La Dernière Mission Divine



En ce qui concerne el Coran, il ne dévalorise point les Evangiles au contraire, il les confirme, de même qu'il comble d'éloge tous les prophètes précédents, et chante la louange des grands hommes purs, ainsi que les pré curseurs véridiques, les maîtres de pensé qui ont contribué à la perfection de l'humanité et qui ont subi la souffrance pour la cause humanitaire. Bien que le peuple juif et un certain nombre d'autres, d'après les témoignages historiques, démontrent leur hostilité acharnée envers le prophète de l'Islam, le Coran mentionne, à maintes reprises, respectueusement le nom de Moïse et celui de Jésus, toujours avec une admiration mêlée de vénération. Ne peut-on y avoir un signe de la véracité et de l'authenticité du Coran, du fait qu'il témoigne une grande estime aux prophètes, alors que leurs adeptes s'opposèrent obstinément à l'Islam et à son messager Mohammad ?

En effet le message Mohammad concrétisé dans les versets coraniques ne contient ni la moindre trace de l'ambition mondaine, ni de l'émulsion personnelle ni de la tendance égoïste, ni de l'interprétation tendancieuse :

"Et vers toi, nous avons fait descendre le livre et la vérité, pour confirmer ce qui existait du Livre avant lui en le préservant de toute altération. Juge donc parmi ces gens, d'après ce que Dieu a révèle; ne suis pas leurs passions, loin de la vérité qui t'est venue. Nous avons donné, à chacun d'entre eux, une règle et une Loi."

D'après l'Islam, la religion est enracinée dans la "Fitra" c'est-à-dire au tréfonds de sa maure primordiale; autrement dit, elle y prend source, et celle-ci provient de Dieu Unique et Transcendant; par conséquent la diversité et la multiplicité n'a nulle place dans la religion. La Coran annonce :

"Pour la religion, donc, debout ton visage, en sincérité, selon la Nature dont Dieu a fait la nature des hommes - pas de changement en la création de Dieu : voilà la religion pure".

Or, si l'homme est prisonnier des traditions et des accidents qui surgissent dans le monde, et s'il ne retrouve son identité que par rapport et en fonction de ceux-ci, le chemin qui l'amène à la béatitude éternelle sera toujours le même. C'est la religion qui l'oriente en lui octroyant la vision du monde la plus nette et la plus juste. De ce point de vue, étant donné que la religion comprend l'ensemble de Lois divines, on aura tort de lui tourner le dos et de se réfugier dans les normes créées par tel ou tel. La religion, en tant que telle, nous présente une contrée vaste, sans frontière où la loi s’incarne en tenant compte de tout; la dédaigner ou l'abandonner, en se bornant aux lois soumises à l'intervention des individus, c'est bien marcher dans les ruelles tortueuses.

Montesquieu a écrit : «Il y a différents ordres de lois; et la sublimité de la raison humaine consiste à savoir bien auquel de ces ordres se rapporter et principalement les choses sur lesquelles on doit statuer; et à ne point mettre de confusion dans les principes qui doivent gouverner les hommes... La nature des lois humaines est d'être soumise à tous les accidents qui arrivent, et de varier à mesure que les volontés des hommes changent, au contraire, la nature des lois de la religion est de ne varier jamais. Les lois humaines statuent sur le bien; la religion sur le meilleur. Le bien peut avoir un autre objet parce qu'il y a plusieurs biens, mais le meilleur n'est qu'un, il ne peut donc pas changer. On peut bien changer les lois, parce qu'elles ne sont censées qu'être bonnes, i mais les institutions de la religion sont toujours supposées être les meilleures, Il y a des Etats où les lois ne sont rien, ou ne sont qu'une volonté capricieuse et transitoire du souverain. Si, dans ces états, les lois de la religion étaient de la nature des lois humaines, les lois de religion ne seraient rien non plus, il est pourtant nécessaire à la société qu'il y ait quelque chose de fixe, et c'est la religion qui est quelque chose de fixe. La force principale des lois religieuses vient de ce qu'on la croit; la force des lois humaines vient de ce qu'on les craint".

Après avoir perçu la distinction entre les lois divines et les lois humaines, il nous faut éclaircir, de façon aussi flagrante que possible, la différenciation essentielle existant entre la nature du message du prophète de l'Islam et celui d'autres messagers divins. Celle-ci provient du fait que les messages des prophètes antérieurs ne furent destinés qu'à un certain peuple déterminé dans une phase transitoire, se bornant donc à un programme provisoire. Par ailleurs, ces messages furent défigurés et ont malheureusement subi des déformations au cours de l'histoire, à tel point qu'un certain nombre de notion fut transmuté. De plus, le message révélé à Mohammad est la synthèse intégrale de tous ceux qui le précèdent, et cela sans être dénaturé; autrement dit le Coran les englobe fidèlement puisqu'il en est archétype. A vrai dire, le Coran a pu se maintenir intact à travers les siècles, malgré les différentes tentatives malicieuses des infidèles. Il comprend et réunit, donc, tous les aspects vitaux pour satisfaire tous les besoins matériels et spirituels de l'homme.

