LES DROITS (2)La nature de la paix familiale est différente de celle des autres sortes de paixIl n'y a pas de doute que la paix et l'entente qui doivent prévaloir entre l'homme et la femme sont différentes de la paix et de l'entente qui doivent exister entre les ouvriers d'une usine, deux associés, deux voisins ou deux Etats avec une frontière commune. La paix et l'harmonie dans la vie conjugale sont similaires à la paix et à l'harmonie qui devraient exister entre les parents et les enfants. Elles sont synonymes de tolérance, sacrifice mutuel, souci du destin commun, effacement de la distance entre les deux conjoints. Dans un couple où règne une telle entente, chacun des deux conjoints voit son bonheur dans le bonheur de l'autre, et son malheur dans le malheur de l'autre, ce qui n'est pas le cas dans une situation de paix et d'entente entre deux collègues de travail, deux associés, deux voisins ou deux Etats voisins, où la paix signifie non-agression et non violation des droits de l'autre. Entre deux pays en conflit, même une paix armée suffit, en ce sens qu'il suffit qu'un tiers Etat intervienne et occupe la frontière qui sépare les deux pays belligérants et qu'il empêche ainsi les armées de ceux-ci de s'affronter pour qu'il y ait la paix, car la paix politique signifie seulement non-agression et non-confrontation. Mais la détente ou la paix familiale est différente de la détente politique, et la non-violation des droits de l'autre ne suffit pas. Ici la paix armée est inutile. Ce qui est exigé dans la paix familiale, c'est l'union des âmes, laquelle est quelque chose de plus sublime et de plus fondamental. Il en va de même pour le cas de détente entre les parents et les enfants, où quelque chose de plus profond que la simple non-agression est nécessaire. Malheureusement, pour des raisons historiques et même régionales, l'Occident n'a pas tenu suffisamment compte de l'importance des sentiments. On dirait que, pour les Occidentaux, il n'y a pas de différence entre la paix politique et la paix sociale. Ils pensent que, de même que la paix entre deux pays peut être assurée par la concentration des forces d'une tierce puissance sur leur frontière commune, de même la paix entre un mari et sa femme peut être établie par la concentration d'une force juridique sur la limite commune de leur vie. Ils oublient que la réussite de la vie familiale dépend de la disparition de toutes les barrières frontalières. Les "occidentalisants" de l'Orient, au lieu d'être fiers de leur propre système et de montrer aux Occidentaux les défauts et les imperfections de leur système familial, sont si plongés dans l'imitation qu'ils sont incapables de distinguer le bien du mal. Mais l'Orient ne tardera pas à se débarrasser du joug de l'Occident, complètement, en redécouvrant sa propre personnalité et en reprenant confiance en lui-même. Là , il est nécessaire de mentionner deux points : 1 - L'Islam favorise tout facteur aidant à éviter le divorce D'aucuns pourraient conclure, à tort, d'après ce qui précède, que nous sommes favorables à la possibilité donnée aux hommes de divorcer d'avec leurs femmes à leur guise. Evidemment, loin de nous une telle idée. Ce que nous voulons expliquer, c'est que l'Islam ne veut pas utiliser la force de la loi contre le mari pour le contraindre à vivre avec sa femme. En revanche, l'Islam favorise tout facteur qui contribue à dissuader l'homme de divorcer. L'Islam a prescrit exprès une procédure tellement dissuasive, et a imposé de telles conditions pour la validité du divorce, qu'elles retardent automatiquement la dissolution du mariage, et, dans beaucoup de cas, finissent par persuader le mari de renoncer à toute velléité de séparation. L'Islam a exhorté les personnes chargées d'exécuter la procédure de divorce, les témoins et tous ceux qui sont censés jouer un rôle quelconque dans les formalités du divorce, à faire de leur mieux pour dissuader le mari de l'idée de divorce. En outre, le divorce n'est valide que s'il est prononcé en présence de deux témoins qualifiés, qui ont le devoir de déployer tout d'abord tous leurs efforts pour réconcilier le couple. De nos jours, il est fréquent de choisir deux témoins pour le divorce, qui ne connaissent même pas du tout le couple concerné, ce qui est totalement contraire à l'esprit islamique. En tout cas, la nécessité de la présence de deux témoins qualifiés est l'un des facteurs qui pourraient contribuer à dissuader le mari de divorcer, si on respectait cette condition strictement dans son sens réel. Il est à noter que l'Islam ne considère pas la présence de deux témoins qualifiés comme une condition essentielle à la validité du mariage -lequel est le début du contrat matrimonial- car il veut éviter la moindre formalité susceptible de retarder l'accomplissement d'une bonne action, en l'occurrence, le mariage, tandis qu'il a jugé cette formalité nécessaire dans le cas du divorce, parce que celui-ci est la fin du contrat marital. De même, selon la loi islamique, le divorce n'est pas effectif pendant la période menstruelle de la femme, bien que la cérémonie du mariage puisse avoir léga- lement lieu pendant cette période. Apparemment, les menstrues étant un obstacle à l'accomplissement de l'acte sexuel, devraient affecter le mariage et non le divorce. Mais étant donné que l'Islam encourage le mariage et décourage la séparation, il a autorisé le mariage pendant la période des règles de la femme, mais il a interdit le divorce pendant cette période, ce qui pourrait constituer un délai de réflexion pour le mari. Dans certaines circonstances, il est nécessaire, selon la loi islamique, d'attendre trois mois avant que le divorce soit autorisé. Tous ces obstacles et barrières ont pour objet de laisser suffisamment de temps pour que la tension qui a conduit à choisir le divorce retombe, et pour permettre au mari et à la femme de retrouver leur état normal.
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