LES PROBLEMES MORAUXIl est possible de généraliser le bien-être matériel, et d’assurer à tous, calme et sérénité si le sentiment de la nécessaire solidarité prévaut dans les rapports mutuels. Par la solidarité, la vie s’adoucit, les actions se fructifient, et tous les rouages de la société se mettent en branle vers le progrès. * * *
L’avarice anéantit les bons sentiments:
Il est des sentiments subtiles qui émanent du fond de l’homme, et dont les fruits sont inestimables, et qui suscitent en lui le désir de servir son prochain et de le secourir. Ces sentiments dont la meilleure illustration nous est fournie par l’aide providentielle accordée à un pauvre en détresse, sont le privilège sublime de l’homme. Ce sont eux qui lui font verser des larmes de commisération au spectacle de dénuement et d’indigence de ses prochains et le rendent apte au sacrifice et au renoncement pour réduire les douleurs de ses semblables sans être payé en retour. Le Professeur Alexis Carrel écrivait dans ses» réflexions sur la conduite de la vie»: «Le progrès en toute chose demande une sorte de sacrifice et d’abnégation. Rien ne progresse sinon par le sacrifice. La grandeur de l’âme, sa pureté et sa limpidité ne s’obtiennent aussi que par le sacrifice, et le renoncement au monde et à la célébrité et à toute autre chose, pour l’amour du prochain, de la patrie ou de quelque grand dessein. L’homme qui fait abnégation de soi est comme un soldat de l’avantgarde qui s’avance volontairement sur les champs de bataille effroyables de cette vie. C’est l’esprit de sacrifice qui commande à un Noguchi de quitter le bureau de sa clinique privée à New York pour se rendre seul, en Afrique et traiter l’épidémie de fièvre jaune avant d’en être victime à son tour. Le sacrifice est la voie de ceux qui ont appréhendé la beauté de la vérité, et qui croient de toute leur âme au Dieu Unique. Ceux qui renoncent à eux-mêmes pour faire triompher la justice, l’amour et la concorde dans le monde entier.
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