BILAL d'AFRIQUE'Abdul-Rahmân sans entrer en discussion avec lui, s'exécuta, attacha ses mains, ainsi que celles de son fils et décida de les conduire au campement des Musulmans. Mais ayant à peine avancé de quelques pas, ils aperçurent Bilâl. Lorsque celui-ci vit Omayyah, son ex-maître et bourreau impitoyable, il cria: «O Musulmans! Voici Omayyah Ibn Khalaf, l'un des dirigeants des ennemis du Saint Prophète. Il a été arrêté. Qu'Allah ne me laisse pas vivant, si je lui permets de vivre». 'Abdul-Rahmân dit: «O Bilâl! Tu veux tuer mon prisonnier!» Bilâl répliqua: «Oui! Je ne peux pas permettre à cet oppresseur diabolique et cet impur ennemi d'Allah de rester en vie». 'Abdul-Rahmân se fâcha et dit avec colère: «O fils de femme esclave! Sais-tu ce que tu dis?». Bilâl répondit en haussant le ton: «Oui, je sais». Puis se tournant vers les Musulmans, il s'écria: «O Compagnons du Saint Prophète! Venez le plus vite possible pour en finir avec cet ennemi d'Allah, Omayyah Ibn Khalaf. Si vous ne le connaissez pas, sachez qu'il était mon persécuteur et le persécuteur de bien d'autres Musulmans. Il doit être exécuté». Tous les Musulmans connaissaient Omayyah et avaient entendu l'histoire de sa haine pour l'Islam et les Musulmans, et de la torture barbare qu'il avait fait subir à Bilâl. Ainsi, en entendant la voix tonnante de Bilâl certains d'entre eux se rassemblèrent autour de Omayyah et son fils. 'Abdul-Rahmân essaya de protéger ses prisonniers par tous les moyens et de les emmener vivants au Prophète. Toutefois le cri de colère de Bilâl neutralisa ses efforts. Et on eût dit que la Volonté divine voulait que Omayyah n'échappât pas à la mort qu'il méritait. En effet, l'un des Musulmans avait entre-temps dégainé son épée avec une extrême agilité et il frappa le pied du fils de Omayyah de telle manière qu'il fut carrément coupé. Le blessé tomba par terre. 'Abdul-Rahmân se tourna alors vers Omayyah et lui dit: «C'est fini pour ton fils. Tu dois maintenant fuir pour tenter d'échapper à la mort». Omayyah resta immobile. On eût dit qu'il savait que les crimes odieux qu'il avait commis ne lui permettaient pas d'espérer pouvoir échapper au châtiment qui l'attendait inévitablement.
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