L’IMAMAT SELON LES TEXTES



Le rang social semble Ø£Ú¾tre une situation de prأ©dilection et d’ascendance. La foi des Qurayshites dans l’ensemble mأ©rite d’أھtre remise en question car en rأ©alitأ©, ils n’ont jamais tous jouis de cette double affection (l’affection de Dieu et des Ahl-ul-bayt) Ø£  cause de la jalousie qu’ils ont manifestأ©s envers leurs frأ¨res du clan Hأ¢shim avant et aprأ¨s l’avأ¨nement de l’islam. Comment admettre que les Qurayshites jouissent tous d’uneأ©galitأ© pour l’accession Ø£  l’imamat alors que le clan Hأ¢shim fait partie de ceux dont les mأ©rites sont le plus exaltأ©s de cette grande tribu? Le saint Coran et la sunna louent clairement les إ“uvres des descendants de Hأ¢shim. Contrairement au clan Omeyyade (appartenant au mØ£Ú¾me cercle des Qurayshites) sont l’objet de sأ©vأ¨res blأ¢mes de la par de Dieu et son Prophأ¨te (أ§).

Cette rأ©alitأ© dialectique au sein des Qurayshites nous pousse Ø£  admettre que les faits historiques ont أ©tأ© truquأ©s Ø£  partir d’une manipulation et d’une interprأ©tation erronأ©e des textes de base islamiques. S’أ©poumoner Ø£  vouloir la lأ©gitimitأ© des أ©vأ©nements et dأ©fendre vainement cette thأ©orie n’aboutira sur aucun rأ©sultat car les bases ont d’office أ©tأ© faussأ©es. Soutenir lأ¢chement les textes qui approuvent la shoأ»ra comme un principe adأ©quat pour le choix d’un imam ne donnera aucun rأ©sultat, mais participera plutأ´t Ø£  augmenter le fossأ© des divergences qui dأ©chirent longtemps la communautأ© islamique. Lorsqu’un sujet sensible comme l’imamat est abordأ© par une entrأ©e en matiأ¨re trأ©buchante de ce genre, l’issue ne sera rien d’autre qu’un أ©chec. Le manque de concordance entre la rأ©alitأ© des أ©vأ©nements et l’effort dأ©ployأ© pour assurer l’apologie d’un principe dأ©viأ© convergent sur le fait que tous les Qurayshites ne sont pas dignes pour le siأ¨ge de successeur du Prophأ¨te (أ§).

Les contrastes observأ©s Ø£  plusieurs niveaux dans l’أ©volution des faits historiques sont strictement liأ©s Ø£  l’action de thأ©ories nأ©fastes qui imposent la shoأ»ra comme principe lأ©gislative de base pour rأ©gler la question de l’imamat. Donner une connotation lأ©gislative au califat, en vue d’acheminer vers une promotion de sa quintessence impose des conditions et des limites dans l’investiture de l’imam. Lorsqu’on prØ£Ú¾che par la shoأ»ra, on se rend compte qu’elle a أ©tأ© mise en arriأ¨re plan (ainsi que sa viabilitأ©, les vellأ©itأ©s conquأ©rantes et la loi de la jungle) dans le testament du calife prأ©cأ©dant (Ousmane).

Certes, les chargأ©s d’affaires baignaient dans une confusion troublante. Les ambitions inconciliables qui bouillonnaient dans les cerveaux des uns et des autres rendaient la situation plus tendue. Si le premier de la commission avaient fait preuve d’union dans leur rang, le deuxiأ¨me se serait alliأ© en douceur comme dans une cأ©lأ©bration de mariage. De mØ£Ú¾me, le quatriأ¨me se serait alignera et il aurait formأ© un collأ¨ge de six, telle que l’avait fait Oumar au, dأ©triment de la communautأ©. Malheureusement, l’أ©vأ©nement prit d’autres tournures, si bien que les philosophes avertis comme Ibn Khaldoun ne reconnaissent que les proches et les intimes du calife (conformأ©ment aux rأ©sultats auxquels ils sont parvenus aprأ¨s analyse) comme les seuls habiletأ©s pour trancher le problأ¨me, tel que l’avait voulu Ma’moun ibn Hأ¢rounal Rachأ®d, en dأ©cidant qu’aprأ¨s lui le pouvoir reviendra Ø£  Ali ibn Moussa, Al Reza (huitiأ¨me imam Ahl-ul-bayt).

Nous souhaitons vivement que personne ne soi confrontأ©e Ø£  ce qui s’est produit avant, surtout sur les أ©vأ©nements qui se sont dأ©roulأ©s pendant la deuxiأ¨me moitiأ© du rأ¨gne du calife Ousmane. En effet, un avis et une consultation surgirent dans l’esprit des Compagnons Ø£  propos de ses proches qui n’avaient ni les faveurs ni les mأ©rites, encore moins un passأ© brillant dans l’histoire de l’islam par rapport Ø£  certains clans qui prأ©sentaient de bons profils Ø£  cette أ©poque.

