ABU ZHAR AL GHIFARI



"le lien de fraternité" fait référence à l'événement historique pendant lequel le saint prophète établit la fraternité entre chaque deux individus de ses compagnons, avant et après son emigration à médine. avant l'emigration, il avait établi le lien de fraternité entre chaque deux compagnons afin que chacun d'eux, ainsi lié, reste attaché à l'autre. le choix des deux partenaires tenait compte du tempérament de chacun. il choisissait, pour la fraternisation, deux compagnons, de nature et de caractère semblables. c'est sur cette base qu'il avait établi la fraternité entre abû bakr et `omar, talhah et al-zubayr, `othmân et `abdul-rahmân ibn `awf, hamzah et zayd ibn hârithah, salmân et abû zar, lui-même et `ai.

puis, cinq ou huit mois (selon des versions différentes) après l'emigration, le saint prophète établit de nouveau des liens de fraternité de la même façon. il était nécessaire d'établir des liens de fraternité entre les emigrants (muhâjirîn) et les partisans (qui sont les autochtones) afin qu'ils sympathisent entre eux. il établit ainsi des liens de fraternité entre cinquante personnes.

al-`allâmah chibli al-no`mânî écrit: «l'islam possède les meilleures moeurs et les vertus les plus parfaites. il a tenu compte de la nécessité de la compatibilité des goûts et des tempéraments lorsqu'il a établi la fraternité entre chaque deux compagnons. l'unité du goût entre l'instituteur et l'élève est nécessaire pour l'assimilation du savoir. l'étude de l'événement de la fraternisation nous permet de constater que le facteur de l'unicité du goût entre chaque deux compagnons appelés à fraterniser était pris en compte. et lorsqu'on sait qu'il est quasiment impossible de juger et de déterminer avec précision, et en si peu de temps, les tempéraments, les goûts et les caractères de centaines de personnes, on doit reconnaître que le jugement du saint prophète était un exemple spécifique des attributs de la prophétie»(12).

en outre, l'étude de la fraternisation et du choix de deux compagnons pour être liés par un lien de fraternité nous fournit des indications supplémentaires importantes sur la personnalité et la position de chacun de ces compagnons. il est notable de remarquer ici que le saint prophète n'avait trouvé personne ni parmi les emigrants, ni parmi les partisans qui fût du goût de `ai ibn abi tâlib. et lorsque celui-ci demanda au saint prophète: «o messager d'allah! a qui m'as-tu lié par alliance de fraternité?», ce dernier répondit: «tu es mon frère dans ce monde et dans l'autre». ce qui autorisa l'imam ali à proclamer par la suite du haut de sa chaire au masjid de kûfa, et à diverses reprises: «je suis le serviteur d'allah et le frère du prophète d'allah»(13) .

il est à noter dans ce contexte que le saint prophète disait à propos de salmân al-farecî: «salmân est l'un de nos ahl-ul-bayt (la famille du prophète)». or, ce n'est sûrement pas par hasard que le saint prophète choisit pour salmân, abû zar comme "frère".

al-`allâmah al-subaytî cite à ce propos la déclaration de Çâleh al-ahwal selon laquelle il avait entendu l'imam ja`far al-Çadiq dire que le saint prophète avait établi le lien de fraternité entre salmân et abû zar et demandé à celui-ci de ne pas s'opposer à celui-là» ("abû zar al-ghafârî", p.86, cité par uçûl al-kâfî).

la position d'abû zar dans l'islam était telle, que des versets coraniques furent révélés en ses louanges. l'un de ces versets est: «ceux qui auront cru et qui auront accompli des oeuvres bonnes habiteront les jardins du paradis où ils demeureront immortels sans désirer aucun changement» (sourate al-kahf, 18: 107-108).

l'imam ja`far al-Çadiq dit que ce verset faisait allusion à abû zar, al-miqdâd, `ammâr ibn yâcir et salmân al-farecî. selon une tradition, le prophète (p) dit qu'allah lui avait ordonné d'aimer salmân, abû zar, al-miqdâd et `ammâr, en ajoutant qu'il les tient, lui-même, pour des amis. selon une autre tradition le prophète dit: «le paradis est heureux de recevoir ces gens»(14).

al-`allâmah al-guilânî écrit que l'honneur et le prestige d'abû zar s'affirmaient, jour après jour, dans le cercle du prophète, à tel point que lorsque le messager d'allah partit pour livrer la bataille de thât al-ruqa`(15), il le nomma chef de médine, et il élevait même d'autres membres de sa tribu, à cette dignité, pour marquer son estime pour lui et les siens. par exemple, le saint prophète nomma saya` ibn `urfah al-ghafârî, chef de médine lors de la bataille de dawmat al-jandal" (voir zâd al-ma`âd).

il était courant en arabie que chaque fois que quelqu'un monte sur un chameau, il demandait à son ami le plus cher de servir de "dossier" pour lui. le "dossier" s'asseyait normalement derrière lui et le tenait par la taille. conformément à cette coutume générale, le prophète, aussi, avait un homme-"dossier". au cours du dernier pèlerinage son "homme-dossier" était al-fadhl ibn `abbâs ibn `abdul muttalib.



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