JAMAIS SANS L'ISLAMl'une des victimes de ces armes de destruction morale massive est sultana elle-même. quand je l'ai connu mon ambition était de la soustraire aux tentacules du monstre, de la former spirituellement et moralement avant de la retourner, dans un combat commun, contre son oppresseur qui, après avoir dévoré son enfance, entama sa jeunesse et son existence. cinq ans après le lancement de cette entreprise familiale et spirituelle, le monstre entourant ses griffes de soie et de velours, cachant son visage hideux par un beau masque souriant et entrouvrant ses mallettes pleines de billets rouges et bleus, reprit sa proie et avec elle les prunelles de mes yeux : trois enfants musulmans. j'ai donc échoué dans cette tentative de corriger le cours des événements et d'éclairer, à l'aide d'une épouse de valeur, les masses de la deuxième et troisième générations musulmanes nées en mon erreur était-elle d'avoir mal choisi l'épouse? celle-ci aurait pu être carrément belge de souche ou chrétienne convaincue plutôt qu'une musulmane immature et superficielle ? peut-être l'erreur était-elle simplement d'avoir trop cru en la capacité de sultana de réussir la mutation voulue sans passer par une cure de désintoxication que j'aurais dû lui donner en dehors de l'occident pendant deux ou trois années au minimum? si l'on fait abstraction de l'existence humaine et de ses responsabilités, on dira seulement que c'est le destin qui voulut éprouver un croyant et une croyante "qui des deux tiendrait bon face aux vicissitudes et aux tentations?". dire, par contre, que j'ai manqué à certains de mes devoirs ou à la bonne préparation de la jeune femme à l'immersion en belgique, dans la culture islamique proprement dite serait méconnaître l'ampleur des moyens et des efforts que j'ai fournis à cette égard. sinon les infaillibles noé, luth et mohammad avaient-ils manqué à quelque chose quand leurs épouses respectives allèrent à la dérive ? il est certain que j'aurais pu garder sultana si j'avais voulu céder sur certains principes essentiels de la vie et de la religion. mais cette dernière contrairement à la politique et au commerce, se prête très rarement aux compromis et aux tractations. accepter les exigences fantasques de josette, la mère de sultana, la nonchalance et l'hypocrisie de cette dernière qui, loin de s'élancer avec moi, pour les conquêtes spirituelles qui nous incombaient, se colla à la terre et ne remplissait son cœur et ses yeux que du train-train lamentable des femmes ignorantes de ce monde, m'y plier donc équivalait pour moi à un suicide spirituel intolérable. pour ne pas léser sultana, je dois reconnaître que la tâche que nous nous sommes assignée n'était pas facile dans une société de consommation, de concupiscence et de laisser-aller, où il était très rare de trouver des modèles de grande moralité spirituelle inspirant confiance et persévérance. seule une minorité des nombreux adeptes de l'islam pur et global était prête aux sacrifices nécessaires pour que triomphassent la justice et la paix dans le monde. en fait, notre message pouvait atteindre deux catégories de cœurs:
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