LE CHIISME



les deux courants se sont reflétés dans une séance qui se déroulait chez le messager vers la fin de sa vie. al-bukhârî, citant ibn abbâs, dans son "çahîh", rapporte le récit suivant:

«lorsque le messager de dieu agonisait chez lui en présence de quelques hommes, dont omar ibn a-khattâb, il dit:
- laissez-moi vous écrire une lettre (testament) de conduite qui vous empêchera de vous égarer.
- le prophète est emporté par la souffrance. vous avez le coran. nous pouvons nous contenter du livre de dieu, dit omar en sadressant aux assistants».

là, un différend et une dispute éclatèrent entre les hommes présents. les uns disaient: «laissez le prophète vous écrire une lettre qui vous empêchera de vous égarer après sa mort, dautres étaient daccord avec ce quavait dit omar. lorsque le différend et dispute s'élargirent, le prophète, excédé, leur a dit:

- allez-vous-en».

cet incident était suffisamment révélateur, pour le prophète, de la profondeur du fossé qui séparait les deux courants, de la profondeur de leur contradiction et de leur rivalité.

on peut y ajouter - pour montrer la profondeur de ce courant et son enracinement - le désaccord ou le différend qui divisa les compagnons à propos de la nomination de «usâmah ibn zayd» au commandement de larmée, nomination ordonnée pourtant clairement par le prophète, dont relevant du texte. ce différend était dautant plus grave que le messager s'est vu obliger de sortir, malgré sa maladie, pour faire un discours public à ce propos: «o gens! jai appris que certains d'entre vous ont contesté la décision de la nomination de usâmah au commandement, tout comme vous laviez fait avant, pour le commandement de son père. pourtant, dieu sait combien le père était digne de ce commandement, tout comme l'est son fils, après lui».

ces deux courants qui sont entrés en conflit, du vivant du messager, vont se refléter sur la position des musulmans vis-à-vis d la thèse de la désignation de l'imam alî à la direction de lappel de lappel après le prophète.

ainsi, les représentants du courant du «culte du texte prophétique» estimaient que celui-ci leur imposait l'obligation daccepter ladite thèse telle quelle, de ne pas la suspendre ni lamender; tandis que les tenants de lautre courant pensaient qu'ils pouvaient garder leur liberté vis-à-vis de cette thèse si leur «ijtihâd» (leur déduction personnelle) conduisait à un point de vue plus adapté aux circonstances selon leur vision.

ainsi, les chiites ont vu le jour directement après le décès du prophète; et en cela, on peut les définir comme étant «les musulmans qui se soumis pratiquement à la thèse désignant l'imam alî» à la direction et au leadership de lappel, et dont l'exécution immédiate après la disparition du messager était rendue obligatoire par celui-ci.

ce courant chiite s'est opposé dès le début à l'orientation de la saqîfah tendant à geler la thèse du leadership de alî et à confier le pouvoir à quelqu'un dautre.



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