HISTOIRE DE L’ISLAMSi un membre venait à être tué, ses proches parents étaient les premiers à réclamer son sang. Tous s’apprêtaient à donner leur vie pour venger leur frère car la tradition stipulait : « il n’y a que du sang pour laver le sang ». Le crime n’avait pour compensation que la vengeance. Il fut demandé à un Arabe : « Es-tu prêt à pardonner à celui qui t’a offensé sans penser à te venger ? Je serai heureux d’obtenir ma vengeance, même s’il faut aller en enfer après, répondit-il ». RIVALITE ET AFFRONTEMENT D’ORGUEIL Les rivalités et les affrontements entre les tribus faisaient partie des mœurs Arabes à cette époque. Certains facteurs propres à la tribu étaient l’objet de fantaisie et d’orgueil qu’on brandissait contre d’autres tribus. Les facteurs tels que la bravoure dans les champs de bataille, la magnanimité, la loyauté, la richesse, le grand nombre de progénitures et l’appartenance à une tribu demeuraient les critères de valorisation qu’une tribu brandissait avec fierté aux autres. Un passage coranique évoque cette situation en ces termes : «Et ils dirent: ‹Nous avons d'avantage de richesses et d'enfants et nous ne serons pas châtiés›. Dis: ‹Mon Seigneur dispense avec largesse ou restreint ses dons à qui il veut. Mais la plupart des gens ne savent pas›. Ni vos biens ni vos enfants ne vous rapprocherons à proximité de Nous. Sauf celui qui croit et oeuvre dans le bien. Ceux-là auront une double récompense pour ce qu'ils oeuvraient, tandis qu'ils seront en sécurités, aux étages supérieurs (du Paradis) ». (Sourate Saba : 35-37). Un jour, Kasrâ, l’empereur de l’Iran demanda à Nou’mân ibn Manzour : « y a-t-il parmi les tribus arabes une qui est plus respectée et honorée par rapport aux autres ? Si ! Répondit-il. Quelle est la base de leur réputation ? La tribu qui a eu à gouverner à travers trois chefs issu successivement de leur famille, et que le quatrième provienne de la même famille ». (Alousi, t1, p281). Avant l’islam, les Arabes vantaient leur tribu rien que par le surnombre qu’une tribu pouvait avoir sur les autres. Ils se lançaient des défis au cours desquels ils passaient leur temps à compter les leurs, y compris les morts au cimetière. Deux tribus se mirent au cours d’un challenge à compter les leurs pour montrer au groupe d’en face qu’ils étaient les plus nombreux. Le décompte des vivants donna presque la même chose de part et d’autre. Déterminées à vouloir l’emporter sur l’adversaire, ils se mirent à compter les morts au cimetière. Le saint Coran en parle en ces termes : « La course aux richesses vous distrait. Jusqu’à ce que vous visitiez les tombes (pour compter les morts). Certes! Vous saurez bientôt! ». (Sourate Takasur : 1-3). L’IMPORTANCE DE LA GENEALOGIE L’un des critères de valeur en vigueur chez les Arabes de l’époque de l’obscurantisme demeure les liens de parenté et l’ascendance. Tous les autres motifs de dominations tournaient surtout sur ce pivot : « Dis-moi de quelle famille tu es et je te dirai qui tu es ». Par exemple, si quelqu’un était de père arabe et de mère étrangère, on le désignait par l’expression A’jam (c’est-à -dire intrus). Et il faisait l’objet de toutes les moqueries. On l’apostrophait par le terme péjoratif de « Hajîn » (c'est-à -dire quelle chose issue d’un mélange). Le patronyme « Mouzara’a » était collé à celui dont la mère était arabe et le père étranger. Ainsi, l’appartenance à la tribu comptait beaucoup pour les Arabes. Un comportement tout à fait raciste et discriminatoire. Les Arabes étaient trop jaloux de leurs ascendances. Nou’man ibn Mounzar répondant au monarque perse dit : « Les autres communauté ont du mal à situer leur ascendance, sauf les Arabes. Contrairement aux autres, si on demande à un Arabe d’où il vient, il vous le dira. Il sait reconnaître les intrus des autochtones. Il sait se démarquer aussi des tribus auxquelles il n’appartient pas.
|