HISTOIRE DE L’ISLAM



6- Oufeif ibn Qays Kindi dit : « J’étais un vendeur de parfum à l’époque de l’ignorance. Je fus l’hôte d’un grand Mecquois, Abbas (l’oncle du prophète (ç)) lors d’un voyage d’affaire. J’étais assis un jour dans le sanctuaire de la Ka’ba près d’Abbas. Le soleil était au milieu de son parcours et il faisait très chaud ? c’est alors que je vis un jeune au visage rayonnant entrer dans les lieux. Il leva la tête, observa le ciel et se tint face à la Ka’ba et commença à prier. Quelques instants après un jeune adolescent vint se joindre à lui en se tenant à la droite de l’autre. Peu après une femme bien voilée les rejoignit en se plaçant très exactement derrière les deux hommes. Tous les trois se donnaient à des prières, à des génuflexions et à des prosternations.

Très surpris par une telle attitude de la part de trois jeunes personnes adoptant une autre doctrine au centre de l’idolâtrie, je m’exclamai : « Quelle scène ! il répéta la même phrase après moi tout en ajoutant : « Connais-tu ces trois personnes ? Non répondis-je. Le premier est mon cousin Mouhammad (ç) ibn Abdoullah, le second Ali ibn Abou Talib, un autre cousin, et la troisième personne n’est rien d’autre que l’épouse de Mouhammad (ç). Mouhammad (ç) déclare que c’est la religion venant de Dieu. Pourtant, en dehors d’eux trois, personnes d’autre n’a encore adhéré à cette religion ». On constate donc qu’en dehors de Khadidja, nul autre excepté Ali ne s’était encore soumis à l’islam. La priorité de l’adhésion à l’islam est une valeur reconnue dans le saint Coran : « Les premiers (à suivre les ordres d'Allah sur la terre) ce sont eux qui seront les premiers (dans l'au-delà). Ce sont Ceux-là les plus rapprochés d'Allah ». (Sourate 56 Wâqiya : 11-10). Le saint Coran attribue plus de mérites à ceux qui ont embrassé l’islam en premier par rapport aux autres, surtout après la conquête de la Mecque : « Et Qu'avez-vous à ne pas dépenser dans le chemin d'Allah, alors que C'est à Allah que revient l'héritage des cieux et de la terre? On ne peut comparer cependant celui d'entre vous qui a donné ses biens et combattu avant la conquête... ces derniers sont plus hauts en hiérarchie que ceux qui ont dépensé et ont combattu après. Or, à Chacun, Allah a promis la plus belle récompense, et Allah est Grand-Connaisseur de ce que vous faitesé ». (Sourate 57 Hadid : 10).

Les raisons qui font en sorte que les gens qui ont cru avant la conquête de la Mecque (8ème année de l’hégire) aient plus de mérites que les autres  résident dans la situation précaire de l’islam à cette époque où le moindre mouvement contre le polythéisme était réprimandé. La Mecque demeurait alors une digue infranchissable où le culte des idoles était de mode. Ces premiers musulmans mirent leurs biens et leur vie à la disposition de l’appel dans l’islam. Certes, les musulmans commencèrent à se sentir en sécurité qu’après l’hégire à Médine et l’adhésion des tribus telles que les Aws et les Khazraj. La preuve en est que les croyants sont toujours sortis tête haute des multiples batailles de déstabilisation organisées par le front anti- religieux. Tout compte fait, le danger restait toujours éminent ; d’où la moindre participation financière ou morale était d’une valeur inestimable.

 

LES VAGUES DE PREMIERS MUSULMAN

 

Deux groupes de la tranche sociale se présentent comme premier dans l’adoption de l’islam :

A- Les jeunes

Les jeunes moins affectés par l’idolâtrie sont les premiers à s’intéresser à la chose islamique, contrairement au vieux un plus conservateur vue leur ancienneté dans le culte des idoles. L’esprit d’éveil des jeunes était disposés à accepter la foi islamique rationnelle. La plupart des révolutions ont d’ailleurs eu à puiser son dynamisme de décollage auprès de cette tranche d’âge réceptive. Un rapport historique montre les jeunes et les laisser pour contre sont ceux qui embrassaient l’islam avec ferveur pendant la période de l’appel secret. (Tabaqât koubra d’Ibn Sa’d, t1, p199, Beyrouth, Dar Sâdir).  A l’issu de multiples plaintes vaines adressées par les notables Qorayshites à l’oncle du prophète (ç) (ç) pour le sommer d’arreter ses agitations, ceux-ci finir par dire : « Nous sommes venus te voir à plusieurs reprises pour te demander de dire à ton neveu de ne plus manquer de respect envers nos dieux et de ne plus dévier nos enfants et nos serviteurs… ».

Les grands de Tâ’if réagirent virulemment contre le prophète (ç) (lors de son voyage de prêche dans cette contrée) afin qu’il ne contamine pas sa jeunesse. Les délégués dépêchés par les Qorayshites pour rapatrier les jeunes émigrants musulmans qui avaient choisi l’Abyssine comme terre d’asile prirent pour argument l’incitation de la jeunesse à la révolte pour convaincre le Négus. Le prophète (ç) invita à l’islam un homme de la tribu Houzeil de passage à la Mecque. Abou Jahl s’en alla mettre la tribu Houzeil en garde contre Mouhammad (ç) : « Malheur à vous si vous écoutez ce qu’il dit. Car il nous traite d’écervelés et considère nos ancêtres comme les gens de la Géhenne. Bref il tient des discours incroyable dont il faut se méfier ». Les Houzeili répondirent : « Pourquoi ne le chassez-vous pas de votre cité ? S’il quitte la ville,il va entraîner les jeunes avec ses propos éloquents. Et grâce à eux il peut lancer une attaque sur nous, justifia Abou Jahl ».



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