BILAL d'AFRIQUEMais très souvent il adressait des supplications pendant de longues heures à Allah: «O Créateur du monde! Pour combien de temps encore l'existence du peuple restera minée par les possédants et les égoïstes! »O Omnipotent Seigneur! N'est-il pas temps de disgracier les injustes et d'assécher leurs racines pourries, de venir au secours des gens pieux, de les sortir des griffes de leurs bourreaux et de les rendre maîtres de Ta Terre bénie? »O Puissant Seigneur! Jusqu'à quand cette tyrannie, cette injustice va-t-elle continuer? Jusqu'à quand les déshérités continueront-ils à faire l'objet d'humiliation et leurs droits continueront-ils à être spoliés? »O Seigneur! Je n'ai pas d'autre refuge que Toi! Tout ce que je vois partout, c'est l'immoralité, la cruauté, le meurtre, le crime, le pillage, la tricherie. »O Recours et Refuge des opprimés! Je n'ai personne pour m'aider en dehors de Toi. Viens donc à mon secours! O Seigneur! Viens à mon secours, car je me suis rendu à la mort et je considère qu'il est honteux de vivre dans l'humiliation. Je désire me sacrifier librement sur la voie de l'Islam, de Ton Prophète et de tous ceux que Tu chéris. »O Seigneur des mondes! J'ai choisi la mort, mais accorde-moi par Ta Bonté, un peu de répit afin que je puisse voir la libération de mes descendants, la liberté des masses de déshérités, la victoire de Ton Prophète Mohammad (P) et l'étendard de la devise de notre religion: "Il n'y a pas de dieu, si ce n'est Allah", hissé sur le plus haut sommet. Je désire seulement la délivrance du peuple de la Mecque et de tous les déshérités du monde ainsi que la victoire de l'Islam, bien que je n'en bénéficie peut-être pas, puisque je peux mourir d'un moment à l'autre. Mais si j'éprouve un tel désir, c'est parce que je souhaite que ma mort soit une nouvelle naissance, que mon sang soit l'énergie qui ressuscite les âmes des morts des déshérités, que mon cri soit le commencement du soulèvement contre le polythéisme, et que mon message, qui est le message de toutes les générations martyrisées, de toutes les masses enchaînées, et la foi de tous les hommes sincères et responsables, soit éternel et honoré. Car il montre les vrais visages des hypocrites et des blasphémateurs dans toute l'histoire, et rappelle aux générations à venir la noirceur de leurs agissements. »O mon Seigneur! O Grandiose Seigneur! Accorde-moi un répit!» * * * Les jours s'écoulèrent et la condition de Bilâl allait toujours en empirant. Il était sur le point de quitter ce monde et de se débarrasser ainsi des griffes de Omayyah. Les récits le concernant allaient bon train. Chaque personne racontait une séquence de son drame. Le Saint Prophète était très inquiet pour lui. Que devait-il faire? Comment arracher les hommes nobles et sages de la société, des griffes des oppresseurs? Il réfléchit sur la question, sans y trouver une solution. Il consulta certains de ses adeptes. Eux aussi semblèrent désarmés. Ce n'était pas seulement le Prophète de l'Islam qui éprouvait de la peine pour Bilâl, mais tous les Musulmans s'efforçaient de trouver le moyen de délivrer Bilâl et d'autres comme lui. Car l'Islam leur avait appris que les Musulmans étaient comme un corps, si une partie de ce corps souffre, toutes les autres parties souffrent en conséquence.
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