l'islamc’est abû bakr qui prend en main la destinée de l’islam et devient le premier dirigeant, le premier calife. il ne survivra cependant pas longtemps au prophète puisque deux ans plus tard, il meurt. pourtant abû bakr avait pris soin avant de mourir de désigner son successeur. omar prendra donc la relève. 5 expansion de l’islam comme civilisation omar régnera sur la communauté une dizaine d’années : c’est lui qui fit recenser le coran, qui fit débuter l’année musulmane à l’an 1 de l’hégire, qui fit adopter le calendrier lunaire et créa l’office de la poste, c’est lui enfin qui, par ses succès militaires, fut le principal artisan de l’expansion foudroyante de l’islam. les conquêtes ont d’ailleurs de quoi surprendre si l’on imagine les troupes musulmanes si mal armées et si peu organisées pour les victoires militaires, plus habituées aux razzias qu’aux combats réguliers; mais il faut se rendre à l’évidence: les combattants d’allah réussirent à s’annexer la syrie après une victoire sur les byzantins à yarmouk, en 634, puis jérusalem, la mésopotamie - terre fertile et largement irriguée, pays très important pour la richesse de l’islam - et, enfin, à vaincre l’ennemi héréditaire : la perse sassanide. ces campagnes étaient considérables dans leur ampleur et leur portée. galvanisés par leur succès, entretenus par leur foi, les musulmans envahirent aussi l’arménie et se rendirent maîtres des plateaux iraniens. (malfray pp. 44-45) mais des jalousies et des luttes internes rendent difficile l’établissement d’une certaine unité au sein de l’islam. omar est assassiné en 644 et alors que tous pensaient qu’ali, un descendant de muhammad (à la fois son gendre et son cousin germain) du clan des haschimites prendrait la relève, les docteurs de la loi de l’époque nommèrent othman, gendre du prophète mais du clan des omeyades. dès lors, l’islam inaugurait une division interne qui allait bientôt aboutir à un grand schisme. le califat d’othman fut d’ailleurs marqué par de fréquentes révoltes internes qui, sans empêcher la poursuite de la conquête musulmane de l’afrique et de la turquie, la freina tout de même passablement. ses opposants, partisans d’ali, finirent par le faire assassiner une douzaine d’années plus tard. en 656, ali devenait le quatrième calife à régner sur l’islam mais son règne fut de courte durée puisqu’un schisme devait marquer à vie la destinée de l’islam. malfray raconte cela ainsi: le califat d’ali fut le plus difficile des quatre; dès les premières années de son règne, ali se trouva en lutte avec la syrie, dont le cousin d’othman, mo’awiya, était gouverneur. or,ce dernier n’avait qu’une envie: prendre sa place et établir à la tête de l’état islamique les omaayyades au lieu des hachimites. les batailles et les complots se succédèrent donc entre les partisans de chacun, entre les syriens et les arabes d’arabie, les irakiens et les persans, jusqu’à la fameuse bataille décisive de siffîn, en 658. les combattants étaient face à face et les hostilités commençaient lorsque les troupes de mo’awiya brandirent leurs lances: stupeur chez les adversaires! des feuillets du coran y étaient accrochés... comment combattre des frères ainsi protégés par l’écriture sacrée! c’était impossible... aussi les protagonistes lâchèrent-ils leurs armes et la bataille n’eut pas lieu; on eut recours à un arbitrage. à la suite de longues tractations, mis en minorité, ali accepta de se soumettre et de laisser sa place de calife à mo’awiya. mais devant cet arbitrage qu’ils considéraient illégal, deux groupes de fidèles, ne pouvant accepter la défaite, firent scission : les kharidjites et les chiites. les kharidjites créaient le premier groupe dissident de l’islam, se considérant comme dépositaires de la légitimité musulmane, puisque dieu n’était pas intervenu dans le pseudo-arbitrage de siffîn. les chiites, de leur côté, regroupaient les partisans d’ali, décidés à rester dans l’opposition pour lutter contre de mo’awiya, rival détesté. ce vaste mouvement, dont le point de départ est la frustration d’ali, fera beaucoup parler de lui dans l’histoire de l’islam et se fixera principalement en iran. l’unité politique de l’islam se trouvait à jamais brisée.(malfray p. 49)
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