CorrespondancesSalîm b. Qays Al-Hilâlî, compagnon de Ali. Il rapporta les hadiths de Ali et de Salmân Al-Fârisî. Il écrivit un livre sur l'Imamat que mentionne l'Imam Mohammad b. Ibrahim Al-Nu'mânî dans Al-Ghayba, disant: "Tous les érudits shiites s'accordent à considérer le livre de Salîm b. Qays Al-Hilâlî comme un livre de principes, que rapportent les érudits et les savants des Ahlul-Bait. C'est un livre de principes auquel se réfèrent les Shiites et sur lequel ils s'appuient". Nos compagnons se sont attelés à la tâche d'inventorier ceux qui, faisant partie de cette génération d'ancêtres, ont écrit. Leurs index biographiques peuvent être consultés pour de plus amples informations. 3. Quant aux auteurs faisant partie de la deuxième génération, celle des Tâbi'în, notre correspondance risque de manquer de place pour les citer. Pour les connaître avec minutie et connaître leurs œuvres et leurs supports avec précision, il faut se référer aux index et biographies établis par nos savants. Au cours de cette période, la lumière des Ahlul-Bait a brillé avec éclat alors qu'elle était auparavant dissimulée par les nuages ombrageux des tyrans, car une douce lueur dans la calamité permit de démasquer les ennemis de la famille de Mohammad (SAW). Ils perdirent leur statut auprès des gens doués d'intelligence. Cette calamité a attiré l'attention des gens perspicaces sur les malheurs survenus aux Ahlul-Bait, depuis la disparition du Prophète (SAW). Les gens, alarmés par les adversités criantes, ont recherché les bases et furent incités à en découvrir les causes. Ils élucidèrent les racines et les graines. C'est ainsi que les Musulmans qui avaient une grandeur d'âme se sont mis à protéger le statut des Ahlul-Bait et à les soutenir, car la nature humaine est naturellement disposée à secourir les opprimés et s'écarte de l'iniquité. Après cette calamité, les Musulmans entamèrent une nouvelle phase. Ils accoururent faire allégeance à l'Imam Ali b. Al-Hussein Zein Al-'Abidîn. Ils le suivirent à propos des principes et des dérivations de la religion, ainsi qu'à propos de toutes les connaissances pouvant être tirées du Livre et de la Sunna. Ensuite, ils se réfugièrent auprès de son fils, l'Imam Abi Ja'far Al-Bâqer (a.s.). Les compagnons de ces deux Imams, les deux dévots et les deux pourfendeurs, étaient nombreux, ils se comptaient par milliers. Seuls les noms et les biographies de ceux qui abordèrent les sciences sont connues, ils sont environ 4000 héros. Ils laissèrent environ dix mille écrits ou même plus, que les générations ultérieures prirent soin de transmettre. Ces savants et héros eurent la bonne fortune de servir les deux Imams, ainsi que leurs fils, l'Imam Al-Sâdeq. Certains d'entre eux eurent le privilège d'atteindre le sommet de la gloire aussi bien par leur savoir que par leurs actes. Parmi eux, nous nommons Abu Sa'ïd Abân b. Taghleb b. Ribâh Al-Jarîrî, juriste et maître, traditionniste, exégète et philologue réputé. Il fut l'un des plus sûrs. Il rencontra les trois Imams et rapporta d'eux de nombreuses sciences ainsi que de nombreux hadiths. Il rapporta d'Al-Sâdeq seul 30.000 hadiths, ainsi que le dit Al-Mirza Mohammad dans la biographie d'Abân connue sous le titre Muntaha Al-Maqâl, d'après Abân b. Othmân qui rapporte les propos d'Al-Sâdeq (a.s.). Il était estimé par les Imams qui le considéraient comme le meilleur. Al-Bâqer (a.s.) lui dit, alors qu'ils se trouvaient ensemble à Médine: "Assis-toi dans la mosquée et éduque les gens; il me plaît qu'on voit, parmi mes partisans (Shi'a) des gens comme toi". Al-Sâdeq (a.s.) lui dit un jour: "Discute avec les gens de Médine. Il me plaît que des partisans comme toi rapportent mes hadiths". S'il entrait à Médine, les gens se rassemblaient autour de lui, la chaire du prophète (SAW) lui était réservée. Al-Sâdeq (a.s.) dit à Salim b. Abi Haba: "Va voir Abân b. Taghleb. Il entendit de moi de nombreux hadiths, tu pourras les rapporter comme étant directement de moi". Il (a.s.) dit à Abâb b. Othmân: "Abân b. Taghleb a rapporté trente milles hadiths de moi. Rapporte-les comme étant de moi". Quand Abân pénétrait chez Al-Sâdeq, ce dernier le saluait et l'embrassait, il lui commandait un coussin pour s'y appuyer et se mettait à ses côtés. Lorsque sa mort lui fut annoncée, Al-Sâdeq dit: "Grande est ma douleur avec la mort d'Abân". Il est mort en 141. Abân rapporte des récits d'après Anas b. Mâlek et Al-A'mash, Mohammad b. Al-Munkader, Samak b. Harb, Ibrahim Al-Nakh'î, Fudayl b. 