Les acteurs principaux en charge pour rأ©gler le problأ¨me أ©taient Abdoullah ibn Amir (cousin d’Ousmane qui le nomma comme gouverneur de Basrah, en l’an 28H, aprأ¨s destitution d’Abou Moussa-al-Ash’arأ®), Abdoullah ibn Sa’id ibn Abi Sarh (nommأ© gouverneur d’Egypte aprأ¨s destitution d’Amr ibn Aأ§. Frأ¨re de lait d’Ousmane, il devint mأ©crأ©ant aprأ¨s apostasie. Le prophأ¨te avait dأ©crأ©tأ© son exأ©cution lors de la conquØ£Ú¾te de la Mecque et ordonna qu’il soit liquidأ©, mØ£Ú¾me si on le trouvait sous la Ka’ba; cf. La traduction d’isti’أ¢b, Ousdul ghأ¢ba et isأ¢ba. Le verset 93 de la sourate 6 fut descendu en son nom), Sa’أ®d ibn As, Mou’awiya ibn Abou Soufiyأ¢ne, Marwأ¢ne ibn Hakam (Hakam ibn Aأ§ le pأ¨re de Marwأ¢n avait أ©tأ© banni Ø£  vie de la citأ© de Mأ©dine par le Noble Prophأ¨te (أ§). C’est pour cela que les califes prأ©cأ©dents ne le rappelأ¨rent guأ¨re. Comme Hakam et son fils Marwأ¢n أ©taient des proches parents d’Ousmane, il les fit revenir Ø£  Mأ©dine).

Al Tabarأ® rapporte dans deux versions de hadith: آ«Ousmane أ©crivit Ø£  Mou’awiya, Abdoullah ibn Sa’d ibn Sarh, Sa’أ®d ibn As, Amrou ibn Aأ§, Abdoullah ibn Amir. Il les avait rأ©uni afin qu’ils rأ©flأ©chissent pour affronter les multiples plaintes que les musulmans adressaient contre leurs mأ©thode de gestion. Il leur tint ce discours: آ«Un gouverneur se doit d’avoir des ministres et des conseillers. Vous Ø£Ú¾tes mes conseillers et mes ministres. Comme vous le constatez, je suis en face d’une sأ©dition orchestrأ©e par certains membres de la communautأ©. Les gens veulent que je limoge tous mes fonctionnaires actuels, que je me dأ©tourne de tout ce qu’ils n’aiment pas et adopte ce qui leur plait. J’aimerais que vous me donnez votre avis aprأ¨s mure rأ©flexionآ».

Plusieurs solutions avaient أ©tأ© proposأ©s Ø£  l’issu d’une longue concertation. Sa’id, l’un des gouverneurs suggأ©ra l’usage d’une force rأ©pressive contre les troubleurs; Abdoullah milita pour un adoucissement des insurgأ©s par de l’argent, Ibn Amir proposa quant Ø£  lui que les rebelles soient envoyأ©s dans l’armأ©e en guise de punition. Un plan d’action prأ©cis ne fut dأ©terminأ©. Le calife Ousmane fut obligأ© de procأ©der Ø£  la reconduite des gouverneurs d’avant. Il ordonna toutefois de procأ©der Ø£  une campagne de restructuration (il les renvoya dans les contrأ©es avec la recommandation de contrأ´ler la situation, de veiller sur les frontiأ¨res et interdire le retour des insurgأ©s vers les siens. Il dأ©crأ©ta le gel des avoirs publics des rebelles pour les pousser Ø£  se soumettre Ø£  son autoritأ©). Il est donc tout Ø£  fait impossible de concilier les faits contradictoires pour en faire un principe uniforme issu d’une pure imagination circonscrite et أ©vidente.

Tout ceci forme des preuves tangibles qui mettent en doute la viabilitأ© de cette thأ©orie de la shoأ»ra et renforce la certitude et l’efficacitأ© de l’arbitraire divine (les textes sacrأ©s) pour la dأ©termination du successeur du Prophأ¨te (أ§). Concernant cette thأ©orie, le docteur Ahmed Mahmoud Soubhi dans l’un de ses cours sur l’imamat affirme: آ« les sunnites ne prأ©sentent pas un argument rationnel convainquant pouvant consolider l’allأ©geance, la shoأ»ra et les personnes en charge pour trancher le conflit. En plus, il existe une large marge de diffأ©rence entre cette thأ©orie et son adaptation, la lأ©gislation islamique et les rأ©alitأ©s historiques. Les avis sunnites sur la politique se manifestأ¨rent plus tard lorsque l’Etat islamique se lanأ§a dans les conquØ£Ú¾tes… De mØ£Ú¾me, certains ont أ©tأ© stipulأ©s juste pour contredire l’idأ©ologie shiite Ø£  propos de l’imamat. Certains de ces avis convergent autour des visions illogiques sur le systأ¨me administratif des trois premiers califes orthodoxes.

Les jugements des faqihs et la rأ©alitأ© qui se dأ©gage du rأ¨gne des trois premiers califes prأ©sentent une si profonde diffأ©rence qui, en plus de l’approbation des partisans de ces avis laisse entrevoir un أ©chec manifeste de la vision par rapport aux principes de base de la Sharia, c’est-Ø£ -dire l’arbitrage des textes que les shiites prأ´nent Ø£  tout prix. En d’autres termes, la loi islamique est entiأ¨rement contradictoire Ø£  cette faأ§on de concevoir.



back 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 next