LES INDIGENTS



L'homme qui est l'élément le plus étonnant et le plus complexe de la Création a un nombre de besoins plus grand que les autres créatures. C'est pourquoi il lui faut une plus grande activité pour d'une part parvenir à faire face à ses nombreuses nécessités d'autre part, maintenir l'institution de la famille qu'il doit, de par nature, constituer.

L'Islam, qui est une religion naturelle et sociale reconnaît, à partir de ces mêmes considérations, la nécessité du commerce et du travail. Le noble Prophète (que Dieu le bénisse) déclare: "Acquérir un bien licite pour assurer son existence et sa subsistance est nécessaire à tout Musulman, homme ou femme".

L'Islam n'a aucune estime pour les oisifs. Lorsque le noble Prophète voyait un homme dont la force et la puissance l'étonnaient, aussit6t il demandait s il travaillait. Si l'on répondait au Prophète: "Non! I1 ne fait rien", il déclarait, alors: "Il a perdu mon estime". C'est dire combien, aux yeux du Prophète, l'oisiveté des jeunes était considérée comme étant un grave défaut; Pour l'Islam, chaque individu doit, selon son goût et son habileté, choisir l'un des nombreux métiers et arts vers lesquels, Dieu, le Très Haut, a attiré l'attention des hommes; et, par ce moyen l'individu gagne son pain, supportant l'un des fardeaux de la société et œuvrant de son mieux pour la société.

Dieu, le Tout Puissant, déclare: 'L'homme ne possédera que ce qu'il aura acquis par ses efforts. Son effort sera reconnu..." (Coran, 43:39-40). Autrement dit, l'homme ne peut parvenir à un rang quelconque qu'en travaillant et en persévérant.

Pour résumer, on peut dire que l'Islam, en ce qui concerne le travail ou l'effort entrepris pour gagner sa vie, a donné le maximum de recommandations et a toujours reconnu, m8me dans les situations les plus difficiles, la, valeur des activités économiques, au point que l'Imam Sadiq, s'adressant à l'un de ses disciples du nom de "Hechâm", lui déclare: "En période de guerre, au jour où les rangs des soldats ennemis te font face et que la guerre fait rage, n'abandonne pas ces deux devoirs que sont l'économie et les activités nécessaires pour assurer ta vie; dans ces conditions difficiles poursuis tes efforts économiques". Et, c'est pour cela qu'en Islam, l'oisiveté est formellement condamnée.

Du blâme de l'oisiveté

D'après ce qui a été dit précédemment, il devient évident que le travail et l'effort délimitent ce chemin droit que la Création a mis devant l'homme pour qu'en le parcourant, celui-ci puisse trouver le bonheur. Naturellement, toute déviation, même infime, de la voie de la Création et de la nature, ne se fera qu'au détriment de l'homme. Ainsi, la déviation par rapport à une chose sur laquelle repose le fondement de la vie, n'aura pour résultat que le malheur, tant icibas que dans l'au-delà.

C'est pour cette raison que le septième Imam (que Dieu lui accorde le salut) déclare: "Au travail ne parle pas de fatigue sinon tu perdras le monde d'ici-bas et celui de l'au-delà".

Le noble Prophète, a maudit ceux qui, par leur oisiveté ont jeté le poids de leur vie sur les épaules des autres. Aujourd'hui, suivant nombre d'estimations psychologues et sociales, il est devenu évident que la majeure partie des maux de la société proviennent de l'oisiveté. Celle-ci stoppe les rouages économiques et culturels de la société et donne libre cours à la décadence morale et à la superstition.

De l'agriculture et de ses profits

L'agriculture qui fournit les produits alimentaires de la société est, de par son importance l'une des professions humaines les plus estimées. C'est pourquoi, l'Islam, recommande fortement aux gens d'embrasser cette profession. Le sixième Imam (que Dieu lui accorde le salut) déclare: "Au jour du Jugement dernier, l'agriculteur sera plus estimé que quiconque". Le cinquième Imam (que Dieu lui accorde le salut) déclare: "Nul travail ne vaut l'agriculture; nulle activité n'a une utilité plus publique, car tout le monde, le bon et le méchant, les ruminants et les oiseaux en profite et tous prient pour la prospérité de l'agriculteur".

