l'islamc’est dans ce contexte polythéiste sommaire que naîtra muhammad (prononcer mohammed), celui qui changera la face de l’arabie et qui sera à la source de l’une des plus grandes religions au monde, celui que l’islam présentera comme le dernier grand prophète, le seul avant la fin des temps. 3.1 de la naissance au mariage. c’est en 571 (ou autour de 570 du moins) que muhammad voit le jour. il fait partie par son père abd’allah d’un clan pauvre, les hâshimites, de la riche tribu des qoraïchites. placé très jeune chez une nourrice du nom de hâlima, il vit chez elle ses sept premières années de vie puis revient chez sa mère amina. une série de malheurs arrive ensuite. quelques mois après être retourné chez sa mère, amina meurt. l’enfant est alors placé chez son grand-père paternel, abd-al-muttalib qui meurt lui aussi quelques temps après. c’est alors son oncle, abou talib, qui le recueille et s’occupe de lui. c’est là qu’il sera initié à la vie du désert, aux principes moraux du temps et à la religion polythéiste caractéristique de son époque. on ne sait absolument rien du reste de l’enfance de muhammad, sinon des légendes qui, si elles sont jolies et gentilles, ne peuvent absolument pas être assimilées à l’histoire. il faut cependant noter que ces légendes, développées bien après la mort de muhammad sont cependant caractéristiques de la vie que l’histoire lui attribue. en effet, lorsqu’un personnage important est reconnu comme tel par la postérité, ce phénomène d’embellissement de sa vie est constant. si on ne peut pas accorder de crédit historique à ces légendes, elles sont cependant un bon indicateur de la considération que les gens ont accordé à l’individu. nous citerons ici deux pages de marie-agnès malfray, exceptionnelles à cet égard. on dit, en effet, qu’abdallah, le père, dont le hasard a voulu qu’il n’eût qu’un seul fils (le fait est très rare, car les familles sont nombreuses à ce moment-là ), avait un drôle d’air le jour où il vint trouver amina sur sa couche; le voyant passer, auréolé de désir, une voisine avait bien essayé de l’attirer à elle, mais sans succès: il semblait bien pressé de satisfaire immédiatement son désir sexuel, là , tout de suite, sans tarder! sa femme, amina, l’accueillit avec tendresse et sans surprise. et lorsque tout fut consommé, il avait - dit-on - la physionomie si pleine de lumière, le visage si serein et le regard si satisfait que son attitude frappa tous les observateurs, ou plutôt... toutes les observatrices! il venait de concevoir un prophète... ! mais cela fait partie de la légende qui précise qu’amina, elle, ne s’était rendu compte de rien. cette même légende rapporte l’anecdote suivante, survenue alors qu’il était en garde chez hâlima, la nourrice; il devait avoir cinq ans. parti garder les moutons avec deux de ses frères de lait, mahomet vit un jour s’approcher de lui une boule de lumière dans le ciel. arrivé au sol, deux anges se présentèrent à lui, sous les yeux des autres petits garçons médusés. quand ils revinrent à la maison, mahomet était pâle comme un linge et son visage était baigné de larmes: pressé de questions, l’enfant aurait avoué que les deux anges lui avaient, l’espace d’un instant, enlevé le coeur de la poitrine; puis, l’ayant soupesé et nettoyé, ils l’avaient remis en place sans la moindre trace ni douleur autre que le saisissement, ne laissant dans son dos qu’une tache brunâtre que l’on identifiera plus tard comme le «sceau de la prophétie». là encore, il est bien normal que la fiction se mêle au réel et l’on ne saurait accorder beaucoup de crédit à des anecdotes dont l’apparition est bien compréhensive lorsqu’il s’agit de raconter la vie d’une des plus grandes figures de l’humanité. faisant suite à cette intervention angélique, voici encore l’histoire de bahîrâ, le moine-ermite, dont les arabes écoutaient avec beaucoup d’attention les oracles. un jour que son oncle l’avait emmené avec lui pour un voyage en syrie, la caravane dit halte dans l’ermitage où se trouvait bahîrâ. alors que tout le monde était occupé a se restaurer avant de repartir, bahîrâ tout à coup aperçut le jeune homme, nimbé de lumière, se détachant du milieu de la foule: aussitôt, il demanda à lui parler et à l’examiner de plus près. accompagné de son oncle, mahomet voulut bien se prêter à cette rencontre: c’est alors que le devin découvrit ce fameux «sceau de la prophétie»! effrayé et quelque peu exalté de sa découverte, l’ermite se fit un devoir de prévenir abou talib des conséquences qu’elle allait avoir pour l’enfant et son clan: «protège bien ton neveu, lui dit-il en substance, son avenir est tourmenté. ses ennemis seront nombreux et féroces, car il aura une grande mission à accomplir et tu devras l’aider. cet enfant n’est pas un enfant comme les autres.» l’oncle crut-il à cette vision? c’est peu probable, mais il s’empressa sans doute de rentrer à la mecque et se mit à considérer son neveu d’un tout autre oeil... (malfray, pp. 25-27) toujours est-il que muhammad en arriva un jour à devoir gagner sa vie. nos sources affirment qu’il était alors intelligent, diplomate et doté d’un charme exceptionnel. il cherchera du travail auprès des maîtres des caravanes. c’est ainsi qu’il rencontre, à 25 ans, une femme de 40 ans du nom de khadîjâ, riche et deux fois veuve. il travaillera d’abord pour elle puis l’épousera. durant les 15 années qui suivent, muhammad vit heureux avec khadîjâ auprès de qui il a trouvé l’amour. il ne prendra d’ailleurs aucune autre épouse durant tout le temps que khadîjâ vivra. de ce mariage naîtront un fils et cinq filles. malheureusement, le fils et une fille mourront en bas âge, ce qui constitue une épreuve de taille dans un monde où ce ne sont que les naissances mâles qui sont valorisées.
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