La bataille d'Ohod et d'autres événements importantsHind, la femme d Abû Sufiyân, criait jour et nuit qu'il fallait se venger de `Ali et de Hamza qui avaient tué son père `Otbah, son oncle Chaybah et son frère WAlid dans la bataille de Badr. Abû Sufiyân, pour sa part, pensait à la revanche, et commença à persuader les siens de consacrer à la préparation guerre tous leurs gains de l'année, et de prendre des contacts avec les tribus du littoral pour s'assurer leur coopération, comme alliés, dans la campagne contre Mohammad. Pour réunir les fonds nécessaires pour la prochaine grande action contre le prophète, et pour compenser leurs pertes pécuniaires à Badr, les Mecquois s'activèrent sérieusement dans leurs affaires commerciales. Pour éviter la route habituelle des caravanes, devenue peu sûre, ils explorèrent une nouvelle route vers la Syrie, traversant le désert et longeant l'Euphrate. Cependant, ils ne purent échapper à la vigilance des Musulmans qui finirent par les atteindre à Qaradha, dans les abords de Nadjd, à quelque huit étapes de Médine, au mois de Jamâdî II de l'an 3 de l'hégire. L'escorte de la caravane prit la fuite, et Zayd Ibn Hârithah, qui dirigeait la force des Musulmans, devait rapporter un bien riche butin. La Campagne d'Ohod Abû Sufiyân, irrité par le sentiment de perte de la richesse privée et publique, accéléra les préparatifs de la campagne contre Mohammad. Ses alliés des tribus du littoral s'étant rassemblés avec les Banî Kinânah et les Banî Tihâmah, son armée devint forte de trois mille hommes dont sept cents étaient équipés de cottes de mailles, et deux cents cavaliers, ainsi que mille chameaux qui suivaient la marche. Le tout fut renforcé par la venue d'un homme influent de Médine avec un très grand nombre de partisans. Ainsi Abû Sufiyân sortit vers Médine à la tête de cette force puissante dont l aile droite était commandée par Khâlid Ibn Abî Jahl. Sa femme, la vindicative Hind se trouvait avec quinze matrones mecquoises à l'arrière. Elles battaient tous leurs tambours pour animer et exalter la grandeur de Hobal, la plus célèbre idole de la Ka`bah. Sur le chemin de Médine, lorsque l'armée arriva à Abwa, Hind voulut exhumer de la tombe les restes de Âminah, la mère du Prophète, qui reposait là depuis cinquante ans, mais elle fut retenue de cette abjection non sans difficulté. L'armée arriva finalement à destination sans aucun obstacle, le 4 Chawwâl, de l'An 3 H., et elle campa à Thulholayfa, un village situé à environ huit kilomètres au nord-est de Médine dans les champs verts de céréales près de la Montagne d'Ohod. La Marche du Prophète Le Prophète se trouvait à Qoba lorsqu'il reçut des informations de son oncle `Abbâs qui vivait à la Mecque, sur l'expédition des Quraych. Aussi retourna-t-il rapidement à Médine et consulta-t-il ses adeptes pour savoir s il valait mieux attendre l'attaque de l'ennemi contre la ville et se défendre à l'intérieur de Médine, ou s'il fallait le rencontrer à l'extérieur. Il était lui-même pour la première solution à laquelle beaucoup de ses partisans souscrivirent, mais la majorité des Musulmans le poussèrent à choisir la seconde solution, laquelle fut finalement adoptée. Et bien que lorsque le Prophète s'apprêta à sortir de la ville à la tête de ses partisans, ceux-ci aient changé d'avis pour revenir à la première solution, il continua sa marche vers l'extérieur avec environ mille hommes conduits par `Ali comme porte-étendard. `Abdullah Ibn Obay Salûl se joignit, avec quelques khazrajites et quelques-uns de ses alliés juifs - dont le nombre total était d'environ trois cents hommes - à la force musulmane, mais le prophète refusa toute aide venant des Juifs, à moins qu'ils ne se convertissent à l'Islam. Ainsi, `Abdullah retourna avec ses trois cents hommes, alors que le Prophète, une fois arrivé à la Montagne d'Ohod avec ses sept cents hommes, prenait position sur la déclivité de la colline, plaçant les Quraych entre son armée et Médine, de sorte que la montagne d'Ohod se dressât derrière son armée faisant face à Médine. Le Prophète posta cinquante archers (pour garder l'étroit défilé de la montagne) à l'arrière de son flanc gauche et leur donna l'instruction formelle de ne pas