LA SOUMISSION DES BANI THAQIFb) Presque à la même époque, il était arrivé un jour que Hafçah était allée chez son père et qu'en son absence le Prophète se trouva avec Marya dans les appartements de Hafçah. Entre-temps, Hafçah était rentrée chez elle, et ayant vu Marya dans sa maison avec le Prophète, elle devint frénétique et se mit dans une violente colère. Pour la calmer, le Prophète lui offrit d'abandonner définitivement Marya. c) Le troisième exemple est un abus de confiance et une divulgation de secret dont s'était rendue coupable Hafçah vis-à -vis du Prophète. Le Prophète avait l'habitude de présager les événements et de relater les troubles qui interviendraient après sa mort. Un jour, il dit à Hafçah que ce serait une bonne nouvelle pour elle de savoir qu'après sa mort c'est Abû Bakr qui assumerait le Califat et qu'après la mort de celui-ci c'est son père `Omar, qui lui succéderait. Hafçah sursauta à cette prédiction mais elle retint vite son émotion. Le Prophète lui interdit formellement de divulguer le secret. Elle accepta volontiers, mais dès que le Prophète fut parti, elle se rendit chez `Âyechah. Elle la félicita d'abord de s'être débarrassée de sa rivale, Marya, et elle continua à parler jusqu'à ce qu'elle mentionnât le secret contre l'ordre du Prophète. Après ces incidents, le Prophète reçut les Révélations suivantes : "Ô Prophète ! Pourquoi interdis-tu ce que Dieu a rendu licite (c'est-à -dire l'abandon de Marya) en cherchant d satisfaire tes épouses ? Dieu est Celui Qui pardonne. IL est Clément. Dieu vous a autorisés d vous libérer de vos serments, Dieu est votre Maître ! IL est le Connaisseur,1e Sage. Lorsque 1e Prophète confia un secret (sur le Califat) à l'une de ses épouses (Hafçah), et qu'elle le communiqua d une autre ( `Âyecheh) et que Dieu en informa le Prophète (de la divulgation du secret), celui-ci en dévoila une partie et garda l'autre cachée. Lorsqu'il l'eut avertie (Hafçah) de son indiscrétion, elle dit : "qui donc t'as mis au courant ?" Il répondit : "Celui Qui sait tout et Qui est bien informé m'en a avisé". (I1 vaudrait mieux) "Si toutes les deux (Hafçah et `Âyechah), vous revenez d Dieu, étant donné que vos cœurs ont déjà dévié (de la droiture), mais si vous vous soutenez mutuellement contre le Prophète, sachez que Dieu est son Maître et qu'i1 a pour soutien Gabriel et l'homme juste (`AIî) parmi les Croyants et même les anges. Il se peut que, s'i1 vous (Hafçah et `Âyechah) répudie, son Seigneur lui donne en échange des épouses meilleures que vous, soumises à Dieu, croyantes, pieuses, repentantes, adoratrices, pratiquant le jeûne; qu'elles aient été déjà mariées ou qu'elles soient vierges" (Sourate al-Tahrîm, versets 1-5). Ces versets constituent une véritable menace de répudiation adressée aux femmes du Prophète, et on a tendance à croire que le Prophète eût dû répudier effectivement ses femmes inconcevables mais que s'il ne l'a pas fait, c'est par compassion, sachant qu'une fois répudiées, leur vie aurait été ruinée, car elles n'auraient jamais pu se remarier avec un Musulman. Le Prophète se sépare de ses Femmes pendant un Mois
