Aperçu sur la théologie de l’islam



  • Les attributs positifs et négatifs :

Les attributs qui se rapportent à la perfection de l’Etre divin sont appelés attributs positifs, comme la science, la puissance, la vie, la création, ou encore la sustentation. Ces attributs sont appelés aussi attributs de Beauté.

Les attributs qui indiquent le rejet d’un défaut, d’une imperfection et la nient à propos de l’Essence ou des actes de Dieu sont appelés attributs négatifs. Ce sont des attributs comme Sacro-saint, Digne de louange, Riche (c'est-à-dire qui ne nécessite rien), Un (c'est-à-dire non multiple), etc. D’autres attributs sont qualifiés de négatifs quand ils expriment ce que Dieu n’est pas, comme le fait d'être un composé, d'avoir un corps, d'être situé dans un lieu, dans une direction, d'être injuste, d'agir en vain, etc. Dans ce cas, les attributs sont exprimés par l’emploi d’un préfixe de négation ou par la phrase négative rejetant la qualité ou l’adjectif qu’on veut lui ôter: il n’est pas injuste, il n’est pas un corps, etc. Ces attributs négatifs sont appelés aussi attributs de majesté.

  • Les attributs de l’Essence et les attributs des actes ou attributs opératifs:

Le critère conventionnel de la division des attributs en attributs de l'Essence et en attributs des actes pour affirmer un attribut ou pour le nier est le suivant : chaque fois que l’on peut se représenter un attribut de l’Essence sans lui associer un acte, on appellera cela un attribut essentiel, comme l’attribut de vie, de volonté, de science, de puissance, etc. Et à chaque fois qu’il sera nécessaire de se représenter une action de Dieu pour affirmer ou nier cet attribut, on parlera d’attribut opératif. Ce sont des qualités comme : la création, la sustentation, faire mourir, faire vivre, le pardon, la vengeance, et autres qualités semblables. Un autre critère pour distinguer les attributs essentiels et opératifs est de considérer que chaque attribut dont il est impossible d'appliquer le contraire à Dieu est un attribut essentiel et que chaque attribut dont on peut user du contraire pour qualifier Dieu est un attribut opératif. Par conséquent, la puissance, la science et la vie sont des attributs essentiels de Dieu, alors que la volonté est un attribut opératif. La raison en est qu’il est impossible de nier la puissance, la vie et la science en Dieu, mais que l’on peut affirmer de Dieu qu’Il ne veut pas telle ou telle autre chose. On peut par exemple affirmer que Dieu ne veut pas l’injustice à l’égard des créatures. « Dieu ne veut pas l’iniquité envers Ses adorateurs Â». (Al-Ghâfir (Le pardonneur) ; 40 : 31)

Le traditionniste al-Kulaynî, dans son Al-Usûl min al-Kâfî, a choisi le deuxième critère.

Les preuves des attributs de Dieu

Il existe deux types de preuves permettant d'établir les attributs : celle issue de la révélation, et celle issue de la raison.

