore le poste de Calife, et il n'a fait valoir son droit lأ©gitime usurpأ©, de faأ§on publique, que lorsqu'il eut accأ©dأ© au Califat. C'est أ ce moment-lأ seulement, le risque de contestation des dirigeants de l'Etat islamique أ©tant أ©cartأ©, qu'il s'est permis de rassembler ceux qui restaient des Compagnons du Prophأ¨te afin qu'ils tأ©moignent publiquement et pour l'Histoire d'une vأ©ritأ© que tous les Musulmans, et notamment les nouvelles gأ©nأ©rations, ne connaissaient pas, أ savoir que le Prophأ¨te avait dأ©signأ© formellement et publiquement l'Imam Ali comme أ©tant son Lieutenant, son Hأ©ritier prأ©somptif, et son Successeur au Califat, dans son cأ©lأ¨bre sermon du Ghadأ®r. Avant son accession au Califat donc, l'Imam Ali n'avait pas hأ©sitأ© un moment أ apporter ses conseils aux trois Califes qui l'avaient prأ©cأ©dأ©, chaque fois qu'il s'agissait de sauvegarder les intأ©rأھts des Musulmans. Plus tard, il justifiera son attitude de cette أ©poque vis-أ -vis de ceux qu'il estimait avoir usurpأ© son droit, dans ces terme: آ«Je craignais que, si je ne coopأ©rais pas (avec les Califes) l'Islam eأ»t أ©tأ© affaibli par d'أ©ventuelles dissensions et dأ©sunionآ». C'est pourquoi, tout au long de la pأ©riode du Califat de ses trois prأ©dأ©cesseurs, il ne prononأ§a jamais une parole de nature أ affaiblir leur pouvoir, porter atteinte أ leur prestige, ou entamer leur crأ©dibilitأ©. Il prأ©fأ©ra rester enfermأ© chez lui et se taire, mأھme lorsqu'il constatait dans leurs actions ce qu'il n'approuvait pas. Mais chaque fois que les trois Califes avaient besoin de lui, et qu'il estimait que son concours servait l'intأ©rأھt gأ©nأ©ral de l'Islam, il le prأھtait trأ¨s volontiers. Le Calife Omar, reconnaissant pour ce concours prأ©cieux apportأ© par l'Imam Ali et son attitude on ne peut plus positive, rأ©pأ©tait souvent: آ«Que je ne sois jamais confrontأ© أ un problأ¨me complexe sans trouver Aboul-Hassan (l'Imam Ali) pour rأ©soudre", ou "Si Ali n'avait pas أ©tأ© lأ , Omar aurait pأ©riآ». L'attitude de l'Imam al-Hassan vis-أ -vis de Mo`أ¢wiyah ne fut pas moins constructive. En effet, l'Imam al-Hassan accepta de signer un traitأ© de rأ©conciliation avec celui qui s'أ©tait rebellأ© contre son Califat, et de mettre un terme aux hostilitأ©s, ayant rأ©alisأ© que la poursuite de ce conflit fratricide risquait de faire disparaأ®tre l'Etat islamique, ou mأھme d'effacer أ jamais le nom de l'Islam de la surface de la Terre, de dأ©truire la Chari`ah et d'exterminer ses Gardiens, c'est-أ -dire le reste des Ahl-ul-Bayt. Il prأ©fأ©ra donc prأ©server les apparences de l'Islam et le nom de la Religion, mأھme au prix d'une rأ©conciliation coأ»teuse avec Mu`أ¢wiyah, l'ennemi le plus acharnأ© de la Religion et de ses vأ©ritables dأ©fenseurs, et l'adversaire le plus haineux des Ahl-ul-Bayt et de leurs partisans, mأھme en prأ©voyant que l'accession de Mu`أ¢wiyah au Califat ne lui apporterait, أ lui et أ ses adeptes, qu'humiliation et injustice, et mأھme si les أ©pأ©es des valeureux Banأ® Hأ¢chem et de ses partisans أ©taient dأ©gainأ©es et prأھtes أ dأ©fendre sa cause jusqu'au bout. Mais l'intأ©rأھt supأ©rieur de l'Islam أ©tait, pour lui, au-dessus de toutes ces considأ©rations. C'est pourquoi il accepta ce qui أ©tait normalement inacceptable pour lui. Si, par la suite, l'Imam al-Hussayn adoptera une attitude diffأ©rente de celle de son frأ¨re, l'Imam al-Hassan, et s'il se soulأ¨vera contre le rأ©gime Omayyade, dirigأ© par Yazأ®d, c'est parce que la situation avait changأ©. Son soulأ¨vement hأ©roأ¯que, loin de reprأ©senter un risque pour l'existence de l'Islam, visait au contraire أ rappeler aux Musulmans les Principes et les Enseignements authentiques de l'Islam, que Yazأ®d, le fils de Mu`أ¢wiyah, un alcoolique dأ©bauchأ© et sans scrupules, أ©tait en train de piأ©tiner. En se soulevant, en acceptant de s'engager dans un combat dأ©sespأ©rأ© et de se sacrifier, l'Imam al-Hussayn a voulu montrer aux Musulmans que ceux qui se trouvaient أ la tأھte de l'Etat islamique n'avaient rien أ voir avec l'Islam. Sans son soulأ¨vement et le Sacrifice de sa vie, l'Islam aurait أ©tأ© vidأ© de son contenu.
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