REGARD SUR LES ECOLES JURIDIQUES MUSULMANESÀ l'époque du Saint Prophète, les Musulmans apprenaient de celui-ci les Lois et les Statuts qui régissaient les affaires de leur société et leurs actes de piété -Statuts de la Prière, de la famille, de l'héritage, du commerce, du DJihâd, du Pèlerinage, du louage de terre, de la Justice - car c'est lui qui a porté le Message, qui a appelé au Droit Chemin, et c'est lui qui était le Porte-parole de la Révélation. Après son décès, ils se référaient au Livre d'Allah et à la Sunnah de Son Prophète -par l'intermédiaire des Compagnons et des Ahl-ul-Bayt qui avaient appris par coeur et assimilé ces deux Sources de la Loi islamique- pour connaître l'attitude légale à adopter devant chaque situation et chaque problème juridique qui se posait à eux. Naturellement, à la longue, la société musulmane s'est développée, la vie citadine s'est étendue, et de nouveaux problèmes se sont posés, des événements inédits se sont produits (dans les différents domaines de la vie) qui requéraient l'avis de l'Islam à leur égard et la détermination du statut légal qui devait les régir. Le développement et l'élargissement de la Jurisprudence et de la Législation ont donc suivi naturellement le développement et l'élargissement de la vie sociale. Ceci se passait vers la fin du premier siècle de l'hégire, à l'époque de l'Imam Muhammad al-Bâqir, fils de l'Imam 'Ali ibn al-Hussayn. En effet, selon les différents faqîh, rapporteurs de hadith et hagiographes, l'Imam Muhammad al-Bâqir était le Savant de Médine, et la Référence des ulémas de son époque. D'où son surnom d'"al-Bâqir" (celui qui pénètre les Sciences), en raison de son érudition et de l'enseignement qu'il dispensait dans ce domaine. Puis, à l'époque de son fils, l'Imam Ja'far ibn Muhammad al-Çâdiq, qui fut le professeur de certains des fondateurs des Ecoles juridiques musulmanes, les Sciences islamiques, la Jurisprudence et la Législation se sont épanouies. Notons au passage que ces deux Imams -al-Bâqir et al-Çâdiq-, n'étaient pas de simples "mujtahid", mais des rapporteurs de la Sunnah du Saint Prophète et qu'ils expliquaient le contenu du Saint Coran. C'est à l'époque de l'Imam Ja'far al-Çâdiq également que certaines Ecoles juridiques ont commencé à voir le jour. Ce fut d'abord le cas de l'Ecole d'"al Ra’y wa-l-Qiyâs" (l'Avis et l'Analogie), fondée par l'imam Abû Hanîfah (al-Nu'mân ibn Thâbit), qui eut pour professeur pendant un certain temps l'Imam al-Çâdiq. D'autres Ecoles ont suivi. Elles seront plus tard au nombre de quatre : al-Hanafiyyah (Hanafite), al-Mâlikiyyah (Mâlikite), al-Hanbaliyyah (Hanbalite), al-Châfi'îyyah (Châfi'îte), outre, bien entendu, l'Ecole du Naç (Texte), dirigée par l'Imam Ja'far ibn Muhammad al-Çâdiq. Si cette dernière adoptait pour seules sources des Lois et des Statuts islamiques le saint Coran et la Sunnah, en refusant "al Ra’y wa-l-Qiyâs" du Hanafisme, et les autres sources de législation, les quatre autres Ecoles juridiques - qui divergeaient entre elles quant aux méthodes de l'Ijtihâd et de l'acceptation d'un hadith, ont adopté, à côté du Livre et de la Sunnah, d'autres sources de législation pour l'Ijtihâd et al-Istinbât (la déduction), à savoir notamment : 1- al-Qiyâs
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