Les attributs et les qualités de Dieu dans le Coran

Dans le Coran, il est clairement écrit que les plus beaux Noms appartiennent à Dieu. Ces Noms se réfèrent pour certains à l’Essence et pour d'autres aux actes ; certains pour qualifier Dieu et pour illustrer les perfections du Seigneur, ou encore pour Le situer ontologiquement. D’après le commentaire du Coran d'Allâmah Tabâtabâ’î, intitulé Al-Mîzân, les noms divins apparaissant dans le Coran sont au nombre de 127. Ce sont les noms suivants classés par ordre alphabétique arabe: Le Dieu (Ilâh) , L’Un (Ahad), le Premier (Awwal), le Dernier (Akhir), le Plus Elevé (A’lâ), le Plus Noble (Akram), le Plus Savant (A’lam), le Plus Miséricordieux des miséricordieux (Arham al-râhimîn), Le Plus Sage des sages (Ahkam al-hâkimîn), le Meilleur des créateurs (Ahsan al-khâliqîn), le Maître de la piété (Ahl al-taqwâ), le Détenteur du pardon (Ahl al-maghfira), le Plus Proche (Aqrab), le Plus Subsistant (Abqâ), le Créateur (Bârî‘), le Caché (Bâtin), le Bienfaisant (Barr), Le Perspicace (Basîr), le Créateur à partir de rien (Badî’), l’Accueillant au repentir (Tawwâb), le Contraignant (Jabbâr), le Rassembleur (Jâmi’), le Sage (Hakîm), le Très Doux (Halîm), le Vivant (Hayy), la Vérité (Haqq), le Digne-de-louange (Hamid), le Comptable (Hasib), le Protecteur (Hafidh), le Secret (Khafîy), le Bien-Informé (Khabîr), le Créateur (Khâliq), le Tout-Créateur (Khallâq), Celui-qui ruse en bien (Khayr al-mâkirîn), le Meilleur de ceux qui pourvoient (Khayr al-râziqîn), le Meilleur de ceux qui tranchent en justice (Khayr al-fâsilîn), le Meilleur des juges (Khayr al-hâkimîn), le Meilleur des conquérants (Khayr al-fâtihîn), le Meilleur de ceux qui pardonnent (Khayr al-ghâfirîn), le Meilleur des héritiers (Khayr al-wârithîn), le Meilleur des miséricordieux (Khayr al-râhimîn), Celui qui fait descendre la meilleure révélation (Khayr al-munzilîn), le Détenteur du trône (Dhul al-‘arsh), le Maître de l’arrogance (Dhû al-Tûl), le Maître de la vengeance (Dhû intiqâm), le Possesseur de la générosité immense (Dhû al-fadhl al-‘adhîm), Le Possesseur de la Bonté (Dhû al-rahma), le Détenteur de la Force (Dhû al-quwwa), le Plein de majesté et de Magnificence (Dhû al-jalâl wa al-ikrâm), le Maître des degrés (Dhû al-ma’ârij), le Tout-miséricordieux (Rahmân), le Très-miséricordieux (Rahîm), le Compatissant (Ra’ûf), le Seigneur (Rabb), l’Elévateur de degrés (Rafî’ al-darajât), le Grand Pourvoyeur (Razzâq), l'Observateur (Raqîb), l’Audient (Samî’), la Paix (Salâm), le Rapide à compter (Sarî’ al-hisâb), le Rapide à châtier (Sarî’ al-‘iqâb), le Témoin de tout (Shahîd), le Reconnaissant (Shâkir), le Très-Reconnaissant (Shakûr), le Dur en punition (Shadîd al-‘iqâb), Shadîd al-mihâl, la Plénitude impénétrable (Samad), l’Apparent (Dhâhir), l'Omniscient (‘Alîm), le Puissant (‘Azîz), le Très-Indulgent (‘Afûw), le Très-Haut (‘Alîy), l’Immense (‘Adhîm), le Connaissant de l’invisible (‘Allâm al-ghuyûb), le Connaisseur de l’invisible et de la manifestation (‘Âlim al-ghayb wa-shahâda), le Riche (Ghaniy), le Tout-Pardonneur (Ghafûr), le Vainqueur (Ghâlib), Celui qui pardonne les péchés (Ghâfir al-dhanb), le Très-Indulgent (Ghaffâr), le Fendeur de l'aube (Fâliq al-isbâh), le Fendeur de la graine et du noyau (Fâliq al-habb wa al-nawâ), le Créateur (Fâtir), Celui qui accorde la victoire (Fattâh), le Très Fort (Qawiy), le Très-Saint (Quddûs), l’Agent suprême (Qayyûm), l’Irrésistible (Qâhir), le Dominateur indifférent (Qahhâr), le Proche (Qarîb), le Puissant (Qâdir), Celui qui reçoit le repentir (Qâbil al-tawb), Celui qui surveille ce que possède chaque âme (Qâ’im ‘alâ kulli nafsin bimâ kasabat), le Très Grand (Kabîr), le Généreux (Karîm), le Suffisant (Kâfî), le Subtil (Latîf), le Roi (Malik), le Croyant (Mu’min), le Prédominant (Muhaymin), l’Orgueilleux (Mutakabbir), le Formateur (Musawwir), le Glorieux (Madjîd), Celui qui répond (Mujîb), le Maître (Mawlâ), Celui-qui-embrasse-tout (Muhît), Celui qui récuse (Muqît), le Fier (Muta’âl), le Vivificateur (Muhyî), Celui qui fait mourir (Mumît), l'Inébranlable (Matîn), le Capable (Muqtadir), Celui qui apporte Son soutien (Musta’ân), l'Initiateur (Mubdi’), le Maître du Royaume (Mâlik al-mulk), Celui qui donne la victoire (Nasîr), la Lumière (Nûr), le Donateur sans contrepartie (Wahhâb), le Patron (Walîy), l’Un multiple (Wâhid), le Tuteur (Wâlî), le Vaste (Wâs’i’), le Recours (Wakîl), le Très-Aimant (Wadûd), le Guide (Hâdî).

Dieu dans la tradition du Prophète et des Imâms

Dans les recueils des hadiths du Prophète (s) et des Imâms (as) comme par exemple le Kitâb al-Tawhîd (Livre de l'unicité divine) du Shaykh al-Sadûq, on trouve des traditions remontant à l’Envoyé de Dieu (s) et aux Imâms comme Ja'far al-Sâdiq et l’Imâm Alî (as), où sont mentionnés 99 Noms parmi lesquels : le Guérisseur (Shâfî), le Résurrecteur (Bâ’ith), le Très Généreux (Jawâd), l’Instaurateur de la religion (Dayyân), le Majestueux (Jalîl), le Fidèle (Wafîy), Celui-qui-fait-grâce (Mannân), l’Eternel (Qadîm), le Fort (Qawiy), Celui-qui-retient (Qâbidh), Celui-qui-libère (Bâsit), le Très exalté (Subbûh), le Noble (Seyyid), le Pur (Tâhir).



back 1 2 3 4 next