Les envoyés divins, chacun à son tour, ont rempli leur fonction prophétique, afin de redresser les torts et de rétablir le règne de la Vérité. Ils ont introduit dans les communautés humaines les lignes de conduite inspirées de la révélation, en vue d'empêcher des déviations. Les savants vertueux continueront le même procédé, alors qu'ils s'inspirent, cette fois-ci d'une source de la sagesse sublime, c'est à dire le dernier message divin, qui correspond à la projection de la volonté divine. Quand l'homme atteint son plein développement spirituel lui permettant de saisir le fond de la réalité suprême et d'appréhender la Connaissance divine, il pourra alors disséquer les critères originaux de la religion et assumer parfaitement son rôle, digne de lui même, en tant que tel, luttant constamment pour réaliser les idéaux sublimes et les préceptes divins. C'est à partir de cela, que les sages, les savants mériteront de se substituer aux prophètes.

Ainsi peuvent être compris les appels fréquents des versets coraniques, en faveur de la réflexion, de la science et de la méditation. De là, aussi saisit on, à juste titre, les causes de l'exhortation coranique concernant la connaissance et la contemplation sur l'âme dominatrice de l'existence. La référence constante à la raison et l'expérience, ainsi que leur valorisation, de même que l'importance accordée par le Coran à la nature et à l'histoire en tant que source de la connaissance humaine, illustrent en soi, l'arrivée d'une ère nouvelle dans l'histoire humaine, C'est le moment de la rencontre de la subjectivité intelligible et de l'objectivité réaliste; l'homme, par sa performance intellectuelle, se montre apte et digne, plus que jamais, d'assumer sa lourde responsabilité pour sauvegarder les patrimoine religieux, et d'y donner l'interprétation juste et réaliste. Cela signifie également que l'homme s'apprête à accueillir le message ultime de la dernière mission divine. Une fois reçu le dernier message, il ne reste plus de place pour l'avènement d'un nouveau prophète. Supposons que l'on ait déjà effectué, minutieusement, dans un terrain les fouilles archéologiques, afin d'y trouver les oeuvres d'antique. Après les avoir toutes découvertes, il ne reste rien de non découvert, d'inconnu au sein du terrain en question. C'est bien le cas de la prophétie. La prophétie a tranchai les diverses étapes, atteignant le point culminant de son évolution et sa perfection. La lumière de la prophétie s'est projetée sur tous les conisjadis obscurs. Plus de points ambigus, et donc inaccessibles à La portée de l'intelligence humaine. Passée la dernière étape, prédestinée, la prophétie est close. Le Prophète de l'Islam a mis en lumière le sujet en question, sous la forme d'une métaphore : "La prophétie, dit-il, est une maison dont la construction est presque achevée; mon rôle consiste à mettre à sa place la dernière brique".

Pourtant, il nous faut avoir présent à l'esprit ceci : bien que la mission prophétique s'est achevée à toujours, cela ne signifie point la coupure de relation spirituelle entre l'homme et la source du Mystère c'est-à-dire le Créateur; la voie menant à la vertu, à la station spirituelle transcendante, est toujours ouverte, personne n'est interdit d'accès. Se purifier pour acquérir la béatitude suprême est un gage de l'effort personnel et de la "sincérité de conscience." L'homme pourra entrer en relation étroite avec la monde du Mystère, s'il s'effore actualiser toutes ses puissances potentielle, qui existent en lui-même sous les diverses dimensions, et que la Divinité lui a confié en tant qu'un dépôt sacré.

Cela lui permettra de connaître et de voir ce qui est inconnu et invisible à tous ceux qui se sont noyés dans le monde matériel. C'est là où la vie humaine prend la valeur et l'homme se manifeste en tant que représentant de Dieu sur la Terre. Nombreux sont ceux dont la vision religieuse est profonde et sublime qui sont comblés d'une spiritualité resplendissante. La porte de l'illumination et de l'inspiration divine est toujours ouverte à tous ceux qui veulent se débarrasser de l'impureté intérieure et de l'obscurité des vices, en disposant leur âme à la lumière de la Connaissance, car inépuisable est l'Effusion divine. Profiter de cette source flamboyante dépend des capacités de chaque individu.

 



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