LA SOUMISSION DES BANI THAQIF4. Les pèlerins idolâtres ne devront pas venir au pèlerinage après cette année. L'année des Délégations
Vers la fin de l'an 9 de l'Hégire, des représentants de toutes les régions d'Arabie affluèrent sans interruption vers le Prophète à Médine, pour professer l'Islam et déclarer l'adhésion de leurs tribus au Prophète (Sourate al-Naçr). La plupart des princes et chefs d'Oman, de Bahrein, de Yamama et de Bahra firent connaître par lettres et représentants leur soumission au Prophète et leur conversion à sa foi. Le Prophète reçut les représentants avec une gentillesse marquée, s'entretint avec eux dans un esprit large et les reconduisit avec de beaux cadeaux et des provisions abondantes pour leur voyage de retour. I1 envoya avec eux ses hommes afin d'apprendre aux gens le Coran et les doctrines de la Foi, et de collecter les impôts publics. L'un des membres de la délégation des Banî Hanîfah, une branche chrétienne des Banî Bakr, qui habitait à Yamama, représentait "Musaylamah l'imposteur" celui-là même qui se proclamera prophète plus tard. Les délégations furent si nombreuses cette année-là que la neuvième année de l'Hégire est connue comme "l'année des Délégations". Cet état de choses continua jusqu'à l'année suivante. Les Chrétiens de Najrân
Cependant les Chrétiens de Najrân restèrent à l'écart et ne suivirent pas l'exemple des autres populations. Le Prophète leur envoya alors une lettre, les appelant à sa Foi. En réponse, ils sélectionnèrent quatorze hommes - des Evêques et des Prêtres - parmi eux et les dépêchèrent auprès du Prophète à Médine pour s'informer sur lui et sur sa Religion et pour se faire une idée de ses mérites. Arrivés à Médine, ces hommes habillés élégamment de soie et ornés de bagues en or à leurs doigts saluèrent le Prophète, mais celui-ci se détourna d'eux et ne répondit pas à leur salutation. Ils quittèrent le masjid, et se plaignant de cet accueil froid, ils demandèrent à `Othmân et à `Abdul-Rahmân B. `Awf de leur conseiller ce qu'il convenait de faire. Ces demiers les conduisirent chez `Alî qui leur conseilla d'6ter leurs vêtements de soie et leurs bagues en or, et de retourner ensuite chez le Prophète. Ils s'exécutèrent et furent reçus par le Prophète aimablement. Ils eurent l'occasion de participer à une conférence dont le sujet concernait entièrement la Seconde personne de la Trinité, à propos de laquelle ils citèrent des passages des Evangiles, auxquels le Prophète répondit en leur expliquant que Jésus-Christ n'était qu'un Prophète. Ils prirent congé du Prophète en promettant de revenir après avoir étudié ses arguments. Entre-temps, le Prophète reçut la Révélation suivante: "En effet, il en est de Jésus comme d'Adam auprès de Dieu : Dieu l'a créé de terre, puis i1 lui a dit : "Sois", et il fut" (Sourate Âle `Imrân, verset 59). "Si quelqu'un te contredit après ce que tu as reçu en fait de science, dit : "Venez ! Appelons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nous-mêmes et vous-mêmes : nous ferons alors une exécration réciproque en appelant une malédiction de Dieu sur les menteurs"" (Sourate Âle `Imrân, verset 61). Lorsqu'ils réapparurent devant le Prophète, il les informa du Décret de Dieu, lequel fut admis comme un moyen de mettre fin à la discussion. On convint de la date et du lieu, un endroit ouvert, à l'extérieur de la ville, le 24 Thilhajj. Entre- temps, ils méditèrent attentivement sur les risques qu'ils encouraient et arrivèrent à la conclusion unanime d'éviter l'appel de la malédiction de Dieu. Cependant, ils conservèrent le rendez-vous. Le Prophète, amenant avec lui al-Hassan et al-Hussayn pour ses fils, Fâtimah, sa fille bien-aimée, pour ses femmes, et `Alî, son lieutenant dévoué et son fils adoptif, pour "nous mêmes", accomplissant ainsi l'Ordre du Ciel, se présenta sur le lieu du rendez-vous. Une grande partie des Musulmans affirment que ce sont seulement ces membres de la Maison du Prophète, - composant sa famille permanente ou invariable - que le Prophète aimait beaucoup et qui étaient distingués du reste de la Ummah pour avoir été déclarés purifiés (sans péchés ni fautes) par Allâh dans la Révélation contenue dans le Verset 33 de la Sourate al-Ahzâb. Remarque : Le pronom personnel de cette partie du verset, du genre masculin (deuxième personne, masculin, pluriel : "`ankoum" = de vous) désigne : `Alî, al-Hassan et al-Hussayn, alors que celui du genre féminin (pluriel) employé dans la première partie de ce Verset, s'adresse aux épouses. Dans son Çahîh, Muslim, citant Sa`d Ibn Abî Waqqâç, note que lorsque le verset "Appelons nos fils et vos fils, etc.." (Sourate Âle `Imrân, verset 61) fut révélé, le Messager de Dieu convoqua `Alî, Fâtimah, aI-Hassan et al-Hussayn, et dit : "Ô mon Dieu ! Ce sont ma famille" ("Suyfiu'"s His. of Cal." De Major Jarret, page 173). L'apparition solennelle de cette constellation sainte intimida l'Archevêque et ses hommes. Le verdict de l'Ordalie les faisait trembler, car ils craignaient la terrible punition s'ils avaient tort. Aussi firent-ils part de leur désir de ne pas encourir un tel risque. Le Prophète leur donna alors le choix entre embrasser l'Islam ou porter les armes contre lui. Ils dirent qu'ils étaient prêts à payer un tribut annuel sous forme de deux mille cottes de mailles, d'une valeur d'environ quarante dirhams chacune. Sous ces conditions, le Prophète leur permit avec bienveillance de retourner chez eux. L'histoire nous apprend l'existence de nombreuses ordalies similaires, qui furent familières aux peuples orientaux pendant des siècles avant et après cette époque. En choisissant Fâtimah pour l'accompagner dans cette mission, le Prophète montra aux gens qu'elle était la seule femme qui avait l'exclusivité de lui appartenir, et qu'aucune de ses épouses ne pouvait être choisie en vue de l'exécution du Commandement, et en amenant `Alî, il entendait spécifier qu'à part `Alî, personne d'autre parmi ses proches ou Compagnons ne saurait tenir lieu de l'Ame (le soi-même) du Prophète, dont fait mention le Commandement de Dieu. Et amenant avec lui les enfants al-Hassan et al-Hussayn, le Prophète précisa aux gens explicitement qu'ils étaient ses fils, comme il avait déjà déclaré que Dieu avait décrété que ses descendants en ligne directe seraient issus de `Alî et de Fâtimah et non pas directement de lui-même. En résumé, il montra pratiquement aux gens que lui-même, `Alî, Fâtimah, al-Hassan et al-Hussayn étaient les seules personnes qui soient à même de tenir la promesse de l'Ordalie, étant donné qu'ils formaient une partie intégrante d'une seule et même Lumière Céleste, et dont les appels à Dieu étaient susceptibles d'être instantanément exaucés. |
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