'Umru et Al-Hakam. Muslim et les quatre auteurs de Sunan-s rapportent ses hadiths, comme nous l'avons indiqué dans la correspondance 16. Si Al-Bukhârî ne le fait pas, cela ne lui cause aucun tort. Il est comparable en cela aux Imams des Ahlul-Bait, Al-Sâdeq, Al-Kadhem, Al-Rida, Al-Jawâd Al-Taqî, Ai-Hassan Al-'Askarî Al-Zaqî, dont les propos ne furent pas non plus rapportés. Al-Bukhârî n'a même pas rapporté les propos du plus grand des prodigues, du maître des adolescents du Paradis. Mais il rapporta par contre les propos de Marwân b. Al-Hakam, de 'Umrân b. Hattân, de 'Akrama Al-Barbarî et d'autres du même niveau. Nous sommes à Allah et à Lui nous revenons. Abân a laissé des œuvres remarquables, dont le livre Tafsîr gharâ'ib al-Qur'ân (Commentaire de l'inouï dans le Coran) où il abonda en exemples de poèmes des Arabes relatifs au Livre Saint. Ensuite, Abdel Rahmân b. Mohammad Al-Azdî de Kufa rassembla des écrits d'Abân avec ceux de Mohammed Al-Sâ'ib Al-Ka'bî et Ibn Rawâq 'Atiya b. Al-Hâreth, pour en faire un seul ouvrage où il compare leurs opinions. On trouve parfois le livre d'Abân à part et parfois compilé avec les autres, tel que le présente Abdel Rahmân. Nos maîtres ont cité les deux livres en s'appuyant sur des chaînes différentes, mais confirmées. Abân a également écrit Kitâb al-Fadâ'il (le livre des mérites), Kitâb Siffîn, il a laissé un ouvrage sur les principes sur lequel s'appuie l'école Imamite pour ses jugements légaux. Ses livres sont ainsi rapportés en remontant jusqu'à lui. Vous pouvez consulter les détails dans les biographies. Vous avez également Abu Hamza Al-Thamâlî Thâbet b. Dinar. Il fut l'un de nos savants les plus sûrs. Il acquit son savoir en écoutant les trois Imams, Al-Sadeq, Al-Bâqer et Zein Al-'Abidîn (a. s) desquels il était proche et auxquels il s'était soumis. Al-Sâdeq le loua disant: "Abu Hamza fut, de son temps, ce que fut Salmân Al-Farisî de son temps". Al-Ridâ (a.s.) dit: "Abu Hamza fut de son temps ce que fut Luqmân de son temps". Il a écrit une exégèse du Coran que l'Imam Al-Tabarsî utilise dans son exégèse Majma' al-Bayân. Il a également écrit Kitâb al-Nawâder, Kitâb al-Zuhd, Risâlat al-Huqûq qui inclut les hadiths rapportés de l'Imam Zein Al-'Abidîn Ali b. Ai-Hussein (a.s.). Il rapporta de lui également son invocation de l'aube, plus lumineuse que le soleil et la lune réunis. Il rapporta également de Anas et d'Al-Sha'bî. Ses propos sont rapportés par Waki', Abi Na'îm et d'autres personnalités de cette génération, comme nous l'avons montré dans la correspondance 16. D'autres hommes remarquables ne connurent pas l'Imam Zein Al-'Abidîn, mais il furent contemporains des deux Imams (les deux pourfendeurs et les deux véridiques). Parmi eux, nous avons Abul Qâsem Burayd b. Mu'awiya Al-'Ajalî, Abu Busayr Layth b. Murâd Al-Bukhturî Al-Murâdi, Abul Hassan Zarâra b. A'yun, Abu Ja'far Mohammad b. Muslim b. Rabâh Al-Kufî Al-Ta'ifî Al-Thaqfî et d'autres figures illuminées réputées pour leur probité et qu'il serait difficile de citer ici. Ces quatre personnes citées ont accédé au rang de la dignité, ils en ont atteint le sommet, le statut le plus noble, au point qu'Al-Sâdeq (a.s.) ait dit, les citant: "personne d'autre que Zarâra, Abu Busayr Layth, Mohammed b. Muslim ni Burayd n'ont ravivé autant notre souvenir. Sans eux, personne n'aurait pu mettre en lumière tout cela". Puis il ajouta: "Ils ont retenu la