LES RÉCITS CORANIQUES



l'Islam.

«Ceux qui suivent le Messager, le Prophête illettré qu'ils trouvent mentionné chez eux dans la Thora et l'Evangile. 11 leur ordonne le convenable, leur défend le blâmable, leur rend licites les bonnes choses, leur interdit les mauvaises...» (Al-A'râf, 157).

5 - Dans la sourate Yûnus, le passage commence par : «Ensuite, Nous envoyâmes aprês eux Mûsâ et Hârûn, munis de Nospreuves, â Pharaon et ses notables...» (75-92)

Plusieurs observations concernent ce passage :

a) II intervient aprês une comparaison entre le destin des adeptes
de la vérité divine, les vertueux qui croient en Dieu et en Ses envoyés,
et celui des partisans du faux qui renient le Créateur ainsi que ces
apôtres : «En vérité, les bien-aimés d'Allah seront â l'abri de toute
crainte, et ils ne seront point affligés, ceux qui croient et craignent
[Allah]» (Yûnus, 62-63).

«Dis : "En vérité, ceux quiforgent le mensonge contre Allah ne réussiront pas". C'est une jouissance dans la vie d'ici-bas ; puis ils retourneront vers Nous et Nous leurferons goûter au dur châtiment, â titre de sanction pour leur mécréance» (Yûnus, 69-70).

b) II figure aussi aprês un court aper<?u sur Nûh et son peuple
(71-73) suivi d'un autre plus général sur les prophêtes qui lui
succédêrent et sur l'attitude de leurs peuples â leur égard.

c)    Ce passage ne détaille que le comportement de Pharaon ni de
ses partisans envers Mûsâ mais rappelle le destin qui leur fut réservé
pour avoir refuté et démenti l'appel divin. II mentionne aussi que
ceux qui embrassêrent la foi ne constituaient qu'une catégorie
minoritaire, comme le cite le verset suivant: «Personne ne crut en
Moïse, sauf un groupe de jeunes gens de son peuple, par peur de
représailles de Pharaon et de leurs notables» ( Yûnus, 83).

Les versets coraniques n'omettent pas de rappeler le dénouement favorables envers les Fils d'Israël, aprês leur longue endurance dans la société pharaonite. A partir de ces observations, nous pouvons affirmer que le récit de Mûsâ figurant dans cette sourate s'est fixé un double objectif, celui de confirmer une vérité élaborée par le Coran, en comparant ceux qui ont la foi et ceux qui la renient, cette vérité étant une loi historique et une promesse divine qui proclame la victoire du Vrai contre le faux. De plus, il confirme ce que Dieu avait annoncé aux pieux et ce dont II avait averti les incrédules. Ce double objectif se rapporte aussi bien au message qu'â l'histoire.

Le contexte général impose de mentionner cet épisode du récit de Mûsâ qui correspond le mieux, car il explicite le partage de la société en deux factions, l'une pieuse et obéissante, et l'autre incrédule et désobéissante. Dans les récits des autres prophêtes, tels que Hûd, Sâlih, Shu'ayb cette distinction n'est pas évidente. Les disciples de ces derniers étaient si minoritaires que le châtiment divin s'est abattu sur leurs communautés toutes entiêres. L'évocation du récit de Nûh, qui comprend de nombreuses injonctions, avec celui des autres prophëtes, rappelle que son peuple fut le premier â subir le supplice divin, tandis que celui de Mûsâ fut le dernier. Or, la texture du récit dans cette sourate se limite â rapporter le cours des événements dans lequel le peuple d'Israël semblait encore être engagé dans la voie de la foi, reportant â d'autres sourates, telles que Al-A'râf, Tâha et al-Qisas, l'étape ultérieure marquée par leur désobéissance.



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