Biographie de l'Imam Mohammad Baqer (p)



I- Naissance et Enfance

Naissance

L'Imam Al Bâqer (psl) naquit le 1 Rajab de l'année 57 Hijra à la Médine. C'est le cinquième Imam de Ahlul Bayt (pse), son père est l'Imam Ali Zeyn Al Âbidìn Al Sajâd (psl), sa mère est Fâtima, l'une des petites filles de l'Imam Al Hassan Al Mojtaba (psl).

Ainsi, c'est le premier Imam de Ahlul Bayt dont la mère et le père sont tous les deux descendants du prophète (pslp).

Le nom de l'Imam est Mohammed, son surnom est Al Bâqer qui signifie en Arabe à la fois l'ouvreur et l'élargisseur ; cette appellation eut été déjà choisie par le prophète lui même selon une citation de l'un des grands compagnons de Ahlul Bayt, Jaber Ibn Abdoullah à qui le prophète (pslp) avait dit en désignant l'Imam Al Hussein (psl) : "De celui-ci va naître Ali que l'on appellera le jour du jugement maître des adorateurs, et de celui-ci naîtra un garçon qui ouvrira et élargira la science ! Alors Jaber, si tu l'atteins passe-lui mon salut !"

Mode de vie et morale de l'Imam (psl)

L'Imam Mohammed Al Bâqer (psl) avait 4 ans lorsque le massacre de Karbala' eut lieu, puis il vécut 35 ans sous l'ombre de son père (psl) et ensuite il fut Imam légitime des musulmans pendant 18 ans.
Au cours de cette courte vie, l'Imam Al Bâqer, tout comme ses prédécesseurs avait été un modèle parfait sur tous les plans et maître des événements à toutes les épreuves.
Signalons d'abord qu'il avait un mode de vie très simple à une époque où l'opulence avait englouti tous les notables arabes et alors qu'il pouvait vivre dans une oisiveté absolue.

En effet, bien qu'il possède plusieurs plantations et champs de culture, il tenait toujours à travailler par ses propres mains et à partager avec ses ouvriers et cultivateurs leurs repas modestes. Il dépensait chaque année tout le surplus de ses rentes sur les besogneux et les déshérités. Et c'est pour cela qu'il fut connu pour être le plus généreux de son époque.

Si l'Imam Al Bâqer (psl) insistait à travailler lui même, par ses propres mains dans ses champs alors qu'il pouvait se suffire au travail des ouvriers, c'est certainement pour donner l'exemple à tous les musulmans dans une époque où les mours sociales tendaient fortement à légitimer l'oisiveté et à réhabiliter la paresse !
En effet, le pouvoir Omeyyade, alors bien installé et fortement enraciné, avait choisi d'élargir sa base sociale en dehors du clan Omeyyade en distribuant des parcelles de terrain et des champs aux notables arabes qui n'avaient, la plupart des temps, aucune connaissance de l'agriculture et étaient par conséquent obligés de vivre en rentiers oisifs.

Les valeurs sociales propagées par les Omeyyades étaient de telle sorte que le travail manuel pouvait porter atteinte à la position sociale d'un notable !...

Certains, prétendant l'ascétisme, y voyaient même une expression d'avidité et un penchant à accaparer de plus en plus de richesse...
L'un d'entre eux s'appelant Mohammed Ibn Al Monkader nous rapporte lui même un témoignage d'une rencontre avec l'Imam Al Bâqer (psl) qui lui avait corrigé sa vision des choses et sa conception du travail manuel.
En effet, voyant l'Imam travaillant dans un champ, il pensa tout de suite que ceci ne pouvait être qu'une expression d'une avidité pour laquelle il méritait d'être exhorté ! Et i1 s'avança vers lui dans cette perspective en lui manifestant son indignation de voir un notable de Qouraych comme lui travailler ainsi !
Mais la réponse de l'Imam (psl) lui fut une leçon inoubliable : Il lui fit comprendre que son travail était une adoration de Dieu et qu'il aimait bien mourir dans cet état !

Le récit d'Ibn Al Monkader nous apporte deux enseignements : d'abord le travail manuel ne fait qu'augmenter la dignité de l'homme, et ensuite et surtout qu'il faut toujours être autosuffisant et ne jamais accepter de vivre au dépens des autres ni de leur dotation ou aumône comme certains prétendus ascètes ou ermites le faisaient à cette époque.



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