Le Prophète ayant été ainsi informé de l'attitude de `Âyechah et de Hafçah, fut attristé et de mauvaise humeur. I1 jura de se séparer par conséquent, pendant un mois, de ses femmes et s'enferma dans un appartement isolé de son masjid désignant Rabah, l'un de ses serviteurs, pour veiller à la porte pour empêcher toute intrusion. Une rumeur se répandit dans la ville laissant entendre que le Prophète avait répudié ses femmes. Toutes les autres femmes devinrent très tristes en entendant cette nouvelle. `Omar fut très inquiet à propos de sa fille, Hafçah, qui était la cause de tous ces troubles. Aussi tenta-t-il à plusieurs reprises de s'approcher du Prophète, mais le surveillant ne lui permit pas de le faire. Finalement, un jour, `Omar trouva un moyen de se faire admettre, en parlant à haute voix au portier (pour que le Prophète puisse l'entendre) pour qu'il demande au Prophète la permission d'entrer et l'informant en même temps qu'il ne recommanderait pas un pardon pour Hafçah et qu'il était prêt à la tuer carrément si le Prophète en exprimait le désir. Le Prophète entendit la voix et ordonna au portier de laisser entrer `Omar. Ayant obtenu audience, `Omar évoqua des sujets qui firent rire le Prophète. A la fin, constatant que le Prophète était de bonne humeur, `Omar lui demanda s'il avait vraiment répudié ses femmes. Le Prophète lui ayant répondu par la négative, `Omar sortit pour annoncer publiquement la nouvelle. Un mois s'étant écoulé, le Prophète reprit contact avec ses femmes. En le revoyant, `Âyechah fit remarquer que sa séparation avait duré seulement vingt-neuf jours et non un mois comme il 1`avait juré. La réponse qu'elle reçut était que le mois consistait en vingt-neuf jours seulement. L'Annonce de la Sourate al-Tawbah
La plupart des pèlerins du Pèlerinage annuel de la Mecque étaient des païens qui mélangeaient des pratiques idolâtres avec les rites sacré. Jusqu'ici le Prophète s'absentait de ces cérémonies, et se contentait, pendant les années précédentes, du Pèlerinage Mineur. La saison sacrée de l'an 9 A.H. était maintenant proche. Le Prophète avait reçu à cette époque une Révélation interdisant aux idolâtres d'accomplir le Pèlerinage après cette année, (voir les premiers versets de la Sourate al-Tawbah). Aussi, députa-t-il Abû Bakr au Pèlerinage de la Mecque afin qu'il promulgue la révélation aux pèlerins. Trois cents Musulmans accompagnèrent Abû Bakr et vingt chameaux lui furent donnés afin qu'ils soient sacrifiés pour le Prophète. Peu après le départ d'Abû Bakr, le Prophète reçut un Commandement de Dieu, et se conformant à ce Commandement, il dépêcha `Alî sur son plus rapide chameau, A1-Ghadhbah en lui donnant l'instruction de rattraper la caravane et reprendre le Livre (les versets de la Sourate al-Tawbah) à Abû Bakr et de le signifier lui-même aux pèlerins à la Mecque. `Alî atteignit la caravane à Araj et, récupérant d'Abû Bakr le Livre, il se rendit à la Mecque, alors qu'Abû Bakr retournait démoralisé à Médine et demandait au Prophète si le fait de lui avoir retiré la mission de convoyer la Révélation aux gens était vraiment un Commandement de Dieu. Le Prophète répondit qu'il avait reçu une révélation en ce sens que personne d'autre que lui-même ou un membre de sa famille ne devait communiquer la révélation (selon Hichami), ou (selon al-Tirmithî et al-Nasâ'î) que personne d'autre que lui-même ou `Alî ne devait la communiquer. Arrivé à la Mecque, `Alî lut à haute voix vers la fin du pèlerinage, le grand jour du sacrifice, aux larges masses de pèlerins, les passages du Coran. Ayant terminé la lecture, il poursuivit : "J'ai reçu l'ordre de vous expliquer que: 1. Personne ne devra dorénavant faire les tournées autour de la Maison Sacrée, tout nu; 2. Tout traité conclu avec le Prophète restera valable jusqu'à son terme. C'est-à -dire que quatre mois de liberté sont accordés à tout le monde; passé ce délai, toute obligation incombant au Prophète prendra fin; 3. Aucun incroyant n'entrera au Paradis
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