HISTOIRE DE L’ISLAM«Parmi les exclus de l'amnistie, il y avait un autre apostat nommé 'Abdullâh B. Sa'd (dit Ibn Abî Sarh) que Mohammad avait employé à Médine pour transcrire les passages du Coran qu'il lui dictait. (Il s'ingéniait à changer les mots dictés. Une fois son méfait découvert, il fuit de Médine comme apostat). Son frère adoptif ('Othmân B. 'Affân, qui deviendra plus tard le troisième calife) lui avait donné refuge jusqu'à ce que le calme fût restauré. Après quoi, il implora le Prophète (ç) de lui pardonner. Le Prophète (ç), peu désireux d'accorder son pardon à un si grand offenseur, resta silencieux pendant un certain temps, mais à la fin il lui fit grâce. »Lorsque 'Abdullâh se retira, Mohammad s'adressa à ses compagnons qui étaient assis autour de lui, en leur disant: "Pourquoi aucun d'entre vous ne s'est-il levé pour lui briser le cou. Je suis resté silencieux dans l'attente d'un tel geste". "Mais tu ne nous as fait aucun signe dans ce sens", répondit l'un d'eux. "Donner des signes, c'est trahir. Il n'est pas convenable pour un Prophète (ç) d'ordonner la mort de quiconque d'une telle façon». ("Life of Mohammad" de W. Muir) Parmi les onze hommes proscrits quatre seulement furent exécutés. Les autres avaient échappé à la peine capitale, ayant obtenu leur grâce d'une façon ou d'une autre. Quatre des femmes condamnées furent mises à mort, et les deux autres pardonnées. Avec sa magnanimité incroyable et son endurance incomparable, le Prophète (ç) gagna les curs de toute la population de la Mecque, au point qu'au cours des deux premiers jours de son arrivée, presque tous les habitants de la Mecque, renonçant à leur idolâtrie profondément enracinée, embrassèrent sa Religion et le reconnurent comme Prophète (ç) de Dieu. La Conduite Cruelle de Khâlid Les Banû Juthaymah, qui vivaient sur un territoire situé à un jour de marche de la Mecque, avaient déjà embrassé l'Islam, mais aucun d'eux n'était encore venu présenter ses respects au Prophète (ç) alors qu'il se trouvait tout près. Le Prophète (ç) délégua donc Khâlid avec un petit détachement pour une mission de renseignement et avec des instructions formelles l'invitant à éviter de provoquer un conflit. Khâlid s'était réjoui au fond de lui-même d'avoir cette mission qui lui offrait la possibilité de venger la mort de son oncle Alfaka que les Juthaymites avaient tué en même temps que 'Abdul-Rahmân, père de 'Awf, quelques années auparavant, en pillant une caravane en provenance du Yémen. Khâlid et ses hommes se dirigèrent vers leurs demeures et firent halte à l'extérieur. Un groupe de Juthaymites prit les armes et sortit à leur rencontre, ne sachant pas s'ils étaient des amis ou des ennemis. Khâlid les saluant sur un ton arrogant, leur demanda s'ils étaient Musulmans ou infidèles. Ils répondirent d'une façon hésitante qu'ils étaient des "Musulmans". «"Pourquoi, donc demanda Khâlid, êtes-vous sortis avec des armes à la main?" "Parce que, répondirent-ils, nous vous avons pris pour des gens de quelque tribu hostile, venus ici pour nous attaquer par surprise". Khâlid leur ordonna sèchement de déposer leurs armes. "Ils offrirent une soumission immédiate, avouèrent qu'ils étaient des convertis et déposèrent leurs armes conformément à l'ordre de Khâlid. Mais celui-ci, mû par l'ancienne inimitié et donnant avidement preuve de sa cruauté sans scrupule qui marquera sa carrière par la suite et qui lui vaudra le titre de "l'Epée de Dieu", les fit prisonniers et ordonna leur exécution». ("Life of Mohammad", p. 135 de W. Muir) Ali (as) ةnvoyé pour Réparer l'Effusion de Sang En recevant la nouvelle de cet outrage gratuit, le Prophète (ç) fut affligé, levant les mains vers le ciel et appela Dieu à témoigner qu'il était innocent de ce que Khâlid avait fait. A son retour, Khâlid, réprimandé vertement, rejeta la responsabilité du massacre sur 'Abdul-Rahmân, mais le Prophète (ç), indigné, repoussa cette accusation, et envoya Ali (as) avec une somme d'argent pour la distribuer parmi les familles des victimes en guise de réparation de l'effusion de sang, et pour leur restituer ce que Khâlid leur avait arraché. Le généreux Ali (as) exécuta fidèlement sa mission. S'enquérant de la perte et des souffrances subies par chaque individu, il lui paya autant d'indemnité qu'il demanda. Une fois que tout le sang répandu eut été expié, et que toutes les souffrances eurent été indemnisées, Ali (as) distribua l'argent qu'il avait porté sur lui, parmi la population, égayant chaque cur par sa bonté. Le Prophète (ç) applaudit à cette générosité, loua et remercia Ali (as). Khâlid fut blâmé et désavoué.
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