ABU ZHAR AL GHIFARI



selon "ta'rîkh ibn khaldûn", lorsqu'abû bakr arriva à saqîfah, il dit; «nous sommes les compagnons et les proches du prophète. aussi, sommes-nous à ce titre mieux placés que quiconque pour accéder au califat».

selon "ta'rîkh al-tabarî" d'ibn jarîr, `omar dit alors à abû bakr: «tends ta main pour que je te prête serment d'allégeance». abû bakr répondit: «non! c'est à toi de tendre ta main car tu es à tous égards plus puissant que moi». cet échange d'invitation au califat entre les deux hommes dura un certain temps. a la fin `omar tira la main d'abû bakr, y mit la sienne, lui promit loyauté et lui dit: «tu pourras compter sur ma force, conjuguée avec la tienne».

dans "ta'rîkh al-kâmel" d'ibn al-athîr, il est dit que `omar et d'autres promirent loyauté à abû bakr, mais que tous les ançar (les partisans médinois) ou certains d'entre eux déclarèrent: «nous ne prêterons de serment d'allégeance à personne d'autre que `ali».

"ta'rîkh khamis", note que lorsqu'abû bakr s'était soulagé des formalités de la prestation du serment d'allégeance, il quitta saqîfah pour retourner au masjid al-nabî où il prit place sur la chaire, pour recevoir le serment d'allégeance de ceux qui ne l'avaient pas fait à saqîfah. cela dura jusqu'à la fin de la journée, et les gens manquèrent ainsi d'assister aux cérémonies de l'enterrement du saint prophète. c'était le mardi soir.

selon "kanz al-`ummâl" citant `urwah, «abû bakr et `omar n'étaient pas présents à l'enterrement du saint prophète. ils se trouvaient dans le rassemblement des ançâr (saqîfah banî sâ`idah), et le prophète fut inhumé avant leur retour».

selon "al-nihâyah" d'ibn al-athîr al-jazarî, "majma` al-bihâr" de molla tâhir qutnî et "al-milal wa-l-nihl" d'al-chahristânî, `omar dira plus tard à propos de la prestation de serment d'allégeance à abû bakr «c'était une erreur dont allah nous a épargné les mauvais effets».

d'après "ta'rîkh `abul-fidâ" un groupe de hâchimites ainsi qu'abû zar, zubayr ibn al-`awwâm, al-miqdâd ibn `amr, salmân al-fârecî, `ammâr ibn yâcir, al-barâ' ibn athîb etc. qui étaient dans le camp de `ali, s'abstinrent de prêter serment d'allégeance à abû bakr.

selon "al-istî`ab" de `abdul-barr, lorsqu'on demanda aux gens de promettre loyauté à abû bakr, `ali ne le fit pas et resta à la maison.

"murûj al-thahab" d'al-mas`ûdî, fait remarquer que le jour de saqîfah où on prêta serment d'allégeance à abû bakr, `ali dit à ce dernier: «tu as détruit notre affaire, tu ne nous as pas consultés et tu n'as pas respecté notre droit». abû bakr lui répondit: «ton grief est justifié, mais j'ai agi ainsi par crainte d'une révolte».

selon "rawdhat al-ahbâb", losqu'abû bakr finit de recevoir la prestation d'allégeance, il convoqua `ali par l'intermédiaire de certains muhâjirîn et ançar. `ali se présenta et lui demanda: «pourquoi m'a-t-on convoqué?». `omar dit: «tu as été convoqué pour que tu prêtes serment d'allégeance à l'instar des autres». `ali répondit: «j'invoque à votre égard le même argument que vous avez invoqué devant les ançâr pour justifier votre prétention au califat»(34). `omar ignorant les remarques de `ali, lui dit: «nous ne te laisserons pas partir d'ici avant d'avoir prêté serment d'allégeance». `ali rétorqua: «réponds d'abord à mon observation, et par la suite tu pourras me demander de prêter serment d'allégeance». abû `obaydah al-jarrâh intervint: «o abul-hassan (surnom de `ali)! tu es le seul à mériter le califat et le gouvernement en raison de ta préséance dans l'islam et de ta proche parenté avec le prophète, mais étant donné que les compagnons ont accepté abû bakr, il vaut mieux que tu te joignes à eux». `ali répondit: «o abû `obaydah! tu veux transférer ailleurs la grande bénédiction qu'allah a placée chez la famille du prophète! ecoute! nous sommes le lieu de la descente de la révélation, le siège de l'arrivée des commandements et des interdictions, la source de la vertu et du savoir, la mine de la sagesse et de l'endurance». un autre compagnon, bachîr ibn sa`ïd tenta à son tour de faire infléchir `ali: «o abul-hassan! lorsque nous avons remarqué que tu es resté à la maison (du fait que tu n'as pas assisté à saqîfah) nous avons présumé que tu avais renoncé au califat». `ali lui dit: «tes amis estiment-ils qu'il était convenable de laisser le corps du saint prophète sans lavage, sans mise en bière et sans inhumation, pour pouvoir venir disputer le califat?».



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