Les Mérites et les enseignements



Malgrأ© cette أ©vidence, certains أ©crivains que l'on ne peut qualifier autrement que de mauvaise foi, n'hأ©sitent pas Ø£  diffamer le Chiisme, en le dأ©nonأ§ant comme "une organisation secrأ¨te subversive" ou comme une "secte rأ©volutionnaire vindicative".

Certes, l'un des traits de caractأ¨re saillants de tout Musulman qui se veut un vأ©ritable adepte des Enseignements des Ahl-ul-Bayt est d'Ø£Ú¾tre l'ennemi jurأ© des tyrans et de la tyrannie. Il n'accepte jamais de s'aligner sur la position des agresseurs, ni de tendre une main coopأ©rative Ø£  ceux qui encouragent les tyrans dans leurs actes d'oppression. Cette rأ©pugnance Ø£  l'أ©gard des tyrans, de la tyrannie et de ses tenants est transmise, chez les Chiites, de gأ©nأ©ration en gأ©nأ©ration. Mais cela n'autorise personne Ø£  qualifier les Chiites de traأ®tres , de rebelles ou dأ©loyaux. Ils sont Ø£  cent lieues de tels comportements. Les Enseignements qu'ils ont reأ§us de leurs Imams leur interdisent de trahir, de tromper, et de rأ©pandre le sang d'un Frأ¨re Musulman, de quelque secte qu'il soit, et quelque Ecole juridique Musulmane qu'il suive. Pour eux, tout Musulman qui prononce les Chahأ¢datayn (la Profession de Foi musulmane: Lأ¢ ilأ¢ha illa-llأ¢h, Mohammadan Rassoul-ollأ¢h = Il n'y a des dieu qu'Allah, Mohammad est le Messager d'allah) doit avoir la vie, les biens et l'honneur saufs, "il est illicite de disposer du bien d'un Musulman sans son libre consentement" . Ils croient fermement qu'un Musulman est le Frأ¨re d'un autre Musulman, qu'il soit Chiite ou non, et qu'il a envers lui les devoirs de la Fraternitأ©, comme nous allons le voir ci-aprأ¨s.

Les Devoirs d'un Musulman envers un autre Musulman

L'un des plus beaux et des plus significatifs des Principes de l'Islam qui caractأ©risent ses adeptes, est la Fraternitأ© islamique entre les Musulmans, sans distinction de situation sociale, de couleur de la peau, de race ou d'origine gأ©ographique. L'Islam enjoint Ø£  ses adeptes de cultiver l'esprit de Fraternitأ© parmi eux. La raison pour laquelle les Musulmans d'hier et d'aujourd'hui ont perdu leur dignitأ© rأ©side dans leur nأ©gligence de cet aspect suprØ£Ú¾me des Enseignements islamiques.

Selon l'Imam Ja`far al-أ‡أ¢deq, la Fraternitأ© islamique veut qu'un Musulman aime pour son Frأ¨re ce qu'il aime pour lui-mØ£Ú¾me, et qu'il ne souhaite pas pour son Frأ¨re ce qu'il ne souhaite pas pour lui-mØ£Ú¾me. Les Musulmans doivent donc prØ£Ú¾ter une oreille attentive Ø£  cette injonction simple et claire que les Saints Imams ont souvent mise en أ©vidence. Ils doivent s'alarmer de ce qu'il est aujourd'hui difficile de souscrire Ø£  ce Principe important de l'Islam. A quel point les Musulmans sont donc أ©cartأ©s de nos jours de l'esprit de la Fraternitأ©! S'ils avaient أ©tأ© justes les uns envers les autres et s'ils avaient connu la signification du principe de la Fraternitأ©, ils ne se seraient jamais permis de torturer leurs Frأ¨res de Religion et il n'y aurait pas eu d'oppression ni de vol, de falsification, de mأ©disance, de calomnie, d'insolence, d'irrespect et d'أ©goأ¯sme entre eux.

