BILAL d'AFRIQUEMais très vite Bilâl fut emporté par la joie de voir sa ville natale devenir une terre de l'Islam. En effet, ce jour-là , à l'entrée de l'armée musulmane, le soleil illumina la Mecque et répandit ses rayons dorés sur les portes et les murs de la ville, comme pour lui souhaiter la bienvenue. Dans l'Attente de leur Sort Les habitants de la Mecque attendaient dans la peur et l'angoisse leur sort incertain, les uns dans les maisons les autres dans les rues. Non seulement ils se sentaient incapables d'arrêter les vagues déferlantes de l'armée musulmane, mais ils craignaient surtout pour leurs vies, sachant que ce qu'ils avaient fait subir aux Musulmans était difficilement oubliable ou pardonnable. Les femmes étaient assises dans leurs maisons, les visages abattus et mornes, essayant de calmer les cris de leurs enfants. Parfois les gens se blâmaient et regrettaient les mauvais traitements qu'ils avaient réservés aux Musulmans. Certains s'étaient mis à réciter des versets coraniques comme pour montrer le regret de leur attitude passée, et leur adhésion, même tardive, à l'Islam. D'autres avaient fui vers les montagnes avec une lueur d'espoir de pouvoir échapper aux assaillants.(45) Certains autres qui étaient des gens innocents, se sont écartés et se sont mis à maudire les aînés et les chefs de la Mecque qui pendant les premiers jours de l'Islam avaient été les premiers à inciter le peuple mecquois contre le Prophète Mohammad (P) et qui curieusement se disaient aujourd'hui être les premiers à embrasser l'Islam. D'aucuns se demandaient: «Comment Mohammad va-t-il nous traiter? Allons-nous échapper à la mort, alors que nous avons tout fait pour lui rendre la vie difficile?» Mais très rapidement, cette angoisse pesante, ces interrogations interminables et cette peur incessante prirent fin lorsqu' un représentant musulman du Saint Prophète demanda aux Mecquois à haute voix: «A quoi vous attendez-vous?» Tout le monde répondit: «Le pardon, l'indulgence et la magnanimité».
|