La rencontre de Mûsâ (as) et de Khidhr (as) selon le Coran et les hadithsIls se remettent alors en route et, à la nuit tombée, ils atteignent une cité nommée Nâsara (42) . Ils demandent de la nourriture et de l’eau aux gens de la place, mais les habitants de Nâsara ne leur donnent rien à manger et ne les invitent pas à séjourner chez eux. Là , Khidhr (as), voyant un mur sur le point de s’écrouler, dit à Mûsâ (as) : « Avec la permission de Dieu, lève-toi et relevons ce mur. » Ce qu’il se met lui-même à faire. Mûsâ (as) est fatigué, éreinté, il a faim. Et plus encore, il a le sentiment que sa haute dignité et celle de son maître ont été bafouées par le comportement indigne des habitants de cette cité, or voilà que Khidhr (as) se met à relever un mur de cette même cité ! Une nouvelle fois, il oublie complètement son engagement et se remet à protester, mais il le fait cependant d’une façon plus légère, plus modérée que précédemment. Il dit : « Tu aurais pu prendre un salaire pour cela ! » C’est là que Khidhr (as) finit par dire à Mûsâ (as) : « Voici venu pour moi le moment de me séparer de toi, mais je vais à présent t’expliquer les secrets à cause desquels tu n’as montré aucune patience. » (Voir Coran, sourate Al-Kahf (La caverne) ; 18 : 71-78). Selon un hadith, le Prophète (s) a dit : « Que Dieu soit miséricordieux pour mon frère Mûsâ (as), s’il avait pu le supporter, il aurait vu les plus étranges des choses. » Il a également dit : « S’il avait patienté, il aurait vu mille étrangetés. » On rapporte de l’Imâm al-Sâdeq (as) : « Si Mûsâ (as) avait patienté et supporté, ce savant (Khidhr (as) lui aurait montré soixante-dix événements étranges. » Il a également été rapporté : « On demanda à Mûsâ (as) : ‘Quel a été l’événement le plus difficile de ta vie’ Mûsâ (as) répondit : ‘Aucune des difficultés que j’ai connues (dont l’époque de Pharaon et celle du pouvoir assumé par les Banî Isrâ’îl, avec toutes les souffrances occasionnées) n’ont été aussi douloureuses que lorsque Khidhr (as) m’a annoncé qu’il allait se séparer de moi, me privant ainsi de ses savoirs.’ » Mûsâ (as) ne répond rien, il comprend qu’il n’est pas en mesure d’accompagner Khidhr (as), ni de patienter face à ses actions étranges et de les supporter. Les explications de Khidhr (as) au sujet de ces trois événements Son Excellence Khidhr (as) révèle ainsi à Mûsâ (as) ce que sont les secrets des trois événements étranges dont il a été témoin : « Cependant, ce bateau appartenait à un groupe de nécessiteux qui s’en servaient pour travailler en mer. J’ai voulu l’endommager et ainsi le sauver de la convoitise du tyran, parce que juste derrière eux se trouve le roi injuste, qui confisque toutes les embarcations en bon état. Ainsi, le dégât je l’ai causé parce que je voulais que le bateau demeure entre les mains de ses propriétaires. En ce qui concerne le garçon, son père et sa mère sont des gens de foi, et je craignais qu’il ne les livre à la révolte et à la mécréance, c’est pourquoi j’ai souhaité que leur Seigneur leur fasse don à sa place d’un fils plus pur et plus aimant. En ce qui concerne le mur, il appartient à deux jeunes orphelins de cette cité. Un trésor leur revenant est caché sous ce mur. Leur père était un homme juste et ton Seigneur voulait qu’ils atteignent leur puberté pour déterrer le trésor. Cette miséricorde vient de ton Seigneur. J’ai redressé le mur pour que sa base demeure recouverte, que le trésor ne sorte pas de terre et qu’il ne tombe pas entre les mains d’étrangers, je n’ai pas accompli ces actions de mon propre chef. Voici les secrets des actes que tu n’as pas pu supporter. » (cf. Coran, sourate Al-Kahf (La caverne) ; 18 : 79-82) Mûsâ (as) est satisfait par les explications de son Excellence Khidhr (as). La recommandation de Khidhr (as) et l’écrit sur la tablette du trésor Au moment où Khidhr (as) se sépare de Mûsâ (as), Mûsâ (as) lui dit : « Ordonne-moi, exhorte-moi. » Khidhr (as) lui dit alors plusieurs choses, notamment ceci : « Il se trouve trois choses que tu dois éviter et dont tu dois te tenir éloigné : 1. L’opiniâtreté 2. Le fait de marcher sans but et sans intention 3. Le fait de rire sans être étonné. Tiens le compte de tes erreurs et évite de rechercher celles des autres. » Shaykh Sadûq rapporte de l’Imâm al-Sâdeq (as) : « Lorsque Mûsâ (as) s’apprête à se séparer de Khidhr (as), il se tourne vers son Excellence et lui dit : ‘Donne-moi un conseil.’ Parmi les conseils que Khidhr (as) donne à Mûsâ (as) se trouve le fait d’éviter l’opiniâtreté, d’agir sans avoir d’objectif, de rire sans raison, ainsi que de prendre en compte ses propres erreurs et d’éviter de parler de celles des autres. » Dans un autre hadith que Shaykh Sadûq rapporte de l’Imâm al-Sajjâd (as), il est dit : « La dernière recommandation que Khidhr (as) fait à Mûsâ (as) est celle-ci : ‘Ne blâme personne pour son péché et sache que les choses que Dieu préfère sont au nombre de trois : la modération du riche, la clémence du fort et la modération envers les serviteurs de Dieu. Il ne se trouve personne en ce monde qui fasse preuve de modération sans que Dieu, Honoré et Glorieux, ne fasse avec lui preuve de modération au Jour du Jugement dernier. La base de la sagesse est la crainte de Dieu, Béni et Exalté.’ » On rapporte de l’Imâm al-Rezâ (as) que le trésor caché sous le mur est une tablette en or sur laquelle est écrit : « Grâce au Nom de Dieu, le Très-Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux, et Mohammad (s) est l’Envoyé de Dieu. Je suis étonné de voir que celui qui a la certitude de la mort puisse se réjouir comme un homme ivre. Comment fait-il ? Je me demande comment celui qui a la certitude du Jugement dernier et de la destinée divine peut être triste ? Je me demande comment celui qui observe ce monde et ses changements affectant ses habitants puisse lui faire confiance ? Il convient que celui qui est négligent à l’égard de Dieu n’accuse pas Dieu le Très-Haut sur Son jugement, et ne Le cite pas concernant la lenteur et le retard de l’arrivée de sa subsistance quotidienne. » Divergences apparues dans les hadiths à propos de l’histoire de Mûsâ (as) et de Khidhr (as)
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