En rأ©alitأ©, si les Musulmans avaient pris vraiment conscience du moindre avantage de l'esprit de Fraternitأ©, et s'ils avaient agi sأ©rieusement selon cet esprit, il n'y aurait eu aucune inimitiأ©, ni aucun esprit d'animositأ© entre eux et, au contraire, ils auraient menأ© une vie individuelle et sociale prospأ¨re et pleine de succأ¨s au sein d'une communautأ© plus fraternelle. L'injustice et l'oppression auraient أ©tأ© rayأ©es de la surface de la Terre, les hommes seraient des Frأ¨res, tous أ©gaux, l'humanitأ© aurait atteint le plus haut degrأ© de bonheur social, et le rØ£Ú¾ve de citأ© idأ©ale des anciens philosophes aurait أ©tأ© rأ©alisأ©. L'amour et l'amabilitأ© أ©tant le trait essentiel des rapports entre les hommes dans une telle humanitأ© fraternelle, celle-ci n'aurait plus besoin de gouvernants, de tribunaux, de police, de prisons ni de Code pأ©nal. Si la Fraternitأ© islamique avait prأ©valu, les Musulmans n'auraient jamais acceptأ© de se soumettre Ø£  aucun colonisateur ni ne se seraient jamais rأ©signأ©s devant aucun tyran. La Terre aurait أ©tأ© tout autre et se serait transformأ©e en un Paradis terrestre et en une demeure de bonheur.

Si la loi de l'amour avait prأ©valu entre les hommes, conformأ©ment aux Enseignements islamiques, le mot "justice" ne serait plus en usage dans notre langue, en ce sens que nous n'aurions plus besoin de la Justice ni de ses lois, ni par consأ©quent de l'utilisation du mot qui la dأ©signe, du fait que la loi de l'amour suffirait Ø£  rأ©pandre le bien et la paix, le bonheur et la tranquillitأ© de l'esprit. Car l'homme n'a besoin de recourir Ø£  la justice et Ø£  la loi que s'il perd l'amour de celui envers lequel il doit appliquer la justice. Mais lorsqu'il s'agit d'une personne qu'il aime, comme son fils ou son frأ¨re, il est portأ© Ø£  lui faire du bien et des concessions, par amour et avec bienveillance, et non pas par souci d'appliquer la justice, ni par intأ©rØ£Ú¾t.

Le secret de cette vأ©ritأ© humaine rأ©side dans le fait que l'homme n'aime normalement que lui-mØ£Ú¾me et ce qui convient Ø£  lui-mØ£Ú¾me. Il est difficile d'aimer quelqu'un ou quelque chose qui ne fasse pas prtie de son soi, sauf si ce quelqu'un ou quelque chose a un lien avec son soi, ou qu'il en conأ§oit une image dأ©sirable pour son soi. De mØ£Ú¾me, il est difficile de sacrifier volontairement ses dأ©sirs et ce qu'il aime pour quelqu'un d'autre qu'il n'aime pas ou qu'il n'affectionne pas, sauf, bien entendu, si prend naissance en lui une doctrine plus forte que les dأ©sirs, comme la doctrine de l'amour de la Justice et de la bienfaisance; auquel cas, s'il consent Ø£  sacrifier l'un de ses dأ©sirs, il le faerait pour en satisfaire un autre, plus fort, en l'occurrence sa doctrine de la Justice, si cette doctrine venait Ø£  faire partie de ses dأ©sirs ou mØ£Ú¾me de sson soi.

Cette doctrine idأ©aliste requiert, pour se former chez un individu, que celui-ci transcende les conditions matأ©rielles pour atteindre Ø£  l'idأ©al suprØ£Ú¾me de la Justice et de l'altruisme, et ce, aprأ¨s s'Ø£Ú¾tre heurtأ© Ø£  l'impossibilitأ© de susciter en lui-mØ£Ú¾me le sentiment de Fraternitأ© sincأ¨re et de sympathie entre lui et ses semblables.

La premiأ¨re chose que le Musulman doit donc s'efforcer d'acquأ©rir, c'est le sentiment de Fraternitأ© envers les autres, S'il n'y parvient pas, et il est fort probable qu'il n'y parvienne pas, en raison de la prأ©dominance de ses nombreux dأ©sirs et de son أ©goأ¯sme, il doit alors former en lui-mØ£Ú¾me la doctrine de la Justice et de l'altruisme, conformأ©ment aux prأ©ceptes islamiques. S'il n'y parvenait pas, lØ£  non plus, il ne mأ©riterait plus d'Ø£Ú¾tre Musulman, sauf par le nom, car la Justice est la derniأ¨re frontiأ¨re de l'Islam, au-delØ£  de laquelle il n'y a qu'infidأ©litأ© et tأ©nأ¨bres complأ¨tes, et dans ce cas il sortirait de l'Islam et Allah, selon l'expression de l'Imam Ja`far al-أ‡أ¢deq, ne lui accorderait ni Sa Clأ©mence, ni Sa Misأ©ricorde.



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