BILAL d'AFRIQUEBilâl quitta Damas avec beaucoup de courage et d'enthousiasme, ayant un objectif fixé dans sa tête: revoir la famille du Prophète. Le voyage qu'il avait imaginé très long au moment du départ, lui sembla très court à l'arrivée. Il atteignit les abords de Médine et la ville avait l'air calme et tranquille. Il vit les murs de la Mosquée du Saint Prophète de loin et les réminiscences du passé firent surface dans son esprit. Aussi, ses larmes se mirent-elles à couler à flots à ces souvenirs proches et lointains. Après être arrivé en ville, il se dirigea directement et immédiatement à la tombe du Saint Prophète. Les espions du pouvoir aperçurent Bilâl, et voulurent l'arrêter. Toutefois ils estimèrent qu'il n'était pas convenable de procéder à son arrestation sans prévenir préalablement les autorités de son arrivée. Une fois celles-ci mises au courant du retour de Bilâl, elles s'en inquiétèrent. D'autre part, la nouvelle de sa venue était parvenue à l'oreille de la fille chérie du Saint Prophète, Fâtimah al-Zahrâ', et Bilâl lui-même venait d'apprendre que celle-ci était souffrante, et s'en alarma énormément. Profitant de sa présence auprès de la tombe de son père, il confia à celui-ci sa grande tristesse: «O Prophète d'Allah! Après toi le monde est devenu noir, l'Imamat s'est transformé en Califat et a été usurpé par des gens qui n'y conviennent pas. »O Prophète d'Allah! Je viens d'apprendre que ta fille est souffrante. »O Prophète d'Allah! Ton successeur légitime, 'Alî, vit retiré dans sa maison. Par son silence et sa retraite, il préserve l'Islam et l'unité des Musulmans. »O Prophète d'Allah! Je viens juste de rentrer de mon exil en Syrie...» Et sans pouvoir terminer ses complaintes et exprimer ses douleurs, il perdit conscience et tomba par terre, sous l'effet de diverses émotions fortes. Le Dernier Azan
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