ABU ZHAR AL GHIFARI



o abû zar! je prie allah pour toi tout le temps. qu'allah nous couvre de sa miséricorde et qu'il nous protège de l'arrogance dans l'adoration. il détient entre ses mains notre destin. nous attendons toujours sa générosité. que la paix soit sur toi

huthayfah (123)

les histoirens rapportent qu'au moment où abû zar passait ses jours avec sa famille, à rabdhah, son fils tharr tomba subitement malade. il n'y avait, bien entendu, aucun médecin dans cet endroit désertique et on ne pouvait s'attendre à un traitement autre que celui d'allah. mais sa maladie s'aggrava jour après jour, et la mort s'approchait chaque instant un peu plus. sa mère en détresse, leva la tête de son fils, posée sur la sable et la déposa sur son genou. il rendit, ainsi, le dernier soupir. elle et ses filles se mirent à pleurer. abû tharr était profondément touché, mais sa confiance illimitée en allah le consola. il put, ainsi, se contrôler sans verser de larmes. comme on était en plein désert, il n'y avait pas de service funéraire. l'histoire ne nous apprend pas comment abû zar inhuma son fils, mais on sait par une source authentique, ce qu'il fit après l'enterrement et comment il exprima ses sentiments. al-muhaddith ya`qûb kulaynî écrit à ce sujet: «lorsque le fils d'abû zar, tharr, mourut, son père posa sa main sur sa tombe et dit: «o mon fils! qu'allah t'entoure de sa miséricorde. tu étais un fils digne de moi. tu es mort alors que j'étais heureux avec toi. tu dois savoir que, par allah, je n'ai souffert d'aucune perte avec ta mort, et que je n'ai besoin de personne en dehors d'allah. o fils! s'il n'y avait pas d'horreurs après la mort, j'aurais été heureux en te déposant dans la tombe. mais le fait que je pleure ta mort aujourd'hui, t'aura épargné, du moins, la douleur de pleurer la mienne demain. par allah, je n'ai pas pleuré sur ta mort, mais ce sont tes souffrances qui m'ont fait pleurer. j'aurais tellement aimé savoir ce qu'on t'aura demandé (pendant l'interrogatoire qui suit la mort) et ce que tu y auras répondu! o allah! je lui pardonne les droits que j'avais sur lui. o mon nourricier! je t'implore de lui pardonner tes droits sur lui, car, tu pardonnes plus facilement que moi» ("uçûl al-kâfî").

cheikh `abbâs al-qummî écrit dans son livre "safînat al-najât" (vol. 1, p. 483) que les mêmes mots qu'avait prononcés abû zar sur la tombe de son fils tharr, ont été lus par l'imam al-Çâdiq sur la tombe de son fils ismâ`îl.

abû zar n'avait pas encore oublié la mort de son fils, lorsque, sa femme aussi mourut. selon al-`allâmah `abdul-hamîd, abû zar et les membres de sa famille vivaient dans dans un dénouement tel et dans des conditions si difficiles qu'ils n'avaient pratiquement rien à manger, si ce n'était de temps en temps un petit morceau de viande de chameau égorgé pour les fonctionnaires(124). ils mangeaient généralement des herbes ou autres choses semblables, ces jours-là. une fois, la femme d'abû zar mangea des herbes vénéneuses qui lui causèrent une maladie des suites de laquelle elle mourut(125). abû zar lui aussi se sentit mal après avoir mangé ces herbes.

après la mort de sa femme, abû zar devait vivre dans une solitude encore plus perceptible. il lui restait seulement une fille vivant avec lui dans cet immense désert silencieux et plat. lorsque des gens campant non loin de rabdhah avaient appris la maladie d'abû zar, certains d'entre eux vinrent le voir. selon la fille d'abû zar, ils lui dirent: «o abû zar! de quoi souffres-tu et de quoi te plains-tu?». abû zar répondit: «je me plains de mes péchés». ils demandèrent: «ne désires-tu pas quelque chose?». il répondit: «si, je désire avoir la miséricorde d'allah». ils demandèrent encore: «si tu le désires, nous pouvons appeler un médecin». il dit: «allah est le médecin absolu. aussi bien la maladie que son remède font partie de son pouvoir. je n'ai donc pas besoin de médecin»(126). il était certain de sa mort.

al-majlicî, citant sayyid ibn tâwûus, rapportant le récit suivant de mu`âwiyeh ibn tha`labah: «lorsque l'état de santé d'abû zar s'était détérioré à rabdhah et que nous avons appris cette nouvelle, nous avons quitté médine pour nous enquérir de sa condition. nous lui avons demandé de faire son testament. il a répondu que quelque soit son testament, il l'avait déjà fait devant le commandeur des croyants.

«nous lui avons demandé: «qu'entends-tu par "commandeur des croyants", le calife `othmân?». «jamais! j'entends par "commandeur des croyants" quelqu'un qui est le légitime commander des croyants. o ibn tha`labah! ecoute-moi! abû turâb (surnom de l'imam ali ibn abî tâlib) `ali est la fleur de la terre. il est le savant divin de la ummah. ecoute! tu verras des choses abominables après sa mort». je lui ai dit: «o abû zar! nous constatons que tu te fais l'ami de ceux que le prophète avait aimés».

peut-être conviendrait-il maintenant de parler un peu de rabdhah, le coin de désert, dans lequel abû zar fut confiné avec l'interdiction d'aller au-delà des limites de cet endroit.

les histoirens s'accordent pour dire que rabdhah est située à une distance de trois mille de médine, et près de thât al-araq, sur la route de hijâz, et qu'elle n'était, à cette époque-là, rien d'autre qu'une étendue désolée. cheikh mohammad `abdû écrit dans la note en bas de la page 17 du vol. 2 de "nahj al-balâghah" que rabdhah est un endroit près de médine, où se trouve la tombe d'abû zar. ibn abil-hadîd note que la déportation d'abû zar à rabdhah était l'une des causes de la révolte des musulmans contre `othmân.



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