L'Au-delà



Le martyr est – selon les critères islamiques –  celui qui a atteint le degré de "martyre", c'est-à-dire qui a dépensé ses efforts sur la voie des objectifs islamiques sublimes, dans le but de réaliser les valeurs humaines réelles. L'homme martyr, selon la conception islamique, atteint - par son martyre - le degré le plus élevé que l'homme peut atteindre sur la voie de son perfectionnement. Le Messager de Dieu(s) avait dit à l'Imam  Hussein(p) : "Il y a pour toi  une demeure auprès de Dieu que tu ne peux atteindre que par le martyre."

Le martyre n'est donc pas un acte suicidaire, ni un acte de désespoir (de ne pas pouvoir profiter de la vie d'ici-bas), ni du 'nihilisme' (où plus rien ne compterait) ni un 'fanatisme mortifère'. Au contraire, il est le summum de la vie (pour lui et pour les autres), le summum du respect du côté sacré de la vie. C'est le summum de l'obéissance aux ordres de Dieu qui nous appelle  Ã  appliquer la Justice, à aimer les autres…

La question du martyre est avant tout liée aux croyances, à la vision que l'on a de la vie et de la mort. Celui qui croit en Dieu et qui sait que la vie sur terre (ad-dunia) est appelée à disparaître, qu'elle n'est qu'une charogne ("jîfat"), une chose éphémère et que l'Au-delà est sa vie véritable, se souciera plus de l'Au-delà que de ce moment temporaire sur terre. Ou plutôt, il cherchera sur terre ce qui pourra lui apporter de meilleures provisions pour l’Au-delà.

Celui qui croit à l'enfer et au Paradis (et à ses degrés), comme sanction de nos actes sur terre et qui croit aux Promesses de Dieu et à Sa Rencontre le Jour du Jugement, fera alors plus attention à la façon de mener sa vie sur terre. Il cherchera le meilleur à suivre pour arriver au meilleur résultat pour sa vie véritable, éternelle. Il trouvera l'Islam qui lui indiquera la voie à suivre, qui lui donnera des exemples en la personne du Prophète Mohammed(s) puis en sa famille bénie, les Saints Imams(p), qui lui montreront le meilleur chemin à suivre sur terre.

Au contraire de l’Occident qui préfère réfléchir sur la façon de mourir d'un point de vue matériel, sur comment alléger les souffrances de la mort, au lieu de méditer sur la signification de la mort elle-même, ou sur ses conséquences dans l'Au-delà ou encore sur ses implications sur la vie d'ici-bas. C’est pourquoi la plupart des gens dans ce monde ont peur de la mort, parce qu'ils la voient comme une fin, la fin de leur propre vie, aimée ou détestée.

(Voir Le Martyre de l’Imam Hussein(p) aux Ed. BAA pp211-213)

Les conditions du martyre  

 Nous avons vu que le martyre est une façon particulière de mourir. Il répond cependant à des conditions bien précises.

Shahîd Mutaharî(qs) disait que deux piliers fondamentaux devaient être considérés pour parler de martyre.

•Le premier concerne la sainteté de l'objectif. La mort doit survenir sur le chemin de la réalisation de cet objectif sacré, c'est-à-dire qu'elle doit avoir lieu sur le chemin de Dieu. L'Imam Khomeini(qs) précisa : « Le Maître des martyrs fut tué et il n'était pas avide de récompenses. Cela ne représentait pas grand chose pour lui. Non! Il s'était soulevé pour sauver la religion, raviver l'Islam et la faire progresser. Â» (…)  Â« Le Prophète(s) s'exposa à des défaites militaires durant certaines guerres, ainsi que le Prince des croyants(p) contre Mû‘âwiya. Il en fut de même pour le Maître des martyrs, sauf qu'il fut tué en obéissant à Dieu, dans la proximité de Dieu, sur le chemin de Dieu. Et ce qui arriva ne fit qu'augmenter sa sublimité. C'est pourquoi il n'est pas question de défaite ni d'échec pour l'Imam(p). Tout cela n'était qu'une sorte d'obéissance à Dieu. Â»



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