CHIISME DANS L’ISLAMPe.ndant quelque temps, il y eut donc discorde dans les rangs Zaidites jusqu'à ce que Nasir al Utruch, un descendant du frère de Zaid, apparût au Khorassan. Pourchassé par les autorités gouvernementales de la région, il s'enfuit au Mazandaran (Tabaristan), où une partie de la population n'avait pas encore accepté l'Islam. Après treize années d'activité missionnaire dans la région, il amena un grand nombre de personnes à la branche Zaidite de l'Islam. Puis en l'an 301/913 grâce à l'appui des zaidites, il conquit la région du Tabaristan et devint lui-même Imam. Pendant quelque temps ses descendants continuèrent à gouverner dans la région, en tant qu'Imams. Selon la croyance Zaidite, n'importe quel descendant de Fatimah (la fille du Prophète) qui dirige un soulèvement au nom de la vérité, peut devenir Imam pourvu qu'il soit versé dans les sciences religieuses, pieux, courageux et généreux. Au début, les Zaidites, comme Zaid lui-même, considéraient les deux premiers califes, Abou Bakr et Omar,comme des Imams. Cependant, au bout d'un certain temps, il y eut parmi eux qui commencèrent à supprimer les noms des deux premiers califes de la liste des Imams et à placer Ali comme premier Imam. En ce qui conceme les principes de l'Islam (usûl), Us ont une conception proche de celle des Mu'tazilites, mais pour les institutions légales dérivées des principes (furû), ils appliquent la jurisprudence de Abû Hanifah, le fondateur de l'une des quatre écoles juridiques sunnites. En outre, il existe des désaccords entre eux sur certaines questions (1). 3- L’ismaélisme et ses dérivations (2) L'Imam Dja'far al-Sâdiq avait un fils nommé Ismail qui était l'ainé de ses enfants. Ismail mourut du vivant de son père; celui-ci convoqua plusieurs personnes, parmi lesquelles le gouverneur de Médine, pour constater le décès. Certains, toutefois, crurent qu'Ismail n'était pas mort mais était entré en occultation, et qu'il réapparaitrait pour être le Mahdi promis. Ils crurent, en plus, que la convocation de témoins, de la part de l'Imam, pour constater le décès d'Ismail, était un acte inspiré par la crainte d'Al Mansur, le calife abbasside. Un autre groupe estima que le véritable Imam était Ismail et que sa mort signifiait le transfert de l'imamat à son fils Mohammad. Un troisième groupe soutint que, bien que mort du vivant de son père, c'était lui l'Imam et que l'imamat devait passer après lui à son fils Mohammad Ibn Ismail et à ses descendants. Les deux premiers groupes s'éteignirent rapidement, alors que la troisième branche existe encore de nos jours. Sous plusieurs aspects, les ismaéliens ont une philosophie similaire,à celle des Sabéens (adorateurs d'étoiles) (3), mélangée d'éléments provenant de la gnose indienne. Concernant les sciences et les commandements de l'Islam. ils croient que chaque réalité extérieure (zâhir) possède un aspect intérieur (bâtin) et qu'à chaque élément de la révélation (tanzil) appartient une herméneutique ésotérique (ta'wil) (4), Les ismaéliens croient que la terre ne peut subsister sans une «preuve» (Hudjat)deDieu. La «preuve» est de deux sortes: «énonciatrice» (nâtiq) et «silencieuse» (sâmit). L'énonciateur est un Prophèteet le silencieux est un Imam ou Gardien (wali), héritier testamentaire (wasi), d'un Prophète. En tout cas, la preuve de Dieu est la Théophanie parfaite de la divinité. Le principe de la preuve de Dieu gravite constamment autour du nombre sept. Un Prophète(nabi") est envoyé par Dieu avec la mission prophètique (nubuwwat) d'instituer une Loi divine (Shari'ah). Ce Prophète, qui est la parfaite manifestation de Dieu, a le pouvoir ésotérique d'initier les hommes aux Mystères divins (walâyat) (5). Après lui, viennent sept exécuteurs testamentaires (wasi) qui ont le pouvoir d'exécuter son testament (wasâyat) et le pouvoir de l'initiation ésotérique aux Mystères divins, (Walayat). Le septième possède ces deux pouvoirs, avec, en plus, la prophètie (nubuwwat). Le cycle des sept exécuteurs testamentaires (wasis) est alors répété avec, pour septième, un Prophète.
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