LA QUESTION DE L'IMAMAT



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Il n'y a par conséquent pas lieu d'injurier et de maudire les partisans de certaines sectes islamiques qui ne nourrissaient pas d'amitié pour certains compagnons ou certains hommes de la génération qui suivit celle de ces derniers.
On ne peut pas taxer toute la communauté d'infidélité et de corruption, pour cela, puisque de telles divergences existaient déjà parmi les compagnons du Prophète eux-mêmes.

Ainsi dans la Sapîfa, un groupe de compagnons avaient réclamé à haute voix que l'on tuât Sa'd ibn Ubâda. Le fils de ce dernier, Qays ibn Sa'd tira Omar par la barbe. Zubayr s'écria dans la Saqîfa qu'il ne rengainerait son épée que si l'on prêtait serment d'allégeance à Ali, mais Omar cria: "faites sortir ce chien", et les compagnons d'Omar le rouèrent de coups.
De même le comportement d'Omar envers al-Miqdâd, celui d'Othmân envers lbn Mass'oud, Ammâr ibn Yâsser, Abou Dharr al-Ghiffâri et d'autres cas d'hostilité, sont autant de preuves des querelles qui divisèrent les Compagnons.

Tout cela ne nous perment pas de taxer d'infidélité (al-Kufr), les compagnons du Prophète qui n'ont pas accepté la reconnaissance d'Abou Bakr, et encore moins de porter atteinte à l'unité des musulmans.
Même parmi les partisans du sunnisme, nombreux sont ceux qui ne reconnaissent aucun respect aux Compagnons et aux Suivants (Tâbi'ïne).

Ceux qui ont tué le troisième calife Othmân, étaient tous des compagnons ou des Tabi'ïnes. khâled ibn al-Walid, compagnon, a tué Malek ibn Nouwayra, qui fut aussi un autre compagnon du Prophète.
Certes, il y eut des personnalités éminentes par leur foi, leur piété et leur abnégation, des hommes aux limites de la perfection et de la grandeur; et il y avait aussi parmi eux des hommes en qui l'esprit d'avant l'islam prédominait, ressurgissant dans sa laideur et ses méfaits chaque fois que l'occasion lui était offerte.

Beaucoup d'habitants de la Mecque n'avaient accepté l'islam que du bout des lèvres, et leur rancoeur n'avait été contenue que par le comportement magnanime du Prophète à leur égard. Ils n'attendaient que la disparition de ce dernier pour lâcher bride à leur sentiment de vengeance.

On ne peut pas par conséquent innocenter complètement tous les compagnons, ni prendre leur comportement comme exemple.
Nul n'a le droit d'affirmer que le bonheur dans ce monde et dans l'au-delà est conditionné par l'imitation des compagnons. Le Bonheur n'est garanti que si ses conditions nécessaires sont respectées jusqu'au dernier instant de la vie.

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Certains ulémas sunnites considèrent que les compagnons du prophète sont tous qualifiés pour comprendre le Coran, et qu'ils sont excusés lorsque leur jugement est pris en défaut, qu'ils sont même rétribués pour leurs erreurs. Leurs actions sont toutes valides à leurs yeux.
Cette façon de voir a fini par décourager tout le monde de contester la validité d'un acte ou d'un point de vue d'un ou de plusieurs Compagnons. Plus grave encore, cela a servi de prétexte à beaucoup d'abus et de dépassements de la Loi de la part de certains Compagnons qui se croyaient au-dessus de la Loi, comme Amr ibn al-'As, Sa'ïd ibn al-'As, Mu'awiyya, al-Mughira, Khâled ibn Walid, Bishr ibn Arta'a, etc...

Mu'awiyya alla même jusqu'à déclarer un jour que puisque tous les biens qui sont sur terre appartiennent à Dieu, il pouvait en disposer à sa guise, puisqu'il était, lui, le représentant de Dieu!
Nul ne trouva à redire, excepté Sa'sa'a ibn Sohân al-Abdi qui était un compagnon de l'imam Ali, qui lui fit une réponse cinglante.69



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