Récit du Martyre de l'Imam HousseinIl la regarda. Il regarda sa mère. IL ne savait comment leur dire qu'il s'était préparé au voyage qui le mènerait au Paradis. - Ma tante. Pour tous les proches de mon père l'heure inévitable est arrivée. Au nom de l'amour que tu portes à ton frère, je te supplie de me laisser partir au combat, afin que l'on ne puisse pas dire qu'il a voulu me garder jusqu'à ce que tous ses frères et ses neveux aient été tués. Mon oncle Abbas commande notre troupe. Tous les autres sont plus jeunes que moi. Quand la mort est certaine, laisse-moi mourir le premier, afin que je puisse étancher ma soif à la source de Kawsar, des propres mains de mon arrière-grand-père, l'Envoyé de Dieu ! Zaynab sanglota : - Akbar, mon enfant ! Si l'appel de la mort est parvenu jusqu'à toi, alors va ! Omm Layla, la mère d'Ali Akbar, qui était restée muette d'angoisse, ne put que dire : - Que Dieu soit avec toi, mon fils ! Avec toi, je perds tout ce que je possède, et tout ce qui m'importe en ce monde. Ton père m'a déjà prévenue de ce qui m'attend... Après toi, pour moi plaisirs et souffrances, il n'y aura aucune différence entre eux. Sur ces mots, elle tomba sans connaissance dans les bras d'Ali Akbar. Les clameurs de guerre poussées par l'ennemi devenaient de plus en plus fortes. Ali Akbar savait que s'il ne se lançait pas rapidement dans la bataille, les hommes de Yazid, frustrés de leur soif de sang se jetteraient à l'assaut du campement où nul ne pourrait secourir les femmes et les enfants. Il remit délicatement entre les bras de Zaynab le corps toujours inerte de sa mère. - Ma tante, je te confie ma mère. Je sais que depuis ton enfance, ta mère Fatima t'a préparée :pour les événements de ce jour terrible, et pour ce qui se passera ensuite. Mais ma mère ne supportera pas une telle calamité si tu ne lui insuffles pas ton courage. Je te supplie de la soutenir lorsqu'elle verra mon corps sans vie. Ali Akbar retourna auprès de son père. Sans un mot, l'Imam Houssein se leva. Il enroula le turban du Saint prophète autour de la tête d'Ali Akbar assujettit le fourreau de son arme, et déposa un baiser sur son front. D'une voix blanche, il dit : - Va Akbar ! Dieu est avec toi. Ali Akbar sortit de la tente, suivi par l'Imam Houssein. Il voulut enfourcher son cheval, mais quelqu'un le tirait en arrière. Il se retourna. C'était Soukeina, sa jeune sœur, qui implorait :
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