L'Envoyé du Seigneur (que Dieu lui bénisse) déclare: "Le Musulman qui plante un arbre ou fait verdir une culture au profit des gens, des oiseaux et des ruminants sera récompensé".

Les Musulmans doivent exploiter au maximum les forces naturelles; l'un des guides de la religion va jusqu'à déclarer: "Si l'heure de la fin du monde et de l'éclatement du système solaire advient et, si l'un de vous tient dans la main un plant, qu'il le plante sans perdre un instant; la fin du monde ne doit pas vous empêcher d'accomplir cet acte généreux".

Ali (que Dieu lui accorde le salut) déclare: "Que la malédiction et l'exécration de Dieu soient sur celui qui possède terre et eau, c'est-à-dire une force naturelle, et qui n'emploie pas sa force humaine pour l'exploitation de cette force naturelle préférant vivre dans la pauvreté et la mendicité".

De la confiance en soi

Dans le chapitre des croyances on a souvent évoqué que le programme général de l'Islam vise à ce que l'homme n'adore que Dieu, l'Unique, qu'il ne se prosterne et ne se courbe que devant Lui, le Seigneur du monde. Tous sont les créatures de Dieu, tous mangent son pain et personne ne prime sur l'autre, si ce n'est celui qui revient vers Dieu.

Chaque homme musulman doit avoir confiance en lui-même et utiliser l'indépendance que Dieu, le Tout Puissant, lui a accordée. I1 doit employer les moyens qui lui sont octroyés et parcourir le chemin de la vie sans compter sur les autres, sans adjoindre chaque jour un associé à Dieu, sans fabriquer une nouvelle idole. Le serviteur doit savoir qu'il mange son propre pain et non celui du maître. II doit comprendre qu'il reçoit le fruit de sa peine, c'est-à-dire, que son salaire n'est pas une gratification du contremaître ou de son patron. Chaque employé doit être conscient que ce qu'il reçoit est son salaire et non pas le cadeau ou le présent accordé par son chef, son bureau ou le gouvernement ou la société. Finalement, l'homme libre ne doit s'en remettre à personne, excepté à Dieu, sinon, il possédera, dans son for intérieur, la même bassesse et la même abjection idolâtre que manifestent les associateurs.

Pour conclure, il faut comprendre que, par confiance en soi, on entend que l'homme doit utiliser pleinement dans sa vie ses capacités innées, ses mérites personnels, sans attendre l'appui des autres. Toutefois, il ne faut pas non plus, qu'ayant coupé toute relation avec le Tout Puissant, il se prenne pour la Cause première et le véritable agent de tout espoir et désir humain.

Des méfaits de la vie dépendante

Vivre de façon dépendante, cela veut dire vivre en ne comptant que sur l'appui et le soutien des autres. En fait, cela signifie perdre sa dignité humaine et l'honneur d'être indépendant et libre. Ce manque d'indépendance et d'assurance est aussi la source de toutes sortes de délits et de maux sociaux résultant de l'ignominie et de la bassesse. Celui qui attend tout des autres, d'un tel vend en réalité, sa volonté et sa raison dans cette voie; il doit flatter, il doit faire tout ce que l'on veut et tout ce qu'on lui dit de faire (juste ou non, détestable ou non). I1 doit s'abaisser et accomplir des actes vils, diffamants; devenir xénophile et séide de l'étranger; subir, sans rien dire, oppression et humiliation; et, finalement il en vient à ne pas tenir compte des règles et sanctions humaines. Mendier est une activité, prohibée par l'Islam. Les appuis matériels accordés aux pauvres et consacrés par les règles de l'Islam, concernent seulement les indigents dont le salaire est inférieur à leurs dépenses ou qui ne peuvent plus travailler.

 



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