religion, ils furent les dépositaires de mon père, ils ont obéi aux injonctions divines, ils sont prééminents dans ce monde et dans l'au-delà ". Il dit également: "Annonce le Paradis à ceux qui se sont humiliés devant Allah" et il cita les quatre. Il dit, dans un long discours où il les nomme: "Mon père leur a fait confiance pour ce qui est de leur obéissance aux injonctions divines. Ils furent les dépositaires de son savoir. Ils sont aujourd'hui les dépôts de mes secrets. Ils furent vraiment les compagnons de mon père comme ils sont aujourd'hui, morts ou vivants, les phares de mes partisans. A travers eux, Allah fait découvrir toute innovation, ils écartent de la religion l'usurpation des faussaires et l'interprétation des abusifs". Il fit leur éloge à plusieurs reprises et en maintes occasions, confirmant leur mérite, leur honneur, leur générosité et leur fidélité. Nous ne pouvons tout rapporter et malgré cela, les ennemis des Ahlul-Bait n'ont pas hésité à mentir à leur propos, comme nous l'avons montré avec précision dans notre livre Mou'allifû al-Shi'â fî Sadr al-Islâm (les auteurs shiites du début de l'Islam). Cela ne conteste nullement leur noble statut et leur position considérable pour Allah, Son messager et les croyants, tout comme la jalousie envers les prophètes n'a fait qu'élever le statut des prophètes d'Allah. Ils n'ont eu pour effet que de diffuser encore plus loin leurs lois parmi les gens du vrai, et de se faire accepter par les gens au cœur généreux. La science se développa considérablement à l'époque d'Al-Sâdeq (a.s.). Les partisans de ses pères accoururent de tous côtés vers lui. Il les accueillit avec joie, il se montra aimable et familier. Il consacra ses efforts à leur éducation, il fit de son mieux pour leur transmettre les secrets des sciences, les subtilités de la philosophie et les réalités des choses. Comme le reconnaît Abul Fath Al-Shahristânî dans son livre Al Milal wal Nahl qui dit, parlant d'Al-Sâdeq: "Il possédait des connaissances abondantes en religion, et un savoir profond en sagesse. Il avait un renoncement total au monde ici-bas et une crainte absolue des penchants". Il dit encore: "Il demeura à Médine pendant quelque temps où il se mit au service des Shiites, ses partisans. Il leur inculquait les secrets de sa science. Puis il partit pour l'Iraq sans s'approcher de l'Imamat - ou du pouvoir - et sans contester le califat". Il poursuit: "Celui qui se noit dans la mer de la connaissance ne peut désirer le rivage, celui qui atteint la cime de la vérité ne peut craindre la chute". Le vrai se manifeste équitable et obstiné. Parmi les compagnons d'Al-Sâdeq, un grand nombre de personnalités se sont distinguées. Ils furent les Imams de la voie et la lanterne dans la nuit, les profondeurs du savoir, les étoiles de la guidance. Leurs noms et leurs parcours furent rapportés dans les biographies. Parmi eux, 4000 hommes de l'Iraq, du Hijâz, de Perse et de Syrie. Ils sont les auteurs d'ouvrages remarquables utilisés par les savants Imamites, parmi lesquels figure Al-'Usul al 'Arba'mi'at (les 400 principes), compilation de quatre cents ouvrages écrits à l'époque d'Al-Sâdeq qui rapportent ses ordonnances (fatwâ). Ils furent à la base des connaissances et des actions après lui; ils furent résumés par certains érudits pour faciliter la tâche du néophyte et l'aider à acquérir cette somme prestigieuse. Le meilleur de ce qui fut rassemblé se trouve dans les quatre livres qui forment la référence des Imamites en matière de principes et de dérivations, depuis le début de l'Islam jusqu'à l'heure actuelle, et qui sont: Al-Kâfî, Al-Tahdhîb, Al-Istibsâr et Man lâ Yahdorohou Al-Faqîh. Les hadiths rapportés sont fréquents et sont certifiés authentiques. Al-Kâfî en est le plus ancien, le meilleur, le plus important et le plus soigné. On y trouve 16.199 hadiths, c'est-à -dire plus que ce que rapportent les six Sahîhs réunis, comme le font remarquer Al-Shahîd