Pphilosophie de l’Islam (Livre 2) 2- Est-ce que cette dépendance est d'une nature telle qu'elle ne doit en aucune façon restreindre l'indépendance de l'individu et ne pas risquer de l'empêcher de forger sa vie selon son propre choix ? - Ou bien est-elle telle, qu'elle le rend absolument subordonné à son environnement social ? - Ou bien n'est-elle ni l'une ni l'autre, mais une position intermédiaire ? Ce sont là trois points de vue différents concernant la relation d'un individu avec son environnement social. Nous nous proposons de les expliquer plus en détail. C'est l'individu qui est important Selon cette opinion, le principal facteur dans le façonnement de la vie de chaque individu est soi-même, et non la société, car la société n'est rien d'autre qu'une collection d'individus qui ont appris par expérience que leurs désirs seront mieux satisfaits s'ils coopèrent les uns avec les autres. C'est à la suite de cette expérience qu'ils ont été attirés par une vie collective. Donc, ce qui les incite à mener une vie collective est vraiment leur intérêt pour l'accomplissement de leurs désirs personnels. Tous les systèmes sociaux ont été imaginés par les individus afin de sauvegarder leurs propres intérêts. Donc, partout où la main de l'individu tient le premier rang, ce sont son désir et son action qui jouent le rôle fondamental. La corruption de la société aussi a pour origine la corruption des individus. Si chaque individu se réforme, toute la société sera automatiquement réformée à son tour. C'est la société qui est importante Selon cette opinion, la vérité est diamétralement opposée à celle que soutiennent ceux qui disent que c'est l'individu qui est important. Les tenants de point de vue affirment que c'est la société et l'homme social qui constituent la réalité matérielle dans ce monde, et non l'individu indépendant des autres, car ce que nous trouvons à la surface de la terre c'est seulement une collectivité d'hommes liés entre eux, et c'est cela la société. De même que, dans le monde de la nature, chaque être naturel est subordonné à un système général et universel de la nature, et qu'il n'est pas absolument indépendant, de même, dans la société, un individu n'est qu'une partie de celle-ci, une partie qui suit l'ensemble sans hésitation, et qui est gouvernée par son systèmes global. Même les idées d'un individu, sa façon de penser, ses désirs, ses aspirations et sa volonté sont seulement un reflet de son environnement naturel et social et des conditions économiques de sa société et de sa classe.
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