JAMAIS SANS L'ISLAM



sultana et les siens ne peuvent pas comprendre que pour un croyant, la stabilité, le confort, l'argent, le prestige et le bonheur n'ont de saveur que s'ils sont accompagnés de la satisfaction spirituelle qui en est le moteur, le fil conducteur et la fin ultime.

les enfants de cette vie éphémère s'y accrochent aveuglement et croient que les belles demeures, le commerce florissant, les meubles resplendissants, les fauteuils somptueux, les tapis fastueux, les lustres, la mosaïque et le confort dont ils sont esclaves peuvent empêcher les serviteurs d'allah de faire dans leur vie tout ce qui est susceptible de les rapprocher de leur créateur.

chaque acte naissant de cette intention et portant cette ambition constitue une branche de touba, le grand arbre des intentions et des actes dont les racines et le tronc sont au paradis et dont les branches sont suspendues au-dessus des êtres humains et à leur portée. quiconque s'accroche à l'une de ces branches acquiert une chance de se sublimer et de s'élever dans une trajectoire céleste conduisant vers le paradis.

pour nous, les belles choses de cette vie éphémère ressemblent, quand elles éloignent les gens de la vérité, à des vipères dont la peau est lisse et brillante et la morsure venimeuse et mortelle.

la plupart des humains, notamment sultana et les siens, aiment éperdument la parure de la vie à tel point qu'ils n'imaginent pas leur existence possible ailleurs que parmi leurs biens et leurs possessions. leur devise n'est alors que: "je possède, je consomme donc je suis". si on les en prive, ils risquent d'en perdre la raison parce que n'ayant plus de raison pour continuer à vivre, ils préfèrent le néant et le vide plutôt que la vie en l'absence de leurs idoles. petit à petit, de possesseurs, ils deviennent possédés. ce sont des esclaves habillés en femmes et en hommes libres. si le choix se présentait de goûter, en dehors de leurs parures et de leur consommation habituelle, au véritable bonheur que proposent l'innéité de l'homme et le livre sacré d'allah, ils préféreraient alors vivre malheureux plutôt que frustrés, damnés plutôt que privés et se suicider plutôt que patienter dans l'indigence.

cet état d'esprit et de vie s'appelle dans la littérature musulmane: le bonheur truqué, l'illusion d'exister, un mirage qui, de loin paraît être quelque chose, mais de près il n'est rien. le bonheur réel est cet état de satisfaction qui enveloppe l'esprit et le corps, la conscience morale et la vie sociale ou communautaire d'une personne équilibrée.

le coran met les croyants en garde contre le bonheur truqué qui fait oublier allah, l'origine de l'homme et sa destinée. cet oubli que renforce chez les humains leur ruée vers les biens terrestres et les plaisirs, devient fatal. "quiconque se détourne de mon invocation, dit le coran, aura une vie étroite ... " Étroite dans le temps, étroite dans l'espace, étroite dans l'intensité.

dans le temps: le bonheur illusoire ne peut ambitionner de durer au-delà de cette courte vie pleine d'incidents et de soubresauts.

dans l'espace: le bonheur truqué se réalise dans une maison, un village, une ville, sur cette petite terre que ce soit en mer, dans les airs ou sur le sol ou dans une ou plusieurs autres planètes habitables, pas plus.

dans l'intensité: le bonheur truqué est toujours coupé de la dimension spirituelle de l'homme. il comble un instinct ou deux à la fois puis comme la braise sur laquelle on verse de l'eau, s'affaiblit et s'éteint jusqu'à ce que des excitants extérieurs en attisent de nouveau la flamme.



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