Quelles les sources de pensée chiite ?La Raison
Les Chiites croient que la raison est la source de connaissance digne de foi et en complète harmonie avec la révélation. Selon certains hadiths, Dieu a deux preuves (Houjjat) par lesquelles les humains peuvent comprendre Sa Volonté. Celle qui est interne est la raison (al ‘aql) et celle qui est externe ce sont les prophètes. Parfois la raison est appelée «le prophète interne» et les prophètes sont appelés «la raison externe». Il y a une règle établie parmi les juristes chiites, que quelque soit le jugement fait par la raison il est le même que celui fait par la religion (shar’) et vice versa. Il est unanimement accepté qu’une des conditions de la responsabilité morale ou légale est la pleine possession de sa raison. Si quelqu’un est aliéné, il n’est pas considéré comme étant responsable de ses actes. Ce qu’on attend des gens dans la religion varie aussi selon leur capacité mentale et rationnelle. Ceux qui sont très futés et intelligents sont sensés être plus préparés, pieux et obéissants que ceux qui sont maladroits ou ignorants. Selon le Coran, Allah demande à tous les êtres humains de faire preuve de leur faculté rationnelle pour réfléchir à Ses signes et communication dans l’univers. Dans beaucoup d’occasions les mécréants sont condamnés à cause de leur échec à réfléchir ou à agir selon les exigences rationnelles. Par exemple, ils sont condamnés à cause de leurs imitations aveugles sur leurs ancêtres, et il y a beaucoup de versets avec des questions rhétoriques telles que «ne réfléchissent ils pas?»(36:68), «Ne méditent ils pas sur le Coran?» (4:82; 47:24) Et «En cela il y a des signes pour ceux qui réfléchissent» (13:4; 16:67; 30:28). ;En général, la raison contribue aux études religieuses dans trois domaines majeurs: Le premier est dans la compréhension des réalités du monde, telle que l’existence de Dieu, la vérité de la religion et des faits scientifiques. Le deuxième est dans l’introduction des principes des valeurs morales et des normes légales telles que le mal de l’oppression et le bien de la justice. Le troisième dans l’organisation des standards et les procédures logiques du raisonnement et déduction. Tous ces trois rôles de la raison sont reconnus, et en réalité, recommandés par l’Islam. Par contre, le rôle de la révélation ou des Saintes Ecritures dans la religion peut être résumé comme suit: Ø La confirmation des faits qui sont déjà connus par la raison Ø L’introduction des sujets nouveaux qui ne sont pas connus de la raison, tels que les détails de la résurrection et des comptes détaillés des systèmes moraux et légaux Ø L’Etablissement des sanctions par le biais du système religieux des récompenses et punitions. Pour finir, je dois mentionner qu’il n’y a rien d’irrationnel en Islam. Bien sûr, on doit distinguer entre les jugements rationnels décisifs et certains, et ses suppositions ou opinions personnelles. S’il y a un cas où il semble que le jugement rationnel est en conflit avec des positions religieuses sûres, l’on doit admettre qu’il doit y avoir une erreur au moins de l’un des deux côtés: soit ce n’était pas un vrai jugement de raison, soit ce n’était pas une loi religieuse. Dieu ne trompe jamais les gens en leur disant de faire quelque chose par Ses prophètes, et le contraire de cette chose par la raison qu’Il nous a donnée. Il y a toujours eu des jugements attribués à la raison et pris comme contraires aux positions religieuses qui après mûres considérations ont prouvé être contraires aux prémisses rationnelles décisives. Consensus
Par tradition, une des sources pour la compréhension de l’Islam est le Consensus (Ijma’). Selon la méthodologie chiite de pensée, le consensus des gens ou un groupe d’entre eux tels que les érudits par eux mêmes, n’est pas suffisant comme une preuve (loujja); car si une personne peut se tromper; deux, trois, ou mille, ou même tout un groupe peut se tromper. Cependant, quand il y a un accord parmi tous les Musulmans ou érudits Musulmans de manière que l’accord correspond à la Sunna, il peut servir comme preuve, comme un moyen pour découvrir la volonté de Dieu. Par exemple, quand nous trouvons que chaque Musulman du temps de Prophète récitait ses prières d’une certaine manière, nous nous rendons compte que le Prophète leur a instruit de le faire ainsi; autrement il n’y aurait aucun facteur pour unifier leur action. Il n’est pas possible d’imaginer qu’ils aient tous agi aveuglement et sans aucune instruction, ou qu’ils se soient tous trompés et que le Prophète ne leur ait pas corrigés. Ainsi, pour les chiites le consensus n’est pas en lui même une preuve. Il peut être valable s’il conduit à découvrir la Sunna. En conséquence, si des Musulmans sont aujourd’hui d’accord sur un sujet donné, alors qu’un érudit a des doutes sur le jugement islamique concernant ce sujet, il ne peut dire méthodiquement que puisque tout le monde dit ainsi, je vais aussi dire la même chose. Il y a eu beaucoup de cas dans l’histoire où tous les êtres humains ont cru d’une même manière et puis plus tard ils ont découvert qu’ils s’étaient trompés, par exemple la terre étant plate. Il n’y a que Le Coran et la Sunna qui sont incontestablement vrais et exempts de toute erreur. Cette approche garantit une sorte de dynamisme à la pensée chiite, de telle sorte que chaque génération d’érudits et même un seul érudit est capable, et réellement exigé, de se référer directement au Coran et à la Sunna et de mener son propre ijtihà d original, qui est son investigation et jugement indépendant. Ijtihà d n’a jamais été interdit ni abandonné dans le monde chiite. Les chiites croient que le point de vue d’aucun juriste, même si sa position est élevée, n’est pas exempt d’interrogation ou de défit scientifique. Bien sûr, comme dans les autres disciplines, chaque chercheur religieux a besoin de consulter et examiner soigneusement les travaux de ses prédécesseurs. |
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