RÉFLEXION APPROFONDIE



Il en fut de même de ceux qui vous ont précédés: ils étaient plus forts que vous, plus riches et avaient plus d’enfants. Ils jouirent de leur lot [en ce monde] et vous avez joui de votre lot comme ont joui vos prédécesseurs de leur lot. Et vous avez discuté à tort et à travers comme ce qu’ils avaient discuté. Ceux-là verront leurs œuvres anéantis dans ce monde et dans l’autre et ceux-là sont les perdants. (Sourate 9, “le retour à Dieu”, v. 69)

 

 

Regarder toute chose avec “l’œil de l’habitude”

et ne voir donc aucune nécessité d’y réfléchir

 

Quand les gens découvrent certaines choses pour la première fois, ils peuvent réfléchir à leur nature extraordinaire et cela peut les inciter à examiner de plus près ce qu’ils voient. Mais, au bout d’un certain temps, ils développent une résistance habituelle à ces choses et elles ne les impressionnent plus, surtout quand il s’agit d’un objet ou d’un événement qu’ils rencontrent tous les jours et qui de ce fait leur devient “familier”.

Par exemple, certains futurs médecins sont très impressionnés en voyant un cadavre pour la première fois ou quand c’est leur premier patient qui meurt. Cela les fait réfléchir sérieusement. Il se peut que soudainement ils se trouvent devant le corps inanimé et presque rigide d’une personne qui, quelques minutes plus tôt, était pleine de vie, riait, faisait des projets, parlait, ressentait du bonheur. La première fois qu’un cadavre est placé devant eux en vue d’une autopsie, ils réfléchissent à tout ce que la mort implique: la décomposition si rapide du corps, l’odeur nauséabonde qui s’en dégage, les cheveux qui étaient auparavant si agréables à regarder deviennent si repoussants qu’on ne veut même pas les toucher, sont autant de sujets qui les interpellent. Après avoir vu ce corps mort, immanquablement ils pensent à ceci: “la composition du corps est la même pour tous et tout le monde aura la même fin”, c’est à dire qu’eux-mêmes subiront le même sort.

Mais, après avoir vu une paire de cadavres ou perdu une paire de patients, ces médecins s’habituent et ils commencent à traiter les cadavres, et même leurs patients comme s’ils s’agissaient d’objets.

Ce constat n’est pas seulement vrai pour les médecins. Pour la majorité des gens, l'attitude est la même dans beaucoup de domaines de la vie. Par exemple, quand une personne qui avait auparavant une vie difficile se voit accorder un style de vie agréable, elle comprend que tout ce qu’elle possède est une bénédiction pour elle. Quand son lit est plus confortable, que sa maison offre une belle vue, qu’elle peut acheter tout ce qu'elle désire, qu’elle peut chauffer sa maison en hiver comme elle le désire, qu’elle peut se déplacer facilement en voiture et beaucoup d’autres choses encore, tout ceci représente une bénédiction pour elle. Quand elle pense à sa condition passée, elle se réjouit de vivre désormais de cette façon. Or, celui qui possède ces facilités depuis sa naissance peut ne pas penser à la valeur qu’elles représentent. Apprécier ces bonnes choses ne devient possible pour lui que s’il réfléchit.



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