Pphilosophie de l’Islam (Livre 2) 2Bien qu'une telle source existait à cette époque-là , malheureusement la société musulmane ne put pas en bénéficier. D'autre part, les mauvais gouvernants qui cherchaient à parvenir à leurs propres fins égoïstes, employèrent quelques savants notables et chèrement rémunérés avec l'argent du trésor public pour inventer et fabriquer des hadiths servant leurs intérêts et desservant ceux de leurs adversaires. Cette fausse propagande fut pratique courante durant le règne des Omayyades. Toutefois, les Chiites, malgré cette campagne de déformation, n'oublièrent pas la doctrine de l'Imamat, ni n'acceptèrent la validité des mauvais gouvernements. Ils continuèrent à être guidés par les traditions des Imams, car ils savaient que le Prophète avait dit : «Je vous laisse deux poids précieux (al-thaqalayn): Le Livre d'Allah (le Coran) et ma descendance (Ahl-ul-Bayt). Ils ne se sépareront pas l'un de l'autre». Propos d'autant plus logique qu'une école idéologique et son dirigeant ne se séparent jamais. Sans un dirigeant convenable, il n'est guère certain que l'école pourra continuer. Retour à la principale discussion Ce que nous avons dit jusqu'ici montre clairement que les Chî'ah ne croient à rien qui puisse venir s'ajouter aux fondements et aux enseignements de l'Islam. La vérité vraie est qu'ils sont les défenseurs, et des vrais principes, et de l'Islam, et les partisans résolus d'un gouvernement intègre et juste. Il est significatif de savoir qu'au cours de la plupart de leurs conflits sérieux avec les gouvernants de l'époque, ces mêmes objectifs étaient toujours évidents. Citons-en quelques exemples: Ibn Ziyâd dit un jour à Muslim Ibn 'Aqîl : «O Ibn 'Aqîl! Tu es un mauvais homme. Les gens de cette ville vivaient dans le calme. Ils n'étaient pas désunis. Tu es venu ici, et te voilà qui sèmes la discorde. Tu es en train d'inciter un groupe contre un autre». Muslim Ibn 'Aqîl répondit : «Non, ce n'est pas vrai. Les gens, ici, croient que ton père a tué beaucoup de personnes pieuses et éprises de liberté parmi eux, et qu'il a fait couler le sang à flot. Il a fait revivre les traditions de Khosrô et de César. Je suis venu ici pour appeler les gens à la justice et aux Commandements d'Allah».
|