Eléments de Science du Hadith



3- L'avis du savant en Science de Rejâl, concernant un rapporteur nous apporte la conviction intime de la contestabilité ou de la crédibilité du rapporteur. Or, la conviction intime constitue un argument juridique que nous avons l'obligation de suivre.

4- Un quatrième groupe d’uléma dit que nous sommes acculés à admettre l'avis du savant en Science de Rejâl, même si cet avis apporte la conjecture - et non la certitude - en raison de la disparition des moyens de connaître les traits de la personnalité des rapporteurs, et de l'absence d’indices suffisants pour la connaissance de ces derniers. Or, la règle veut que lorsque l'accès à la connaissance est fermé ou que les indices suffisants à la démonstration sont absents, la conjecture soit un argument juridique valable.

Les termes qualificatifs de la détraction et de l'accréditation (défense)

Afin que l'opération de l'appréciation du rapporteur de hadith soit très précise et minutieuse, les uléma ont déterminé les vocabulaires qualificatifs de la détraction et de la l'accréditation. En effet al-Chahîd al-Thânî (Zayn al-Dîn al-`Âmilî) a écrit à cet égard: «Les termes de l'accréditation (ta`dîl) sont `âdil (intègre), thiqah (digne de confiance), hujjah (fait autorité), çahîh al-hadîth (dont le hadith est sain) ou tous autres mots exprimant les mêmes sens».

Ainsi, lorsque les uléma de la science de Rejâl étudient la personnalité d'un rapporteur et qu'ils lui donnent les qualificatifs ci-dessus ou d'autres ayant les mêmes sens, cette qualification équivaut à une attestation (témoignage) de son intégrité, de sa crédibilité et de son accréditation en tant que source de transmission de hadith. Quant aux termes utilisés par les uléma en science de Rejâl pour indiquer la faible crédibilité du rapporteur et le manque de confiance en lui, on les appelle les qualificatifs (termes) de détraction, et ce sont: «dha`îf (faible), kath-thâb (menteur), wadh-dhâ` (inventeur), ghâl (hyperbolique), etc.

Ainsi, lorsque les chercheurs en Science de Rejâl attribuent à un rapporteur l'un de ces qualificatifs ou tout autre mot ayant le même sens, cela signifie que ce rapporteur n'est pas digne de confiance et qu'il est interdit d'adopter les hadith qu'ils rapportent ou transmettent, une fois que sa détraction est établie.

Les moyens d'accès du rapporteur au récit

Nous avons appris que le sanad (la chaîne de transmission) d'un récit (riwâyah) ou d'un Tradition, c'est l'ensemble des rapporteurs de ce récit, lesquels le relatent l'un à l'autre. Or, il y a plusieurs moyens qui permettent au premier maillon de la chaîne de transmission d'avoir accès à un récit qui sera transmis par les autres maillons de la chaîne. Al-Chahîd al-Thânî a mentionné dans "Al-Derâyah" différentes façons d'avoir accès au récit et de le transmettre:

1- L'entendre directement relaté par le chaykh:

C'est-à-dire du Traditionniste qui rapporte le récit ou la Tradition. Dans ce cas le rapporteur dit, citant le chaykh dont il a entendu le récit; «J'ai entendu Untel dire...» ou bien: «Untel m'a relaté...» ou encore: «Untel nous a informé...».



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