LA QUESTION DE L'IMAMAT



Et si Omar pensait que le Livre de Dieu suffisait pour résoudre tous les problèmes, pourquoi s'est-il rendu avec célérité, en compagnie d'Abou Bakr, dès la mort du Prophète, à la Saqîfa des Bani Sâ'ida, pour y résoudre, comme ils l'entendaient, le problème de la succession du Prophète?
Pourquoi ne mentionnèrent-ils nullement le Coran?

L'historien Tabari rapporte que Qays a dit:
"J'ai vu Omar ibn al-Khattâb, assis en compagnie d'autres gens, dont Chadîd, un homme du clan d'Abou Bakr, qui tenait en main le rouleau portant la désignation d'Omar comme Calife.
Omar dit: "ô gens! Ecoutez et obéissez à la parole du calife (Abou Bakr) du Prophète de Dieu. Le calife vous a dit: "Je ne vous ai pas quitté sans vous avoir donné le meilleur conseil" 59

* * *

Même après la disparition du Prophète, des agissements contraires à ses ordres se sont fait jour. Sous le règne d'Omar, .beaucoup de transgressions de la Loi divine peuvent être relevées, comme en témoignent d'ailleurs les ouvrages sunnites qui font autorité (ceux de Muslim, de Boukhâri, et de Ibn Hanbal, etc...).

Omar a dit:
"Il y a trois pratiques qui sont de l'époque de l'Envoyé de Dieu, et que, moi, j'interdis et punis: le mariage temporaire, le petit pèlerinage (celui que l'on accomplit en plus du pèlerinage obligatoire) et la phrase "venez à la meilleure oeuvre!" (hayy 'alâ khayr al 'ammal, qui faisait partie de l'appel à la prière.)60
C'est en outre Omar qui a ordonné que l'on ajoute à l'appel à la prière du matin, la phrase: "la prière est meilleure que le sommeil".61

Tirmidhi rapporte dans son Sahîh qu'un homme de Syrie interrogea Abdallah ibn Omar (le fils du second calife) au sujet du .mariage temporaire (mut'a). Abdallah répondit: "C'est (une pratique) licite". Le Syrien dit: "Ton père ne l'avait-il pas interdite?". Abdallah répondit: "Si Omar l'avait interdite, et le Prophète permise, abandonnerais-tu la Tradition pour une parole d'Omar?"62

A l'époque du Prophète, et d'Abou Bakr, et durant les trois premières années du califat d'Omar lui-même, on considérait comme une seule déclaration de divorce, le fait qu'un homme prononce trois fois de suite, dans une même occasion, la formule consacrée de divorce. Mais Omar en décida autrement, disant qu'elle sera désormais considérée comme valant les trois divorces la suite desquels l'épouse devient illicite pour son successifs a mari.63

Maisles chiites continuent de professer qu'elle n'a valeur que d'une seule déclaration.
Le docteur sunnite le Cheykh Chaltout, qui fut le recteur de l'unversité d'Al-Azhar au Caire, avait émis l'opinion que le droit chiite était préférable et plus juste sur cette question et en d'autres, que le droit sunnite.64

Le Coran interdit, même au Prophète, de changer quoi que ce soit des prescriptions divines:
"Si cet Apôtre Nous avait prêté quelques paroles (mensongères) Nous l'aurioms pris par la main droite, puis Nous lui aurioms tranché l'aorte."

Sourate "Celle qui doit venir" (Al-Hâqqa), verset 44 à 47



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