LA QUESTION DE L'IMAMAT* * * Il n'y a par conséquent pas lieu d'injurier et de maudire les partisans de certaines sectes islamiques qui ne nourrissaient pas d'amitié pour certains compagnons ou certains hommes de la génération qui suivit celle de ces derniers. Ainsi dans la Sapîfa, un groupe de compagnons avaient réclamé à haute voix que l'on tuât Sa'd ibn Ubâda. Le fils de ce dernier, Qays ibn Sa'd tira Omar par la barbe. Zubayr s'écria dans la Saqîfa qu'il ne rengainerait son épée que si l'on prêtait serment d'allégeance à Ali, mais Omar cria: "faites sortir ce chien", et les compagnons d'Omar le rouèrent de coups. Tout cela ne nous perment pas de taxer d'infidélité (al-Kufr), les compagnons du Prophète qui n'ont pas accepté la reconnaissance d'Abou Bakr, et encore moins de porter atteinte à l'unité des musulmans. Ceux qui ont tué le troisième calife Othmân, étaient tous des compagnons ou des Tabi'ïnes. khâled ibn al-Walid, compagnon, a tué Malek ibn Nouwayra, qui fut aussi un autre compagnon du Prophète. Beaucoup d'habitants de la Mecque n'avaient accepté l'islam que du bout des lèvres, et leur rancoeur n'avait été contenue que par le comportement magnanime du Prophète à leur égard. Ils n'attendaient que la disparition de ce dernier pour lâcher bride à leur sentiment de vengeance. On ne peut pas par conséquent innocenter complètement tous les compagnons, ni prendre leur comportement comme exemple. * * * Certains ulémas sunnites considèrent que les compagnons du prophète sont tous qualifiés pour comprendre le Coran, et qu'ils sont excusés lorsque leur jugement est pris en défaut, qu'ils sont même rétribués pour leurs erreurs. Leurs actions sont toutes valides à leurs yeux. Mu'awiyya alla même jusqu'à déclarer un jour que puisque tous les biens qui sont sur terre appartiennent à Dieu, il pouvait en disposer à sa guise, puisqu'il était, lui, le représentant de Dieu!
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