LES SIGNES DANS LES CIEUX ET SUR TERRE



 

Qui est-ce qui perçoit le "monde extérieur"?

Comme nous l'avons dit plus haut, il ne fait aucun doute que le monde dans lequel nous pensons habiter, et que nous appelons le "monde extérieur", est perçu à l'intérieur de notre cerveau. Toutefois, une question primordiale apparaît ici: si tous les événements physiques auxquels nous sommes confrontés ne sont intrinsèquement que des perceptions, qu'en est-il de notre cerveau? Puisque ce dernier fait partie du monde extérieur au même titre que nos bras, nos jambes, ou tout autre objet, il s'agit là encore d'une perception semblable à toute autre.

Un exemple relatif aux rêves éclairera davantage le sujet; imaginons le rêve dans notre cerveau, en accord avec ce qui a été dit plus haut. Dans le rêve, nous aurons un corps imaginaire, un bras imaginaire, un œil imaginaire, et un cerveau imaginaire. Si l'on nous demandait au cours du rêve: "Où voyez-vous?", nous répondrions: "Dans mon cerveau". Pourtant, il n'y a pas de véritable cerveau dans cette histoire, tout juste une tête et un cerveau imaginaires. Tandis que celui voit les images n'est pas le cerveau imaginaire du rêve, mais un "être" qui est nettement "supérieur" à lui.

Nous savons qu'il n'y a aucune distinction physique entre la situation vue au cours d'un rêve et la situation que nous nommons "vie réelle". C'est pourquoi, lorsqu'on nous demande dans le cadre de la vie quotidienne: "Où voyez-vous?", il serait tout aussi insensé de répondre: "A l'intérieur de mon cerveau", comme dans l'exemple cité plus haut. Dans ces deux situations, l'entité qui voit et qui perçoit n'est pas le cerveau, qui après tout est seulement un gros morceau de viande.

Lorsque nous analysons le cerveau, nous nous apercevons qu'il n'est composé que de lipides et de molécules de protéines, qui existent également dans les autres organismes vivants. Ce qui signifie que dans le morceau de viande que nous appelons notre "cerveau", il n'y a rien pour observer les images, ni pour constituer une conscience, ni même pour créer l'être que nous appelons "moi-même".

R. L. Gregory a fait référence à une erreur commune concernant la perception des images dans le cerveau:

"La tentation existe, qu'il faut pourtant éviter, d'affirmer que les yeux produisent des images dans le cerveau. Une image cérébrale suggère la nécessaire existence d'une sorte d'œil interne pour voir celle-ci, mais alors il faudrait un œil supplémentaire pour voir cet œil… et ainsi de suite, dans une spirale sans fin d'yeux et d'images. Ceci est absurde." 8

C'est ce point-là qui plonge les matérialistes dans un grand embarras, eux qui ne jurent que par la matière: à qui appartient "l'œil intérieur" qui voit, qui perçoit ce qu'il voit et qui réagit?

Karl Pribram également s'est arrêté sur cette importante question, à propos de l'identité de celui qui perçoit, dans le monde de la science et de la philosophie:



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