BILAL d'AFRIQUEC'est pourquoi, il donna une réponse nette et précise aux émissaires du Calife: «Je ne ferai l'Azan qu'à celui que le Saint Prophète a choisi comme son successeur».(53) Finalement, 'Omar qui était un ami intime du calife Abû Bakr, et considéré comme l'un des facteurs les plus déterminants pour son accession au Califat, et pour sa continuation dans ce poste, décida de discuter personnellement avec Bilâl sur cette affaire d'Azan. En voyant Bilâl, 'Omar pensa: «Je le ferai se soumettre au Califat et je l'arracherai du sein des opposants». Après les salutations et l'échange des formules de politesse, 'Omar dit: «O Bilâl! Pourquoi nous abandonnes-tu ces jours-ci? Je tenais beaucoup à ce que tu sois avec nous pour que nous puissions te confier quelques tâches. Pourquoi ne viens-tu pas à la Mosquée? Nous espérons que tu récites l'Azan et appelles les gens à la Mosquée pour faire la prière derrière le Calife du Saint Prophète. J'ai entendu que tu avais dit que tu ne feras plus l'azan. Pour quelle raison? Ne te rappelles-tu pas que ce même Abû Bakr t'avait délivré de l'esclavage et de la persécution de ton maître cruel? Est-il convenable que tu l'abandonnes maintenant en refusant de faire l'azan pour lui?» Bilâl commença à se souvenir des événements du passé: sa persécution, son bannissement, son émigration à Médine, les engagements militaires avec les infidèles et les polythéistes, la conquête de la Mecque et le décès du Saint Prophète. Il dit à 'Omar: «Que c'était heureux, l'époque où le Saint Prophète était parmi nous et où il invitait les gens à Allah et à la justice! Et qu'ils sont durs, calamiteux et noirs ces jours que nous vivons maintenant! Quelle époque!» Bilâl ramena ensuite la discussion vers le vif du sujet, alors que les larmes suscitées par l'évocation du passé perlaient sur ses joues: «Voyons si Abû Bakr m'avait délivré et affranchi pour l'amour d'Allah, ou pour toute autre raison. S'il l'avait fait pour l'amour d'Allah, il n'aurait aucun droit sur moi, et s'il ne l'avait pas fait pour satisfaire Allah, je resterais son esclave et serais sous son contrôle, mais je suis toujours libre concernant ma croyance. »Et comme je l'ai déjà dit, je ne ferai l'azan à personne après le Saint Prophète. De plus je ne ferai le serment d'allégeance qu'à celui à qui j'ai la responsabilité de prêter serment d'allégeance. Je n'accepte comme Calife que celui qui a été désigné par le Saint Prophète pour sa succession. »Puis, je dois te dire que si Abû Bakr ne m'avait pas délivré et affranchi, je serais mort en vrai croyant et je serais allé au Paradis. Mais à présent, lorsque tu me demandes de participer à cette affaire (d'azan) je ne sais pas si cela me conduirait au Paradis ou à l'Enfer, ni si je pourrais préserver ma foi ou non».
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