LES ABLUTIONS CORRECTESC’est un raisonnement fort étrange, car l'extrait (…et frictionnez [une partie de] vos têtes et vos pieds jusqu’aux deux chevilles...) (... Ùˆ امسØوا برؤوسكم Ùˆ أرجلكم إلى الكعبين) exprime clairement et nettement le contact direct entre les mains et les pieds, et ce contact ne peut pas se réaliser quand on porte des chaussures. Ce qui, dans ce cas, amène le légiste à chercher mieux que ce verset pour prouver la validité de la friction des chaussures. Sinon, quiconque lirait ce verset avec la déclinaison «i» sera obligé de ne plus jamais frictionner ses pieds ni les laver, à moins de porter les chaussures lors du Wuzu afin de frictionner dessus. Pourtant la conduite des adeptes de la loi divine est basée sur la friction ou le lavage des pieds. Il n'est pas nécessaire de porter les chaussures et de les frictionner. Et d'ailleurs, pourquoi le légiste recourrait-il à cette interprétation aussi éloignée du sens même du verset au détriment de l’interprétation qui est plus logique et plus conforme au bon sens, à la tradition et à la linguistique? Ceci concerne sa première hypothèse. Quant à la deuxième hypothèse, celle de « la conjonction de voisinage», elle est à la fois réfutée par les linguistes et les exégètes (Mufassirin). Nous nous contenterons de citer la jolie réponse de Fakhr Razi qui a dit à ce propos: «Si l'on disait: Pourquoi ne dirait-on pas que la déclinaison «i» du mot «أرجلÙ» dans ce verset est tout simplement celle de voisinage, comme c’est le cas en poésie?[14][14] Nous répondrons: Ceci n’est pas du tout correct pour des raisons suivantes: 1- La déclinaison de voisinage est adoptée dans le barbarisme qui peut être employé par nécessité en poésie, ce qui n'est pas le cas pour la parole divine exempte d'un tel style. 2- On ne fait recours à la déclinaison de voisinage qu’en cas de confusion, ce qui n’est pas le cas dans ce verset. 3- La déclinaison de voisinage intervient sans conjonction de coordination «et». En dehors de ceci, une telle déclinaison est absolument inexistante dans la littérature arabe…»[15][15]
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