LE SHIISME, PROLONGEMENT NATUREL DE LA LIGNE DU SAINT PROPHETE



lorsque l'état de santé d'abû bakr s'est aggravé, il a désigné omar ibn al-khattâb pour sa succession (au califat) et a demandé à othmân de rédiger son testament que voici: «au nom de dieu, le clément, le miséricordieux. voici ce que le calife (successeur) du messager de dieu, abû bakr a confié aux croyants et aux musulmans: que la paix soit sur vous. louange à dieu (vous, dis-je). j'ai désigné pour vous, omar ibn al-khattâb. ecoutez-le donc et obéissez-lui».

et lorsque abdul rahmân ibn 'awf s'est rendu auprès de lui et lui a demandé: «comment vas-tu, ô calife du messager de dieu?», celui-ci a répondu: «je suis mourant. et vous, vous avez aggravé ce dont je souffre, lorsque, voyant que j'ai désigné l'un d'entre vous, chacun de vous a eu le nez enflé et chacun de vous demandait la désignation pour soi».(28)

ce procédé de succession au califat et la protestation qu'il a suscitée chez l'opposition, montrent que le calife (abû bakr) ne pensait pas avec une mentalité de choura, qu'il estimait être en droit de nommer son successeur t que cette nomination imposait aux musulmans obéissance; c'est pourquoi il leur a ordonné de l'écouter et de lui obéir. il ne s'agissait donc pas d'une simple suggestion ni d'une simple proposition de candidature, mais d'une obligation et d'une nomination.

on peut remarquer que omar ibn al-khattâb, lui aussi, estimait qu'il avait le droit d'imposer aux musulmans un successeur au califat; c'est pourquoi il a désigné six personnes à qui il a demandé de choisir l'une d'entre elles pour être calife, sans laisser à l'ensemble des musulmans aucune rôle réel dans cette «élection».

c'est dire que ni le procédé adopté par le premier (calife abû bakr) pour assurer sa succession, ni celui du second calife (omar ibn al-khattâb), ne reflétaient un esprit de choura. de même, en nous référant (des deux califes), nous n'y remarquons pas de traces de cet esprit de choura.

ainsi, lorsqu'on a posé à omar la question de sa succession, il a dit: «si l'un de ces deux hommes (salîm mawlâ ibn abî huthayqah et abî 'ubaydah al-jarrah) était là, je la(29) lui avais confiée et j'aurais confiance en lui. et si salîm était vivant, je l'(30)aurait faite sans choura».(31)

quant à abû bakr, il confiait (de son lit de mort) à abdul rahmân ibn 'awf: «j'aurais aimé demander au messager de dieu à qui revenait cette affaire (la succession). de cette façon, personne ne l'aurait contestée».(32)

lorsque des ançâr, réunis à la saqîfah, décidèrent de désigner l'un des leurs pour commander les musulmans après le décès du prophète, l'un d'eux s'inquiéta:

- et si les muhâjirine de quraych(33) s'y opposaient en faisant valoir leur droit (à la succession, au califat), en leur qualité de muhâjirine, de fidèles compagnons du prophète et de membres de sa famille?

- nous leur dirions alors: «l'un (calife) des nôtre et l'un des vôtres. c'est notre dernier mot», lui répondit-on.



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