dans Al-Dhikra et d'autres savants. Hishâm Ibn Al-Hakam, compagnon d'Al-Sâdeq et d'Al-Kâdhem, écrivit plusieurs ouvrages parmi lesquels 29 sont réputés. Nos savants les rapportent, en remontant jusqu'à lui. Nous les avons décrits en détail dans notre livre Mukhtasar Al-Kalâm... (Abrégé sur les auteurs..). Ce sont des livres passionnants et remarquables par leur éloquence manifeste et la clarté de leur argumentation. Ils sont consacrés aux principes et aux dérivations, à l'Unicité et à la philosophie rationnelle. Ils constituent une réponse aux impies, aux mécréants, aux naturalistes, aux partisans du libre-arbitre et aux fatalistes, et même à ceux qui ont abusé concernant Ali et les Ahlul-Bait. Ils sont également une réponse aux Kharijîtes et aux adversaires, à ceux qui nient le testament à Ali, ceux qui l'ont refoulé et l'ont combattu, ceux qui admettent la possibilité de lui préférer les autres, etc.. Hishâm fut l'un des savants les plus érudits du deuxième siècle en rhétorique, en sagesse divine, ainsi que dans les autres sciences rationnelles et traditionnistes. Il se distingua en matière de jurisprudence et de hadîth, il se confirma en exégèse et dans d'autres arts et sciences. Il fut l'un de ceux qui commentèrent la question de l'Imamat et qui épurèrent la doctrine. Il rapporta les hadiths d'Al-Sâdeq et d'Al-Kâdhem. Il avait chez eux une estime incomparable, il s'attira leurs bonnes grâces qui lui fit élever son statut. Au début, il faisait partie de la secte des Jahamiya([204]), mais il perçut la vérité lorsqu'il rencontra Al-Sâdeq. Il le suivit, puis il suivit Al-Kâdhem, il dépassa même tous leurs compagnons. Il fut accusé d'anthropomorphisme et d'autres déviations par ceux qui voulaient éteindre la lumière divine qu'il diffusait, par jalousie et par haine envers les Ahlul-Bait; ayant entre les mains la relation de ses faits et paroles, nous sommes plus au courant à propos de sa doctrine. Il a écrit des ouvrages appuyant notre école. Il est impossible que ses paroles, rapportées par les autres, nous aient été dissimulées alors qu'il fait partie de nos ancêtres, et que les autres sont éloignés de lui. Al-Shahristânî a rapporté dans Al Milal Wal Nahl une expression de Hishâm niant son anthropomorphisme. Nous citons ici ce qu'il rapporta. Il dit: [Hishâm b. Al-Hakam est un maître incontesté en principes. Il ne faut pas passer sous silence ses argumentations avec les Mu'tazilites. La vérité de l'homme se manifeste dans son argumentation avec l'adversaire et non dans les comparaisons qu'il avance. Argumentant avec Al-Allâf, il dit: "Tu dis que Allah est Sachant de savoir, Sa Science est Lui-même. Il serait un Savant différent des savants. Pourquoi ne dis-tu pas; Il est un Corps différent des corps?"]. Si ces paroles se vérifient comme étant de lui, on ne peut douter qu'il est opposé à Al-Allâf. Etre opposé à quelque chose ne signifie pas croire en elle. Il est possible qu'il ait voulu mettre Al-Allâf à l'épreuve et mesurer son savoir, comme l'indique Al-Shahristânî: "La vérité de l'homme se manifeste dans son argumentation avec l'adversaire et non dans les comparaisons qu'il avance". Si l'on suppose que Hishâm fut anthropomorphiste, il l'aurait été avant d'avoir été éclairé, car il avait adopté la Jamahiya avant de recevoir la guidance de la famille de Mohammad. Il fut l'un des savants les plus réputés des Imâms des Ahlul-Bait. Aucun de nos ancêtres ne trouva ce qui lui fut reproché par les adversaires, comme nous n'avons trouvé aucune trace de ce qui lui fut reproché par Zurâra b. Ay'un, Mohammad b. Muslim, Mu'min Al-Tâq, ni par les autres, bien que nous ayons consacré beaucoup d'énergie et de temps à la recherche de ces tares. Nous pensons qu'il s'agit plutôt d'actes iniques et agressifs, de mensonges et de calomnies. "Ne compte point que Dieu soit inattentif à ce que font les prévaricateurs!" (Ibrahim, 42).
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