LA REALITE TELLE QUELLE



– Les divisions, discordes et schismes venus morceler la communauté unifiée qu’avait laissée le vénéré Prophète (SAWA), en différentes écoles de pensées s’affrontant en permanence jusqu’à nous jours; et provoquant ainsi d’énormes pertes dans l’évolution de l’Islam. Les chiites se battent donc de toutes leurs forces pour consolider l’unité au sein de la communauté islamique.

Ils s'attachent sans cesse à tendre une main fraternelle et cordiale aux savants et penseurs d’autres obédiences, pour une synergie de la totalité de la communauté islamique vers le progrès et l’unité. Durant des siècles et des siècles, les savants chiites ont fourni tous leurs efforts pour analyser les ouvrages de jurisprudence et de commentaire coranique publiés par les sunnites. Sheikh Toussî dans Alkhilâf et Allâma Tabrizî dans Majmaoul bayâne ont respectivement commenté les points de vue des savants sunnites, dans le domaine de la jurisprudence et du commentaire du Coran; si bien que ces ouvrages ont été chaleureusement accueillis dans des milieux universitaires tels que l’Université Al–Azhar en Egypte. De même le livre Tadrîj, rédigé par Nasroudîne Toussî parut si fascinant, qu’Allâoudîne Kaochoujî Asha’irî n’hésita pas à le commenter.

37– Les savants et érudits chiites croient fermement à la nécessité d’un dialogue entre les différentes écoles de pensées islamiques; notamment dans le domaine de la jurisprudence, des croyances, de l’histoire et divers autres problèmes auxquels sont confrontés de nos jours les musulmans. Ainsi, parviendront–ils, s’il plaît à Dieu, à éviter toute atmosphère malsaine, en se livrant à des invectives ou des accusations mutuelles. De telles initiatives offriront ainsi la préparation d'un terrain d'entente, pour un rapprochement entre les divers courants islamiques. Les ennemis ne pourront plus ainsi, créer un climat de division afin d'anéantir toute évolution de l’Islam et de la communauté islamique.

Certes, les chiites s’abstiennent de désigner d’incrédules ceux qui s’orientent vers la Qibla, peu importe leur école de pensée ou leur confession, à moins qu'ils n'aient été unanimement reconnus par les musulmans en tant qu'hérétiques. Ils ne sont ni racistes, ni hostiles aux autres musulmans et ne cautionnent aucune machination touchant les intérêts de l’Islam. Ils reconnaissent et louent les efforts que fournissent les autres écoles de pensée islamique. Leurs objectifs, –loin de vouloir convertir au chiisme toute l’humanité (fait difficile, pour ne pas dire impossible)– visent plutôt à parler d’un monde de paix, de justice et de tolérance. Ils ne créent pas de tapages médiatiques autour des musulmans acceptant volontiers et par conviction de changer de doctrine, et parviennent à accepter leur école de pensée. L’adhésion d’une personne à une confession religieuse n’engage que celle–ci, ses motivations et ses croyances.

Le nouvel adepte à l’école Ahl–ul–Bayt ne doit pas réaccomplir ses actes d’adoration (prières, jeûne, zakat…) ou actions précédentes surtout s’il les accomplissait avec assiduité. Par exemple, il n’est pas nécessaire qu’il recélèbre son mariage parce qu’il est devenu musulman chiite. Les chiites vivent fraternellement toujours et partout, avec leurs frères musulmans comme s’ils étaient issus d’une même famille. Ils rejettent toutes les sectes à ambition colonialiste telles les Bahâyi, les Babiyya (apparues en Iran) et les Qadianîyya (au Pakistan) et s’efforcent de les combattre en interdisant toute adhésion à celles–ci.

Le chiisme a survécu jusqu’à aujourd'hui grâce à la pratique de la Taqiyya (dissimulation de sa foi et de ses croyances en public). Son application légitimement autorisée par le saint Coran remonte aux siècles précédents et elle dépendait des tensions existantes entre les différentes factions. La Taqiyya permettait de préserver la vie et les biens des chiites, d’éviter des pertes et des dégâts collatéraux inutiles.

38– Selon les chiites, le retard qu’a subit la communauté islamique jusqu'à nos jours est dû à l'absence flagrante de débat idéologique, culturel, scientifique et technique. La seule possibilité de s'en sortir, demeure dans une prise de conscience générale accompagnée d'une conjugaison de pensées et de connaissances, qui devront être diffusées dans des universités et facultés créées à cet effet. L’utilisation des technologies de pointe pour résoudre les problèmes économiques, sociaux, culturels et industriels sera sans aucun doute efficace. Etablir un climat de confiance favorisera le développement d'un esprit créatif et de recherche chez les jeunes et soustraira toute paresse et dépravation des mœurs, par la même occasion.

Des centres et instituts chiites ont été crées un peu partout lorsque les circonstances le favorisaient et des facultés de formation et de spécialisation ont été mises sur pied. Les chiites sont présents dans les grands instituts et universités de renom, formant des savants, docteurs et ingénieurs compétents.

39– Les chiites sont en relation permanente avec leurs guides ou faqihs grâce au processus de taklid (disposition par laquelle un sujet majeur décide de se conformer aux sentences d’un savant religieux expert sur les règles de la sharia) et ont toujours recours à ceux–ci afin d'obtenir des solutions aux problèmes contemporains pouvant se poser. Ces savants sont en effet considérés comme étant les ambassadeurs du dernier Imam en occultation. Ce sont des personnes extrêmement pieuses ayant purifié leur âme de l’amour des choses de ce bas monde et de la politique mondaine matérialiste. C'est bien pour cette raison qu'ils jouissent de l'entière confiance des musulmans attachés à cette école de pensée. Ces savants ont été formés dans des centres religieux, financés par les fonds du khoms et de la zakat législatifs que remettent les musulmans.

Le khoms est un devoir religieux qui consiste à payer 20% de l’épargne annuelle (c’est–à–dire un cinquième de l'excédent du revenu total annuel, après calcul et déduction de toutes les dépenses effectuées au cours de l’année.) Les chiites observent scrupuleusement ce devoir explique, dans le saint Coran en ces termes: “Sachez que quel que soit le butin que vous preniez, le cinquième appartient à Dieu, au prophète et à ses proches, aux orphelins, au voyageur”[19][19]. Plusieurs hadiths authentiques ont été rapportés concernant les facteurs liés à cette obligation religieuse.



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