Pleurer le martyre de l’Imam al-Hussain (p)
Pleurer al-Hussein (as), ça n'est donc pas l'expression de notre amour husseinien, mais l'expression de l'AMOUR TOUT COURT... Au moment où on pleure al-Hussein, on n'est plus, on n'existe plus, car on devient l'Amour lui-même, on se dissout dans sa splendeur, chaque larme est une partie de nous qui s'évapore et rencontre une autre larme husseinienne.. les larmes de Achoura se rencontrent, tout comme nos âmes et nos cœurs. Allah aime ceux qui aiment al-Hussein, l'aimer c'est s'effacer devant lui, ne plus exister, pour mieux exister !
Hussein (as) est cette flamme qui réchauffe nos coeurs, il est cette flamme qui allume nos sens, nos larmes s'évaporent, et nos âme avec!
Nos sens enfin ressuscités se rebellent, le temps aussi, il se tourne vers ce passé qui lui aussi ressuscité, crie « wâ husseinâh » : on est le 10 Muharam de l’an 61 hégirien. Nos yeux refusent de voir le canapé d'en face, ou le mur d'à côté! nos yeux ressuscités voient le corps décapité, le corps broyé de notre bien-aimé Hussein (as), mais qui peut broyer la lumière ? Ils voient son bras coupé, mais qui peut couper la lumière ? ... Ils voient des cadavres mutilés, mais qui peut tuer les martyrs ?..En voulant les exterminer, ils les ont immortalisés....ils voient des tentes brûlées ...Nos oreilles entendent les cris de ces veuves, de ces orphelins, de ces hommes ? Des cris, et des gémissements; ils reconnaissent la voix de chacun d'entre eux :
Voici Zeinab qui récite son du'a....et là on entend le gémissement de Ali Zein al ‘Abidine...On entend même le cri de douleur de chaque grain de poussière, de chaque pierre, de chaque arbre, même le vent s'est mis à crier... Nos sens goûtent la soif, la faim, des survivants, ils se noient dans le bain de sang, ils se suicident au pied de notre bien- aimé Hussein…et là nos larmes s'arrêtent, et le temps reprend son chemin...On redevient nous, mais un nous différent, un nous plus pure, plus fort.....
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