quitter leur poste pour quelque motif que ce soit, à moins qu'il ne leur en donnât l'ordre lui-même. La Bataille d'Ohod Le Prophète était arrivé à Ohod, un samedi matin, le 7 du mois de Chawwâl de l'an 3 H. Janvier ou février 625 A.C.) Pour se trouver face à face avec les forces mecquoises prêtes à déclencher la bataille. Les Quraych s'avancèrent en formation en croissant, et l'aile gauche de leur cavalerie était conduite par Khâlid Ibn al-WAlid, un guerrier notoire. Abû Amîr, un champion mecquois s'avançant avec ses cinquante archers fut le premier à pointer ses flèches vers les Musulmans, lesquels répondirent par un tir nourri et prompt. La bataille était donc engagée. Les archers mecquois revinrent et leur porte-étendard, Talha Ibn Abî Talha, fit quelques pas en avant en guise de défi aux Musulmans. `Ali s'avança et lui trancha une jambe. Il tomba à terre et un autre champion hissa l'étendard, mais il fut à son tour mis hors de combat par Hamza qui le tua. Un troisième combattant quraychite redressa le drapeau, et il fut vite abattu par `Ali. Ainsi neuf ou dix porte-étendard furent-ils tués l'un après l'autre seulement par `Ali. Il n'y a dans cette bataille un incident qui mérite d'être noté : Talha, le premier porte-étendard des Mecquois, qui avait perdu une jambe par suite du coup d'épée de `Ali, était tombé à terre, et son sous-vêtement s'étant détaché, il était resté nu. `Ali, au lieu de l'achever, lui tourna le dos et cessa de le frapper. Le Prophète ayant assisté à la scène s’exclama : "Allà h-û-Akbar !" (Dieu est le Plus Grand), et lorsqu'il demanda à `Ali pourquoi il avait épargné l'homme, celui-ci répondit que l'homme était nu et qu'il l'avait supplié d'épargner sa vie par amour de Dieu. `Ali et Hamza, les héros de Badr, semant généreusement la mort parmi l'ennemi firent des ravages dans ses rangs. Toutefois, Hamza, alors qu'il combattait en duel contre Saba Ibn `Abdul-`Uzza, un héros mecquois, fut perfidement transpercé d'un coup de lance par derrière par Wahchî, un esclave éthiopien qui se cachait derrière un rocher dans cette intention, ayant reçu la promesse de Hind, la femme d'Abû Sufiyân, d'être affranchi s'il parvenait à venger la mort de son père ou de son frère, abattus par `Ali et Hamza lors de la bataille de Badr. Maintenant `Ali, se faisant accompagner par Abû Dajana, Mos`ab Ibn `Omayr et Sahl Ibn Honayf, des héros musulmans, chargea l'ennemi. La force de la charge brisa le centre de l'ennemi et la masse de combattants vacilla. `Ali et ses héros musulmans purent gagner le camp de l'ennemi. Ils firent fuir l'armée ennemie qui laissa derrière elle son camp aux Musulmans, lesquels se l'approprièrent. Mais la hâte des soldats musulmans de s'emparer du butin laissé sur place compromit la victoire déjà remportée par `Ali et les quelques Musulmans héroïques En effet, les archers postés dans le défilé abandonnèrent leurs positions pour rejoindre les pilleurs, laissant `Abdullâh Ibn Jobayr, un officier subalterne, seul avec environ dix hommes, malgré ses protestations. Khâlid Ibn al-WAlid, le Commandant de la cavalerie mecquoise, qui attendait derrière le défilé le moment propice pour charger, réussit habilement à se frayer un chemin parmi le petit groupe de dix défenseurs du défilé et à les faucher, pour lancer ensuite une attaque foudroyante contre l'arrière de l'armée musulmane. Moç`ab Ibn `Omayr, un héros musulman qui ressemblait beaucoup au Prophète fut tué. Ibn Soraqa s'écria à haute voix que Mohammad avait été tué. Les fuyards mecquois revinrent vers le champ de bataille. Leur bannière, qui se trouvait par terre, fut ramassée par une matrone mecquoise qui s'appelait `Omrah Bint `Alqamah, et redressée par un esclave nommé Sowab, ce qui permit aux Mecquois de se rassembler autour d'elle. La plupart des Musulmans, y compris les principaux compagnons du Prophète tels qu'Abû Bakr, `Omar, `Othmân et Abû `Obayday, prirent la fuite. Ce revirement soudain de la chance mit les Musulmans en échec. Ils se trouvèrent ainsi entourés par les Mecquois. La confusion était telle qu'il était difficile de distinguer l'ami de l'adversaire. La discipline ne put donc pas être restaurée.
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