LES RECITS DU CORAN



Quiconque médite sur ce milieu paradisiaque préparé aux "gens de la droite" s'aperçoit qu'il est très différent de celui destiné aux "premiers à obéir à Allah" quant au degré de la satisfaction des besoins ou au degré de bien-être dans cette satisfaction, d'une part, et par l'absence de l'élément social ou de la définition des relations sociales entre les membres de cette catégorie, d'autre part.

Il va de soi que cette différence entre les deux milieux tient à la différence dans l'acquittement de chacun des deux groupes de ses devoirs de lieutenance sur la terre.

Mais les procédés romanesques que le récit suit à cet égard nous révèlent de nouveaux faits qui méritent un développement ici.

En effet, le premier élément qui disparaît dans le milieu paradisiaque des gens de la droite est le "lieu de repos" et les moyens de bien-être qui s'y attachent: il n'y a pas de lits qualifiés de tissés, sur lesquels ils (les premiers à obéir à Allah) sont accoudés, face à face...

Ces descriptions (les lits qui sont tissés, sur lesquels sont assis les "premiers" "accoudés", "face à face", comme des gens qui s'aiment) ont disparu dans la présentation du milieu paradisiaque des "gens de la droite" au point qu'aucune description de lieu de repos n'y est faite, sauf ces allusions «une ombre épandue» et «des couches exaltées» à propos desquelles nous ne sommes pas certains qu'elles désignent un lieu tapissé, puisque l'apparence du texte et certains exégètes laissent entendre qu'elles symbolisent les femmes.

La question qui se pose maintenant est: le récit a-t-il recouru au procédé de l'économie de la narration ou a-t-il voulu éviter la répétition, en supprimant une description devenue superflue, ayant déjà paru à propos du milieu paradisiaque des "Premiers?"

Il n'est pas possible de répondre, avec certitude, par l'affirmative à cette question, étant donné que nous savons forcément qu'il y a une différence de degré dans la foi des croyants et des gens pieux (dans ce bas-monde), ce qui nécessite qu'il y ait également une différence dans la récompense décernée au Paradis à chacun, suivant le degré de sa foi.

Toutefois, nous retrouvons ailleurs, dans d'autres versets coraniques des généralisations relatives à la place où l'on s'assoit dans le Paradis, comme: «couchés sur des lits d'apparat»,[114] «des lits élevés»,[115] «des tapis étalés»,[116] «sur des lits de repos bien alignés»[117]... etc.

Ainsi, les lits d'apparat, les lits élevés, les tapis, sur lesquels on s'accoude ou s'assoit sont cités dans le contexte des gens du Paradis, sans que ces textes coraniques mentionnent la différence entre ces gens.

Ces détails n'empêchent pas que la question posée plus haut se pose encore: pourquoi n'y a-t-il pas une description du lieu de repos des "gens de la droite?" Ces derniers sont-ils compris dans les généralisations relatives à la description des gens du Paradis (en général), ce qui les englobe dans cette description (de lieu)? Dans l'affirmative, pourquoi la description du lieu a disparu ici et non pas dans le cas des "premiers à obéir à Allah".    



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